"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une femme se souvient de son dernier amour.
À présent cloîtrer chez elle, hors du temps, oubliée du monde extérieur, elle revit sans merci, jusqu'à l'usure totale des souvenirs, chaque instant de cette passion qui l'a illuminée et dévastée. Au fil de son monologue obsessionnel se précisent les données d'une histoire qui aurait pu être banale. Elle avait près de 50 ans quand elle a rencontré Franz, un homme marié qui l'a aimée. C'était en 1990, un an après la fin de l'ère communiste, qu'elle désigne comme " l'étrange période ".
Cet amour lui a apporté tout le bonheur possible, toute la souffrance aussi, celle d'une jalousie suppliciante, distillée jour après jour. Quand Franz a disparu - est-il mort ? l'a-t-il quittée ? -, sa vie à elle s'est arrêtée. Dans la mêlée de la réunification allemande, dans le chaos de la ville de Berlin, l'héroïne de Monika Maron invoque l'amour comme ultime donnée anarchique, qui se place au-dessus de tout ordre pour ériger le sien propre.
Animal triste est un roman poignant, intense, furieux qui, au-delà du dialogue contestataire que Monika Maron a mené avec le régime communiste dans ses précédents romans, confirme l'immense talent de l'auteur de La Transfuge, mai cette fois au service d'un thème universel : grandeur et misère de la passion amoureuse.
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