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11 pour cent

Couverture du livre « 11 pour cent » de Maren Uthaug aux éditions Gallmeister
Résumé:

À Copenhague, dans un futur lointain, règne le matriarcat. Si le souvenir du patriarcat habite encore tous les esprits, aujourd'hui seuls 11% des hommes sont maintenus en vie - quota nécessaire au plaisir féminin et au renouvellement de l'espèce humaine -, et parqués dans un centre d'élevage sur... Voir plus

À Copenhague, dans un futur lointain, règne le matriarcat. Si le souvenir du patriarcat habite encore tous les esprits, aujourd'hui seuls 11% des hommes sont maintenus en vie - quota nécessaire au plaisir féminin et au renouvellement de l'espèce humaine -, et parqués dans un centre d'élevage sur l'île de Lolland. L'apparition soudaine d'un jeune garçon bouleverse la vie de quatre femmes, Médée, Wicca, Stille et Eve, forcées de décider de son destin. Chacune d'entre elles devra choisir entre le coeur et la raison, au risque de déstabiliser le nouvel ordre établi.

Le nouveau roman de Maren Uthaug est une comédie dystopique, résolument provocatrice et malicieuse.

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  • Maren Uthaug est née en 1972 en Norvège, au divorce de ses parents elle s’installe au Danemark. « La petite fille et le monde secret » paru chez Actes Sud en 2017, a été sélectionné pour le prix du premier roman danois. Elle connait le succès avec « Là où sont les oiseaux » édité par les...
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    Maren Uthaug est née en 1972 en Norvège, au divorce de ses parents elle s’installe au Danemark. « La petite fille et le monde secret » paru chez Actes Sud en 2017, a été sélectionné pour le prix du premier roman danois. Elle connait le succès avec « Là où sont les oiseaux » édité par les Editions Gallmeister, une saga familiale à trois voix. Aujourd’hui, cette même maison d’édition sort (depuis le 22/08) son nouveau bébé « 11% ».

    Roman qui ne laisse pas indifférent. Le terrain de jeu se situe dans son pays de résidence, le Danemark, dans un futur lointain. Nous sommes immergés dans la période « post-Evolution », les femmes ont pris le pouvoir, les hommes, désormais, ne représentent plus que 11% de la population. Ambiance post apocalyptique, dans un décor de friche, où les habitations triangulaires ou cubiques, aux lignes cassantes, de l’ère patriarcale deviennent des ruines habitées uniquement par des marginales. Les nouveaux édifices possèdent des lignes arrondies, beaucoup plus douces.

    Les hommes n’ont plus de liberté, ils sont enfermés dans des Centres, dressés par des Amazones et suivis par des médecins, ils ne servent plus que pour la reproduction encadrée ou l’amusement. Les femmes peuvent, enfin, se promener en toute confiance, même de nuit, sans la menace du « prédateur ». Il circule, du temps jadis, des histoires atroces de la domination masculine. Cet enfermement ne pouvait avoir d’autres solutions : « les hommes sont esclaves de leurs hormones, ils font tout ce que leur dicte la testostérone. On ne peut pas les élever comme des filles, leur indiquer ce qu’il y a de mieux pour la communauté. Leur sexe prend le dessus sur toute réflexion rationnelle. »

    Ce roman choral s’articule autour de quatre héroïnes dont le destin s’entrecroise. Médée habite un couvent, dans la Friche, autour de la Doyenne, elle vit au milieu des oiseaux et des serpents. Mi sœur, mi sorcière, elle utilise le venin des serpents ou le sang menstruel pour des remèdes ou recettes aphrodisiaques. Wica, elle, réside dans les nouvelles habitations, c’est une prêtresse de la foi chrétienne, revisitée dans le « culte de la Mère », qui utilise les morsures de ces gentils reptiles pour entrer en communication avec le guide. Stille, jeune femme recueillie par le couvent, muette, communique avec les animaux et les fleurs. Eve, culpabilisée depuis la naissance d’avoir un sexe mâle, devenue transgenre, exerce la fonction de médecin au Centre.

    Chacune de nos héroïnes nous apportent des clés de compréhension de cette nouvelle société.
    Quand l’apparition d’un jeune garçon va apporter le trouble dans celle-ci, entre curiosité et dégoût.

    Cette dystopie féministe, atypique, dérangeante, à dessein, nous force à nous interroger sur les places respectives des femmes et des hommes. Cette histoire, résolument provocatrice, au premier abord, mérite une lecture plus fine. Ce roman est une caricature des extrêmes, ces dames ne semblent pas véritablement plus heureuses dans ce monde ultra-féminin (pour beaucoup, l’autosatisfaction du désir ne remplace pas la plénitude d’un ébat amoureux avec un partenaire). Les questionnements, après cette lecture, nous portent à penser que la voie de la sagesse reste un compromis où chaque genre humain aura harmonieusement sa place, sans aucun asservissement. Mais le chemin reste long et escarpé, je vous le concède.

    On peut louer l’esprit imaginatif de l’autrice.

    Tentez cette expérience littéraire pour vous faire votre idée.

    Mes chaleureux remerciements aux Editions Gallmeister pour cette découverte.

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