"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Il est des crimes qui vous habitent ; des crimes qui font plus mal que les autres. Vous êtes cueilli par surprise, au moment où vous vous y attendiez le moins, par un détail qui vous laissera le coeur en pièces. Ils se figent en vous comme une écharde dans la chair et tout autour la plaie ne cesse plus de s'infecter. Un jour, les tissus se reconstruisent enfin - ce mort-là fait désormais partie de vous.»Pendant un an, Pauline Guéna a vécu auprès des brigades criminelles de la police judiciaire. Jour après jour, elle suit les équipes et leur quotidien : répression du grand banditisme, stupéfiants, crimes... Avec empathie et humour noir, elle restitue l'adrénaline, la férocité et l'accablement qui font le rythme de ces enquêtes. Un voyage au coeur de la part sombre des hommes.
Entre novembre 2015 et novembre 2016, alors même que la France est au cœur de sa pire année en termes de terrorisme, Pauline Guéna côtoie et rends compte du travail d’un service de police judiciaire parisien. Entre les affaires qui s’accumulent, la violence et la misère ordinaire, la démotivation et le manque de moyen de policiers, les complications hiérarchiques et les relations parfois difficile avec le monde judiciaire, elle dresse le portrait d’une police judiciaire bien mal en point. C’est le portrait cru d’une police judiciaire qui ne tient debout, comme beaucoup d’autres administrations, que par le sens du devoir de ses fonctionnaires.
Ce livre commence par un malentendu : il est rangé au rayon fiction et affublé d’un bandeau : Le film qui a inspiré « La Nuit du 12 ». Or il ne s’agit ni d’une fiction, et il n’a pas grand-chose à voir avec le film de Dominik Moll primé aux Césars. Ce ne sont que les 3 derniers chapitres qui ont en réalité été adapté au cinéma, et pour le coup de façon très fidèle. Le livre de Pauline Guena est en réalité un témoignage du quotidien d’un service de PJ, bien loin des clichés des séries TV. Elle raconte à peu près une affaire par chapitre, parfois certaines reviennent et servent un peu de fil rouge, d’autres sont élucidées et transmises à la justice très rapidement. L’équipe d’enquêteur reste la même, parfois appuyée d’autres éléments (BRI, stups…) et on apprend peu à peu à les connaître. Les histoires racontées, à l’exception d’un crime qui sert plus moins de fil rouge, partent un peu dans tous les sens, c’est logique. Ici une gamine paumée envisage de partir en Syrie, là un faux policier casse le nez d’une petite mamie, ici un crime gratuit ultra violent et inexplicable sur un quai de gare, là un règlement de compte familial entre gens du voyage, le roman balaie tout le spectre du quotidien de la PJ. Elle balaie aussi, et c’était inévitable, tout le spectre de la petite à la grade délinquance, du petit trafiquant au marchand d’arme, du psychotique mal soigné au crime crapuleux le plus crapoteux possible. Heureusement, le style romancé de Pauline Guéna atténue un peu « l’effet loupe » de sa démarche, sans quoi on aurait l’impression d’une France à feu et à sang H24 ! Que reste-il au bout de ce catalogue du quotidien ? Il en reste surtout la peinture d’une police judiciaire qui travaille dans des conditions loin d’être optimales, entre rivalités de service, ambitions des chefs et dénuement matériel les services doivent composer avec une procédure toujours plus envahissante, des juges d’instructions eux-mêmes submergés et une masse de travail qui multiplie les heures supplémentaires :leur vie quotidienne en pâtit forcément (divorces, problème de garde d’enfant, épuisement, pétage de plomb…). « 18.3, Une année à la PJ » est un livre facile à lire, si on accepte de se laisser submerger par le nombre de personnages et si l’on supporte la litanie d’une violence physiquement et/ou psychologique omniprésente et parfois insupportable. Il faut surtout, pour le lecteur, encaisser une bonne dose d’injustices en tout genre, ce qui n’est pas toujours facile.
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