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1857 : année mythique de la censure. Charles Baudelaire, Gustave Flaubert et Eugène Sue sont tour à tour poursuivis par le même procureur, Ernest Pinard. Les oeuvres incriminées ? Les Fleurs du Mal, Madame Bovary et Les Mystères du Peuple. Par ces procès, le régime de Napoléon III entend juger le poète et les deux romanciers pour leurs outrages et leur insubordination à l'ordre politique et moral.
À l'aide de documents d'archives, d'articles de presse, des plaidoiries et des réquisitoires, des correspondances que s'échangent les écrivains pourchassés par Pinard, Emmanuel Pierrat nous replonge dans cette année 1857. Dans un décor saisissant, il fait revivre les procès intentés par le procureur impérial à des écrivains de génie soudainement pris dans l'implacable mécanique de la censure.
Le lecteur découvrira donc la galerie de créateurs devenus depuis célèbres et des journalistes qui se lancent dans la bataille, tout comme l'état de la censure sous le Second Empire (et ses prolongements actuels). Jamais le tableau de ces quelques mois qui vont durablement marquer le milieu des Lettres n'avait été dépeint avec autant de force.
Les pièces du dossier (plaidoiries, réquisitoires et jugements) sont publiées en annexe de cette saga tout autant judiciaire que littéraire.
"Pierre-Ernest Pinard a marqué au fer rouge les relations entre justice et littérature. Ce procureur de Paris […] est passé à la postérité pour avoir, en une même année (1857), poursuivi pour “atteinte à la morale publique et à la religion” Gustave Flaubert, Charles Baudelaire et Eugène Sue. [Avec] Accusés Baudelaire, Flaubert, levez-vous !, d'Emmanuel Pierrat, on a le plaisir de découvrir ou de relire ses fameux réquisitoires. Pinard y dénonçait la “couleur lascive” du Madame Bovary de Flaubert, les “peintures obscènes qui corrompent ceux qui ne savent encore rien de la vie” des Fleurs du mal de Baudelaire ou le “but évident de démoralisation” que poursuivaient, selon lui, Les Mystères du peuple d'Eugène Sue.
[…] Notre siècle n'a rien à envier à ces lointains censeurs, observe Emmanuel Pierrat. Si l'État a peu à peu abandonné le premier rôle en la matière, la censure n'a pas disparu, elle a seulement changé de nature. […] “Les ciseaux d'Anastasie sont désormais très majoritairement manipulés à coups d'initiatives privées”, relève Pierrat." Le Monde
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