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Accusée de lire des poèmes, d'écouter de la musique ou encore de se maquiller, Bilqiss risque la lapidation. Mais son procès n'aboutit pas. Le juge, déstabilisé par la force de cette femme libre et qui se définit comme telle, peine à rendre un verdict. Prix du roman des lecteurs de l'Hebdo 2015.
Mariée à treize ans, veuve depuis, Bilqiss est une jeune femme indépendante, déterminée, libre penseuse.
A son procès, elle refuse d'avoir un avocat et se défend elle-même avec véhémence.
Elle est accusée par les extrémistes de divers manquements à la charia.
La lapidation l'attend.
C'est une histoire très prenante.
Racontée soit par Bilqiss, soit par le juge, soit par une journaliste américaine.
De l'émotion tout le long, mais sans apitoiement.
Une très belle écriture, élégante, intelligente.
Le ton est juste, quel que soit le narrateur.
Une voix de femme dans ce monde musulman! Une audace que lavera la mort.
Roman a plusieurs voix, 4 personnages, un pays glauque et une femme moderne et révolutionnaire, dense, énormément de réflexion. une histoire d'amour interdit… A lire absolument.
Plongés, dès la première phrase, en plein procès, nous sommes avec celle qui est jugée : « Je n’ai rien fait de mal, je n’ai donc pas à me défendre. » Bilqiss parle et se confie, faisant ce constat terrible à propos de sa vie : « Elle m’avait été confisquée à ma naissance. » D’ailleurs, ses parents auraient préféré avoir un fils…
Le pays où se déroule ce drame n’est jamais cité mais nous sommes en Orient, dans un État qui applique la charia et la lapidation est requise pour punir Bilqiss d’avoir commis les délits suivants : du maquillage, des chaussures à talons, de la lingerie féminine, un portrait d’homme, des journaux, un recueil de poésie persane, du gingembre, une bougie parfumée, des cassettes de chansons, une peluche, des collants, un parfum, une pince à épiler, etc…
L’écriture de Saphia Azzeddine est simple, précise, efficace et happe le lecteur dès la première phrase. Le juge à qui revient la décision finale, fait traîner les choses. Il vient même voir Bilqiss dans sa cellule et entame un jeu trouble avec elle. On lui reproche d’avoir, un matin, remplacé le muezzin, complètement saoul, et, du haut du minaret, d’avoir adapté le texte officiel…
Dans la salle, les téléphones portables filment et les vidéos circulent sur le net. Bilqiss devient une icône en Amérique mais, sur place, ses réponses cinglantes et tellement justes et vraies lui causent 37 coups de fouet sur la place publique. Elle décrit la douleur, la honte, l’horreur et le juge vient la soigner…
C’est d’ailleurs lui qui prend la parole ensuite. Il raconte son parcours. Charpentier d’abord, il est devenu mouchard puis prédicateur renommé. Il a épousé Nafisa, l’institutrice, qui ne supporte pas qu’il ait fait brûler les archives de l’école : « Ça s’appelle l’histoire, Hasan, l’histoire ! » Plus tard, elle avait constaté : « Vingt-deux mosquées dans le village et pas un seul hôpital… Trouves-tu cela normal ? »
Avant que Bilqiss ne reprenne la parole, nous nous retrouvons subitement aux États-Unis avec Leandra Hersham, journaliste, fille d’une mannequin et d’un ponte du cinéma, qui vient de découvrir Bilqiss sur internet et se rend aussitôt sur place où elle doit porter la burqa. Elle voit en Bilqiss une femme « pauvre, veuve et marginalisée. Personne au village ne savait quoi faire d’elle. » Dans la rue, elle note : « l’arrière-goût du spectacle avait des relents de fin du monde. »
La question est posée : « Pourquoi lapider une femme pour une faute si peu grave ? » La précision est importante : aucune trace de lapidation dans le Coran : « Historiquement, la lapidation nous vient de la Loi juive. » Enfin, elle peut rencontrer Bilqiss mais le procès continue et le juge doit rendre sa sentence…
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Un livre à 3 voix dont le fil rouge est le procès d'une femme musulmane accusée d'avoir fait l'appel à la prière dans un pays régi par la loi islamique où naitre femme est déjà un délit. Cette femme c'est Bilqiss, veuve et ayant sa propre vision de sa religion, elle ose répondre sans détour au juge dans ce tribunal où tout le monde exhorte ce dernier à prononcer la peine utlime : la lapidation. La deuxième voix de ce roman est le juge qui tarde à mettre fin à ce simulacre de procès tandis que la troisième est une journaliste américaine, Léandra, remplie de (trop?) bonnes intentions qui vient interviewer Bliquiss dans sa prison.
Un roman coup de poing qui dénonce l'intégrisme religieux, la condition des femmes mais aussi notre vision étriquée du monde musulman. S.Azzedine nous transporte dans ce pays aux lois absurdes par une très belle écriture qui ne nous fait pas lâcher le livre. On a, à la fois, envie de se révolter, de rire, de crier, de pleurer tout au long du récit. A lire absolument !
Coup de coeur ! Ce roman, intelligent et sensible, m'a accrochée de la première à la dernière page ! Une belle réussite ;o)
L'histoire de Bilqiss nous invite à nous interroger sur la condition de la femme dans les pays où la religion musulmane impose la charia, elle révèle l'insoumission, la résistance de ces filles qui ne veulent pas vivre sous le joug des mollahs qui imposent des règles absurdes et mènent les contrées qu'ils gouvernent vers l'obscurantisme.
C'est un très beau roman, fort, parfois féministe, c'est aussi un manifeste d'ouverture et de tolérance : on y parle de littérature et de poésie, de cuisine, de burqa, du regard occidental sur le monde "arabe", sa compassion un peu truquée qui donne bonne conscience.
J'ai adoré, je vous le recommande, et ça n'arrive pas souvent, je pense le relire !
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