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Été 741. À la mort de Charles Martel, sa charge de maire du palais est partagée, selon la tradition franque, entre ses deux fils : Carloman devient maire du palais d'Austrasie (nord-est de la France actuelle) et obtient l'Alémanie et la Thuringe; Pépin le Bref devient maire du palais de Neustrie (nord-ouest de la France actuelle) et obtient la Provence et la Bourgogne. Alors, les souverains mérovingiens - les fameux "rois fainéants" - n'ont plus aucune autorité, et ce sont bien les deux maires du palais qui dirigent le royaume franc, fondant rapidement la dynastie carolingienne.
Accompagnée d'une escorte somptueuse, Bertrade fait route pour Saint-Denis où Pépin, le fils de Charles Martel, l'attend pour célébrer leurs noces. Toutefois, par un concours de circonstances dramatique et une intrigue démoniaque dont il va être victime, Pépin conduit une autre jeune fille au pied de l'autel. Pourtant, quelques années plus tard, Bertrade, fille du comte de Laon, devient l'une des femmes les plus puissantes de ce début de Moyen Âge.
Ainsi, le nouveau livre de Martina Kempff raconte la vie de Bertrade de Laon, épouse de Pépin le Bref et mère de Charlemagne, restée dans les mémoires sous le sobriquet de «Berthe au grand pied», dénomination peu valorisante pour cette femme tout à fait hors du commun. L'action se déroule essentiellement dans l'Eifel - région proche des Arden - nes -, plus précisément à Prüm, un couvent fondé par Dame Bertha - Bertrade l'ancienne, la grand-mère de Bertrade -, et dans le château de Mürlenbach. C'est ici, dans cette partie reculée de l'Allemagne proche d'Aix-la-Chapelle, que Martina Kempff s'est retirée pour faire revivre «Berthe au grand pied». Le roman progresse jusqu'à la mort de Carloman (771), le fils cadet de Bertrade et Pépin, qui permet à Charles (le futur Charlemagne) de s'emparer des possessions de son frère défunt. Ceci conduit à la rupture définitive entre Charles et sa mère, qui se retire dans le couvent de Prüm.
Ce roman historique, particulièrement palpitant, entraîne le lecteur dans les premiers temps du Moyen Âge lorsque, après la mise à l'écart des Mérovingiens, s'engage une lutte sans merci pour le pouvoir aux frontières du royaume franc. On assiste à l'expansion du christianisme et à la naissance chaotique de la dynastie carolingienne, dont Bertrade est la cheville ouvrière, soulignant le rôle essentiel des femmes dans l'établissement du royaume carolingien.
Ce sont les femmes fortes qui intéressent Martina Kempff. Comme dans son premier grand succès, Die Marketenderin - La vivandière -, le roman s'appuie sur des recherches approfondies et sur une trame historique remarquablement fidèle. Son style clair, précis et extrêmement vivant lui permet de mêler, avec une habileté prodigieuse, les détails parfaitement documentés sur cette époque sombre et la fiction poétique, plongeant le lecteur dans un pan de l'Histoire assez méconnu. L'auteur parvient à montrer les enjeux que représente, à cette époque, la réunification du royaume franc, en même temps que sont posées les bases de l'Empire carolingien et la christianisation de l'Europe occidentale.
Pour faciliter sa compréhension, l'ouvrage possède un appareil critique comportant une carte du royaume franc au moment des événements, un arbre généalogique des divers participants, un lexique des personnages et un glossaire.
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