Gagnez des DVD du film "Le Testament Caché" et les livres de Sebastian Barry !
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J’ai dévoré ce roman d’aventures, roman western qui se déroule en Amérique du Nord dans les années 1850.
Le narrateur est le personnage principal du roman, il s’appelle Thomas Mc Nulty, petit Irlandais qui a fui la famine de son pays natal. Thomas s’engage dans les Tuniques bleues avec son ami John Cole.
C’est le début d’une grande épopée. Ensemble ils vont d’abord participer au massacre des Indiens. Ils restent loyaux à l’armée et obéissent aux ordres mais ressentent une grande tristesse pour les Indiens : ils ont tout perdu.
Après les massacres indiens Thomas et John, en bons patriotes, vont s’engager dans la guerre de Sécession. Malgré l’horreur des combats, la peur, la souffrance, ils s’accrochent à l’esprit de fraternité de l’armée et surtout à l’amour qui les unit car ils ne sont pas qu’amis mais amants et se marieront en 1866, Thomas déguisé en femme !
Après la terreur et l’horreur ils n’aspirent qu’à une vie simple et paisible avec Winona, la petite Indienne qu’ils ont sauvée.
Mais Thomas devra encore affronter l’épreuve de la prison où il risque la peine de mort. Dans sa prison il repense aux Jours sans fin de sa vie, à la succession de moments difficiles qu’il a dû vivre et il nous les livre. Il nous les livre dans un style parfois enfantin, naïf, parfois empreint de lyrisme. Le thème de l’homosexualité est abordé avec simplicité et même une certaine candeur mais le langage ne perd jamais sa finesse.
L’écriture de Sebastian Barry sublime la beauté du Tennessee et du Missouri et nous offre de magnifiques descriptions de paysages… Félicitations à Laetitia Devaux la traductrice. Un excellent moment de lecture !
Depuis sa retraite, Tom, ancien inspecteur, vit quasiment en ermite en bord de mer avec pour compagnie ses souvenirs. Sa tranquillité va être bouleversée quand des policiers viennent solliciter son aide sur une enquête.
Avec une immense finesse, Sébastien Barry nous parle du pouvoir de l'Église catholique en Irlande, des abus sexuels et des traumatismes infligés à un nombre incalculable d'enfants.
Il saisit les émotions et les profondeurs d'un homme solitaire qui souffre depuis longtemps.
Une histoire remplie de perte, de traumatisme et de chagrin, mais magnifiée par la beauté d'un amour inébranlable.
Un roman dans lequel rien n'est tout à fait ce qu'il paraît comme les histoires que nous nous racontons pour tenir le coup, comme le pacte que nous concluons avec nous-mêmes pour laisser derrière les souvenirs nuisibles.
Guerre de Sécession, Grande Guerre, main mise de l’Église catholique sur l’Irlande nouvellement indépendante : chaque livre de Sebastian Barry apporte sa pierre à la fresque irlandaise que l’auteur bâtit peu à peu autour de deux familles, les Dunne et les McNulty. Il fait cette fois un pas de côté, n’accordant qu’un rôle secondaire à une Miss McNulty qui fuit son mari pour protéger son fils, et centrant son roman sur Tom, un policier dublinois fraîchement retraité venu lui aussi s’établir dans cette petite ville côtière proche de la capitale, et que le passé, ce « bon vieux temps de Dieu » qui fermait les yeux sur les abus sexuels commis sur des enfants par le clergé irlandais, revient tourmenter.
A 66 ans comme l’auteur, cet homme pour qui les violences, pourtant terribles, rencontrées dans son métier n’ont jamais pu oblitérer celles subies dans son enfance au pensionnat religieux, se retrouve face au vide que, depuis sa retraite, l’activité professionnelle ne remplit plus. Pour ne pas laisser la part sombre de sa mémoire prendre le dessus, calé dans son fauteuil d’osier et la fumée de ses cigarillos face à la capricieuse mer d’Irlande, il s’abîme dans ses seuls meilleurs souvenirs, convoquant volontiers les fantômes de ceux qui firent son bonheur, son épouse June – morte suicidée – et ses deux enfants – décédés à l’âge adulte. Mais le déni le plus résolu ne suffira bientôt plus à le protéger. Ses anciens collègues policiers viennent d’exhumer un dossier remontant aux années 1960 et étouffé depuis trente ans. L’enquête s’intéresse aux abus sexuels perpétrés par deux prêtres dont l’un fut sauvagement assassiné. Et elle vient toquer jusqu’à sa porte.
« S’il s’écoule suffisamment de temps», s’était-il efforcé de se convaincre, « au bout d’un moment, c’est comme si les choses anciennes n’avaient jamais existé. Des choses autrefois fraîches, soudaines et terribles qui finissaient par se dissiper dans ce bon vieux temps de Dieu, comme ces promeneurs qui s’avancent si loin sur Killiney Strand que, lorsqu’on regarde, au bout d’un moment, ils ne forment plus qu’une tache noire avant de disparaître. » Et voilà que soudain, bousculé et terrifié, il est renvoyé à « des ténèbres pleines de crasse et de violence. » « A nouveau, toute cette humiliation. » Extirpé en même temps que Tom des rêves éveillés qui repeignaient la réalité aux couleurs des fantasmes du bonheur, le lecteur se retrouve au coeur du souvenir traumatique, douloureux et confus, affolé de se voir débusqué après avoir si longtemps joué la diversion.
Tom, le garçonnet violenté. June, la fillette abusée. Et tant d’autres dans ces orphelinats catholiques de l’époque, condamnés leur vie durant à porter seuls et en secret le poids de leur humiliation et de leurs souffrances par le déni d’une société corsetée par la toute puissance morale d’un clergé intouchable. Une telle impunité a ici appelé au meurtre. Un acte impensable, et pourtant le seul que le justicier ait trouvé, pour se venger ou pour mettre un terme à la liste sinon toujours croissante des victimes. Car, en ces années 1990 encore, la chape du silence continue à peser, au sein de l’Église catholique mais aussi des familles, les victimes à ce point sans recours que rien n’est par exemple prévu pour les protéger d’un père incestueux. Crime ou suicide : ce sont finalement les seules issues laissées aux malheureux qui ne veulent ou ne peuvent poursuivre leur vie comme si de rien n’était.
Un texte troublant et bouleversant, qui, tout en ambiguïté, tourne avec son personnage autour du non-dit et du déni dans l’effort désespéré de ne pas sombrer d’horreur. Coup de coeur.
Ce roman, qui peut se lire indépendamment mais a mon avis c'est pas une bonne idée, fait suite à Des jours sans fin, superbe histoire qui nous parlait de John Cole et Thomas McNulty, tour à tour soldats puis artistes travestis sur scène, compagnons de route et amants.
Peu après la guerre de sécession, Winona Cole nous raconte. Elle est lakota et orpheline. Elle a été sauvée par Thomas McNulty lors du massacre de son peuple, puis adoptée par lui et son compagnon, John Cole. Elle nous parle de la tristesse, du vide, du manque de sa famille, elle l'enfant dont on a détruit les racines. Elle nous dit que dans l'Amérique de ce temps-là, un noir n'était rien, mais un indien encore moins que ça. Elle nous dit aussi l'amour de ses deux pères. J'ai immédiatement été saisie par la beauté de l'écriture.
Un monde dans lequel survivre est un combat quotidien, car si Thomas McNulty est un immigrant irlandais, John Cole, l'amour de sa vie, a du sang indien, et ils sont les pères d'une indienne. Deux esclaves affranchis vivent sous leur toit, frère et sœur. Une famille totalement hors-normes donc.
Winona parle de ce monde implacable, peuplé d'hommes brutaux, et de ce que beaucoup de prédateurs se permettent de faire aux femmes. Cet acte immonde de domination depuis la nuit des temps. Mais aussi de l'injustice faite aux noirs, aux indiens, aux femmes encore et toujours. Un sentiment d'errance de beaucoup d'hommes qui étaient soldats pendant la guerre de sécession, qui ne savent plus quoi faire de leur violence et qui l'exercent à tort et à travers. La guerre était abominable, l'après guerre est une autre forme d'horreur, où la fureur et l'insécurité règnent.
Après l'agression de Winona, dont elle a tout oublié, puis de Tennyson l'esclave affranchi, tous espèrent réparation, même l'avocat Briscoe pour qui Winona travaille. Pourtant ils savent que les noirs sont peu de chose aux yeux du monde, et les indien même pas des citoyens.
J'ai adoré cette histoire qui a fait faire du yoyo à mon cœur à la toute fin, et l'a fait rager tout le long. Car il y a là toute l'injustice du monde envers certaines catégories de personnes, et la noirceur de l'âme humaine s'étale au grand jour. Heureusement il y a aussi infiniment d'amour et d'abnégation.
Mais voilà que j'ai envie de relire Des jours sans fin car ma lecture de celui-ci date de plusieurs années.
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