L'autrice coréenne nous raconte l'histoire de son pays à travers l’opposition et l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose
Ainsi parlait Jules est un autoportrait au vitriol, à deux voix. Alors qu'une femme revient sur divers épisodes de sa vie, ses propos sont systématiquement contredits par un certain Jules. Impostures, petits arrangements, compromissions, duplicités, paradoxes, ce justicier de l'intégrité morale démasque sans pitié les moindres travers de la narratrice. Face à ce torrent brutal, l'accusée déploie en symétrique des pages de son enfance et de son adolescence, de ses histoires d'amour aussi ; un grand lac de souvenirs et de situations où les cruels reproches finissent par doucement se diluer.
Entre longue scène de ménage aux accents souvent cocasses et plaidoyer pour les invariables faiblesses de la nature humaine, Ainsi parlait Jules nous tend un miroir grimaçant, qui lézarde nos zones de confort. Car ne réveille-t-il pas le Jules tapi en chacun de nous ?
La beauté de la langue et la finesse de la composition sont au rendez-vous dans ce court roman dense, drôle, souvent dérangeant, où l'auteure se dévoile sans ménagement.
Que celui qui n'a jamais triché lui jette la première pierre !
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