"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dorlange est un village du centre de la France. Il est aussi le dernier bastion d’un âge révolu, celui d’avant la voiture et la télévision et où les travaux de la belle saison se font collectivement. Mais tout change depuis quelques années, avec le retour à la terre de nombreux citadins. La coexistence de ces néo-ruraux avec les agriculteurs d’origine n’est pas toujours facile. Un évènement met le feu aux poudres : l’obligation d’accueillir des réfugiés syriens dans le village.
Antoine, reporter pour L’Écho du Temps, se fait le chroniqueur des luttes entre les deux partis. D’un côté, le maire et ses guerriers en charentaises et pulls tricotés maison, qui crient à la colonisation de leur territoire. De l’autre, les anciens urbains, bobobéats parfois, qui brandissent leur idéal de solidarité.
Stéphane Fière parlé ici d'un sujet d'actualité à savoir la crise migratoire mais je trouve qu'il nous perd avec différents autres thèmes évoqués :l'écologie, la mondialisation, les conflits de voisinage, le racisme, la peur de l'étranger
J'ai eu beaucoup de mal à lire ce roman jusqu'au bout car les phrases sont interminables, les personnages sont nombreux et pas assez détaillés, les raisons de venue de ces immigrés sont survolées...
Je n'ai malheureusement pas adhère à cette lecture
Guéguerre villageoise
*
La campagne n'est pas un jardin, c'est un champ de bataille, un camp retranché.
Voilà, le ton est posé. On peut commencer.
Dit comme ça, on pense à une sévère lutte entre territoires.
Effectivement, c'est bien de cela qu'il s'agit. Une guerre intestine dans un village reculé au fin fond de la France. On connaît tous un endroit comme celui-ci (on peut même y habiter). Vous savez, ce genre de village où tout le monde se connaît, se jauge à l'aune de son style de vie.
Voici Dorlange (nom fictif), endroit si pittoresque qui a suscité des envies d'habitat auprès des néo-ruraux, des hippies, des bobos..bref, un village qui est presque vide de ses habitants originels.
Il reste Antoine, notre héros, celui qui médiatise, qui calme les foules, qui temporise les grands excès de tous ces "fadas".
Un évènement est au coeur de l'histoire. Des réfugiés syriens seront accueillis (malgré tous les opposants farouches). Aie, le loup est dans la bergerie pensent le maire et ses guerriers. L'inconnu fait peur.
Tout ce microcosme se tire dans les pattes et les Syriens sont aux portes du village.
*
Un joyeux mic-mac défile sous nos yeux. Tellement de personnages (peut-être trop, il faut bien suivre au début!) se téléscopent autçour du chêne à la sortie de l'église et veulent donner leur avis. C'est caustique, drôle, ça fait grincer des dents c'est clair. Quelques anglicismes (ou même des expressions) un peu trop utilisées à mon goût.
Les phrases et situations font mouche, et j'ai trouvé des "coqs à l'âne" un peu déstabilisants. Un sujet d'actualité mis en avant de manière comique et grave à la fois.
Petit bémol: j'aurais voulu en savoir un peu plus sur la situation de cette famille de syriens.
En fait, je ne sais que penser du ton employé par l'auteur: est-il moqueur? ou veut-il se poser en lanceur d'alerte? Cela laisse songeur.
*
J'ai un avis assez mitigé sur cette lecture que j'ai appréciée sans être particulièrement emballée. Il faut dire qu'à la lecture du résumé, je m'étais attendue à un roman complètement loufoque qui part dans tous les sens. Or, si le cynisme est bien présent, il manque à mon goût de panache. Stéphane Fière est presque resté trop sage dans ses propos et avec son personnage de Wang, vice-Ministre du Commerce de la République populaire de Chine. J'avais en effet espéré un peu plus de situations loufoques voire de quiproquos culturels qui ne soient pas cantonnés au domaine financier.
Ce personnage, brut de décoffrage et peu avenant, possède deux choses très importantes en ce bas monde. Deux choses qui sont d'ailleurs très souvent liées : de l'argent et du pouvoir à moins que ce ne soit du pouvoir et de l'argent. Ces deux mots magiques lui ouvrent pas mal de portes que ce soit en Chine ou en France, pays dans lequel il a décidé de faire son marché ou, dit de manière plus politiquement correcte, d'investir. Car ne vous y trompez pas, derrière l'exubérance et la vulgarité se cache un homme intelligent qui pense économies d'échelle, marketing et bénéfices. Il apprendra néanmoins que la France n'est pas la Chine et que le "business" ne se fait pas forcément de la même manière ni à la même vitesse.
Pour faire efficacement son marché dans l'hypermarché discount à ciel ouvert qu'est la France, Wang se déplace avec une délégation, aussi bruyante que tape-à-l’œil, composée de personnes indispensables telles que des conseillers, des camarades de lit (sous-entendez des jeunes filles parfois non majeures qui assouvissent les pulsions de ces messieurs) et un traducteur français qui se révèle être le mari de la nièce de Wang. Petit détail qui explique son accession à cette fonction, car disons-le tout de suite, il ne brille pas par ses talents d'interprète. Tout ce beau monde, qui sera rejoint en cours de route par une nouvelle traductrice, va donc passer son temps à voyager à travers la France en vue de faire de nouvelles acquisitions dont on ne peut s'empêcher de questionner le bien-fondé. Ce schéma narratif finit par avoir un côté redondant qui est fort heureusement cassé par les pensées des personnages. En effet, l'auteur nous offre quelques incursions dans la tête de certains personnages à travers de longs passages sans ou avec très peu de ponctuation. Si cela peut sembler étrange au premier abord, j'ai apprécié le procédé qui donne du rythme au récit et permet de se rapprocher de personnages pas forcément très attractifs.
L'auteur, qui connaît particulièrement bien le monde chinois, se joue volontairement et grossièrement des clichés que nous pouvons avoir sur les Chinois, mais aussi des clichés que ces derniers peuvent avoir sur nous. D'ailleurs des clichés, il y en a dans tout le roman que ce soit sur la manière de se comporter des Chinois lors des déplacements ou dans les relations d'affaires, leur petite tendance à l'espionnage industriel, leurs tentatives d'acheter progressivement tout ce qui fait la richesse de notre patrimoine culturel et économique, leur manque cruel de classe et de savoir-vivre, les tentatives plus ou moins voilées de corruption... Mais pas d'inquiétude, l'image de la France n'est pas en reste avec des politiciens qui baissent leur pantalon devant l'appât des gains, les traditionnelles grèves (on est un pays de fainéants ou on ne l'est pas), les retards dans les trains, les festifs bruits de kalachnikov à Marseille...
Si cette avalanche de stéréotypes poussés à l'extrême fera grincer quelques dents, il faut garder en tête que la surenchère est volontaire. L'auteur nous offre ainsi une satire avec deux mondes que tout oppose et dont la rencontre frontale fait quelques remous. Mais le principal intérêt de ce roman, du moins en ce qui me concerne, c'est qu'il met parfaitement en lumière la peur et les fantasmes que la Chine peut susciter dans des pays comme la France et, de manière plus générale, la mondialisation perçue par bien des personnes comme une menace. À travers Wang, c'est presque une Chine impériale toute puissante que l'on découvre. Une Chine qui peut acheter tout ce qui lui fait envie dépossédant la France de ses plus beaux atours. Une idée que certains médias se plaisent à entretenir. Alors que la Chine investisse dans notre pays, c'est un fait, qu'elle nous colonise, une exagération parfaitement exploitée par l'auteur à l'humour plutôt corrosif.
En rédigeant cette chronique, je me rends compte que le livre m'a fait passer un bon moment, mais qu'il m'a manqué un personnage sur lequel m'appuyer, une figure sympathique qui m'aurait donné envie de m'intéresser à sa vie et à ses aventures. Or, et c'est un choix que je comprends, l'auteur ne nous présente que des personnages caricaturaux et égocentriques auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher. Au cours du livre, un nouveau personnage va heureusement prendre plus d'importance et apporter une nouvelle dynamique à l'histoire. Le personnage est en outre intéressant pour les questions qu'il permet aux lecteurs de se poser notamment sur la notion de morale qui semble un concept à géométrie variable au sein de la délégation. D'ailleurs, à cet égard, je dois dire que la fin est glaçante !
Pour conclure, à l'instar de l'illustration de couverture, Camarade Wang achète la France est une lecture atypique qui vous fera aller à la rencontre de personnages peu attachants, mais d'une exubérance qui prête à sourire. D'ailleurs, tout au long de votre lecture, la plume de l'auteur, cynique à souhait, vous arrachera indubitablement quelques sourires voire quelques rires. S'il m'a manqué la présence d'un protagoniste sympathique envers lequel j'aurais pu ressentir de l'empathie, j'ai néanmoins passé un moment de lecture plaisant. Alors si vous aimez vous jouer des clichés et avez envie de vous poser quelques questions sur la morale et le pouvoir de l'argent, ce roman est fait pour vous.
La couverture est loufoque, le livre aussi quoique....
Le Camarade Wang est Vice ministre du commerce de la République populaire de Chine et vient en France avec l'intention de rafler plusieurs de nos fleurons car Mr est extrêmement riche et pense que tout est achetable!
Il est entouré de ses proches conseillers et de sa cohorte de demoiselles de compagnie...Il sillonne la France afin d'acheter des biens nationaux afin d'étendre son pouvoir et sa richesse...
L'écriture est un peu particulière : en effet, par moments, il n'y a pas de ponctuations dans les phrases, on s'y perd un peu, le rythme est soutenu mais malgré tout on suit sans problèmes les pensées et voyages de cette troupe iconoclaste.
Ce livre sous un aspect comique et drôle (Mr Wang a parfois des lubies, des pratiques inhabituelles pour nous Européens) montre bien l'extension de cet immense pays qui a tendance dans la réalité des faits a vouloir grappiller tout ce qu'il peut....
Il nous dévoile ainsi la mainmise progressive des Chinois sur la France et nous montre l'expansion commerciale de ce pays. Un livre qui laisse à réfléchir/
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