"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Merci Kryan pour ton avis . Un roman qui semble plein de poésie . Belles lectures. Prends soin de toi
«Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. À l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts:à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais:Dickens, Kipling, Emily Brontë... Quel éblouissement!Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara:- Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde.»
Sous Mao, il ne faisait pas bon être bon intellectuel. En effet si vous étiez intellectuel, un tour dans les campagnes pour être rééduqué était obligatoire. Pour supporter cette rééducation, deux lycéens aux parents considérés comme ennemis du peuple, vont se raconter des histoires. En parallèle ils se lient d'amitie avec la fille du tailleur d'un village proche.
Un beau jour, ils trouvent un roman de Balzac qu'ils vont lire en cachette. Cette découverte va changer leur monde en quelque chose de meilleur.
Avec ce petit roman d'une grande douceur malgré le contexte, l'auteur montre combien la littérature est source de connaissances, de bonheur, de liberté, d'évasion et d'ouverture d'esprit.
Je l'ai beaucoup apprécié
https://quandsylit.over-blog.com/2024/06/balzac-et-la-petite-tailleuse-chinoise-dai-sijie.html
Dans les années 1970, la révolution culturelle change le destin de deux adolescents chinois envoyés dans un village de montagne pour une "rééducation". Éloignés de l'art et de la littérature considérés comme ennemis de la nation, ils vont pourtant dénicher des trésors de romans occidentaux, au pouvoir sulfureux d'interdit et de liberté.
Ce roman a un goût de passage à l'âge adulte, de volupté, de transgression. Luo et le narrateur vont nous faire vivre, à travers ce texte, le récit d'une aventure rude et riche d'émotions.
Conteur et musicien vont attiser la curiosité et fasciner un tout nouveau public. La séduction n'est pas loin avec la rencontre de la fille du tailleur qu'ils vont convertir à l'ouverture, à la puissance de l'imaginaire et de la distraction. La littérature est à la fois dans ce roman un réconfort, une arme, une direction.
L'écriture nous amuse avec des épisodes qui combinent habilement risques et humour, mais nous capture également par ses instants d'érotisme en fleurs.
On dénonce ici un régime totalitaire et répressif avec une dose d'intelligence, de réalisme, tout en subtilité.
Dai Sijie, par le biais de son roman, nous relate ses souvenirs d’une période difficile lors de la révolution culturelle, décidée par Mao Zedong dès 1966 pour consolider son pouvoir, et qui aura des conséquences importantes sur le peuple chinois, notamment sur les intellectuels, et qui comporta un nombre important de victimes.
Ainsi, en 1971, deux jeunes gens, venant de la ville, ont été envoyé dans un petit village perdu dans la montagne nommée : « Le Phénix du Ciel ». Tout simplement afin d’être rééduqués par les paysans pauvres. Leurs crimes, avoir des parents faisant partie de l’élite de l’époque.
Leur destinée, une vie de dur labeur, de corvées dans les champs, voire de dénuement total. Mais pas de choix possible, le retour auprès de leurs parents dépend du chef de village, un être borné, obtus ! Une consolation cependant, la fille du tailleur – la Petite Tailleuse – très belle mais inculte et qui saura faire trembler le cœur des garçons. D’autant que Luo (l’un des jeunes gens) pourra obtenir des livres cachés dans une valise par un autre jeune à rééduquer. Ô sacrilège ! Une raison valable pour aller dans le bureau de sécurité du village et recevoir l’interdiction de retourner avec ses parents. En effet, de tout temps la connaissance, l’éducation et surtout l’enseignement demeure un risque de révolte des masses et justifient alors par ces pouvoirs l’utilisation de l’autodafé.
Cependant, quel plaisir indicible pour nos amis, que cette valise qui contient de grands auteurs tels que Balzac, Flaubert, Gogol, Dickens…Aussitôt, Luo envisage de faire connaître à la jeune fille, l’univers des sentiments dévoilés par la lecture de ces romanciers ; des idées qui n’existent pas dans ce monde de paysans.
Mais le destin approche et au grand désarroi, des garçons, la Petite Tailleuse va surprendre nos amis, par sa décision. Sera-t-elle attiré par la lumière de la vie citadine ou bien préférera-t-elle demeurer auprès de son père ?
Il convient de préciser que Dai Sijie a subi et a été envoyé en rééducation dans le Sichuan entre 1971 et 1974. Donc un récit narratif, où l’attachement aux protagonistes s’avère malgré tout bien difficile ! L’on comprend bien que le peuple chinois a traversé une longue période, de déboires et de désillusions, et n’oublions pas aussi les « laogai » qui furent d’actualité encore en 2013. « Peste & Choléra » représente un récit de mémoire, voire un devoir de mémoire !
« L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer le monde - Nelson Mandela »
"Je vous propose un marché : si vous aider mon amie, elle vous en saura gré toute sa vie, et je vous donnerai un livre de Balzac."
Un chef de village.
Un foyer.
Un violon.
Frénésie.
Un jouet.
Prix Relay du roman d'évasion 2000 pour ce livre de l'auteur du "complexe de Di".
Merci Kryan pour ton avis . Un roman qui semble plein de poésie . Belles lectures. Prends soin de toi
Lors de la Révolution Culturelle de Mao Zedong, deux lycéens que leurs parents bourgeois rendent « ennemis du peuple » sont envoyés en rééducation dans un village pauvre et isolé des montagnes du Sichuan. Ils survivent au dénuement et aux éprouvantes conditions de travail des rizières et des mines de charbon en se racontant des histoires, jusqu’au jour où, de manière inespérée, ils tombent sur un roman de Balzac miraculeusement soustrait aux autodafés. Cette lecture interdite va changer leur vie, et surtout celle de la fille du tailleur dont ils sont tous deux amoureux.
En partie autobiographique, ce livre est saisissant à maints égards, à commencer par la découverte d’un village arriéré tout droit sorti d’un autre siècle, où un simple réveil-matin fait figure d’objet si extraordinaire que sa sonnerie matinale en devient presque sacrée, où il est si compliqué de se procurer les choses les plus usuelles que le tailleur ambulant est attendu comme le Messie, et où, de manière générale, hygiène, conditions de vie et niveau d’instruction font dresser les cheveux sur la tête.
Mais l’épicentre de la révolte des deux garçons est la sensation d’étouffement provoquée par l’interdiction et la destruction des livres. Pour plaire à la fille du tailleur, et malgré les interdits, ils n’auront de cesse de lui faire découvrir la magie des histoires, puis celle des livres, ouvrant ainsi la porte à un champ de possibles totalement inexistants jusqu’alors pour la jeune femme.
Hommage aux classiques de la littérature occidentale, ce roman met parfaitement en lumière le formidable pouvoir des livres, irremplaçables vecteurs de connaissances, d’émancipation et de liberté. Coup de coeur.
Des livres plein la valise, pour transformer une petite tailleuse, au fin fond des montagnes de Chine. Danger, intrigue, suspense, passion, censure, poésie, douceur, un livre à redécouvrir.
C est un livre merveilleux qui arrive à marier poésie et engagement politique. C est un livre contre le totalitarisme et l abus de pouvoir, il nous montre a quel point la lecture est une liberté comme celle de penser ou d agir
Ce livre réunit romantisme et passion avec la lutte contre une idéologie totalitariste
Je pense que ce livre devrait etre recommandé à tous les adolescents ou étudiants
Dans les années 70, le narrateur 17 ans et son ami Luo, ont le tort d’être fils « d’intellectuels » et ils sont envoyés en rééducation, dans un petit village dans les montagnes.
« En cette année 1971, le fils d’un pneumologue et son copain, le fils d’un grand ennemi du peuple qui avait eu la chance de toucher les dents de Mao, étaient seulement deux « jeunes intellectuels » parmi la centaine de garçons et de filles envoyés dans cette montagne, nommée « le Phénix du Ciel ».
Luo est un bon conteur et a toutes les audaces, le narrateur lui joue du violon et cela donne une première scène de livre cocasse malgré le règne de la répression.
Cela donne le ton du livre entre farce et sérieux.
En effet les protagonistes sont des jeunes gens avec toute la fougue, la ruse , la dérision qui caractérisent ce bel âge.
Même dans la Chine de Mao en marche pour la nouvelle Révolution culturelle, les adolescents grandissent et Luo a besoin de trouver un tailleur pour rallonger son pantalon.
Le tailleur a une fille, jolie mais pas « éduquée », Luo en tombe amoureux et rêve de faire son éducation, pour lui donner finesse et esprit…
« Il referma la valise et, posant une man dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara : – Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde. »
Pour cela il n’aura de cesse de subtiliser les livres que cache un dissident surnommé le binoclard.
Une vraie traque commence, la découverte de Balzac une véritable révélation, pour le narrateur c’est Romain Rolland et son héros Jean-Christophe qui est la découverte de l’individualité.
C’est un hymne à la littérature, avec une dénonciation de la dictature, je ne dirai pas en douceur, mais subtile car en filigrane du duo narrateur/Luo ce sont les paysans et les mineurs victimes des rudes conditions de vie, et certains intellectuels à la botte du pouvoir que le lecteur voit évoluer.
La condition de la femme y est particulièrement mise en exergue.
Un roman particulièrement fort par la subtilité de la narration, un humour toujours présent comme autant de bulles d’oxygène nécessaires. Une grande poésie magnifie le sens profond et la beauté d’un livre nécessaire.
A la dernière page on comprend mieux certains combats et le lecteur se dit bien chanceux d’avoir à sa disposition des livres et leurs multiples fonctions et un pincement au cœur que dans nos pays « riches et libres » le livre soit si mal mené.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 8 mai 2019.
Charmant roman d'apprentissage dans lequel on suit Luo et son camarade, deux jeunes chinois envoyés en camp de "rééducation" au moment de la révolution dite culturelle. Fils de dentiste et de médecin, considérés comme de dangereux intellos, le Grand timonier prônant la "réforme de la pensée par le travail", les voilà éloignés de leur famille, isolés en terre hostile, à effectuer des tâches "rééducatrices"....
La découverte d'un livre de Balzac, puis d'autres classiques de la littérature sera pour eux la clé d'une liberté retrouvée, celle de la libre pensée et la découverte d'émotions leur permettant d'échapper à un aliénant quotidien.
Ils feront partager cette enrichissante échappatoire à la petite tailleuse, laquelle saura s'en servir efficacement....
Parenthèse poétique, initiation à l'amour et à la culture dans un contexte de répression et de désillusion.
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