"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Deux soeurs, installées en Allemagne, acceptent l'offre d'un riche membre de leur communauté d'origine : il leur propose une importante somme d'argent pour l'exhumation de leur père car il veut réunir dans un même tombeau les dépouilles de ses amis bulgares morts en exil. Un convoi de limousines les conduit donc à Sofia et leur chauffeur, Apostoloff, entreprend de leur faire découvrir les richesses du pays : la céramique. à base de bleu de cobalt toxique, le littoral de la mer Noire. défiguré ou l'architecture locale (un crime contre l'esthétique). Les péripéties de cette odyssée, racontées avec un humour corrosif, sont l'occasion pour l'auteur de mener une réflexion sans concession sur des questions existentielles comme les racines des migrants, le sentiment de nostalgie ou la famille.
Alléché par le dossier de presse d'une part et très satisfait de ma découverte des éditions Piranha avec des titres précédents (Dernier requiem pour les Innocents, Carambole) j'ouvre donc ce roman enthousiaste. Mais pour être franc, je coince dès le début, à cause des nombreuses digressions qui retardent d'autant la mise en place de l'histoire : pourquoi les deux soeurs sont elles en voiture avec Ruben Apostoloff (sauf si l'on a lu le résumé et qu'on l'a retenu) ? Pourquoi leur père s'est-il suicidé ?
A cause aussi du style très personnel qui contourne le sujet, ne l'attaque pas de front et procède par allusions ou images et qui demande pas mal d'attention parce que les phrases sont parfois longues et biscornues ; je salue d'ailleurs ici le travail des traducteurs qui ont dû s'arracher quelques cheveux. Néanmoins, dans ma relative incompréhension, j'ai pu relever quelques réflexions bien menées sur le monde et un humour noir, sarcastique, assez vache, on n'est pas dans la blague à deux balles mais dans une critique sévère par l'humour.
Pour atténuer mon propos, je dois dire que si le style ne me sied point, il plaira à d'autres -c'est vraiment un ressenti très personnel- et que c'est un choix audacieux que de publier un texte qui ne m'a pas semblé très facile. Je salue donc ici les excellentes éditions Piranha qui en plus, une fois qu'on a ôté la sur-couverture ont eu la bonne idée d'une sublime couverture noire avec écriture blanche, comme pour Carambole. Éditer des textes un peu décalés, c'est prendre le risque que ça ne marche pas à tous les coups, mais au moins, on sait qu'en allant chez ces éditeurs on ne lira pas de bluette mièvre ou de littérature passe-partout. Tant pis pour cette fois-ci, je retournerai chez Piranha voir si d'autres ouvrages me correspondent davantage et sûr que j'en trouverai.
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