Alice a quatorze ans quand elle est hospitalisée : un premier roman foudroyant
Eliot Peters, citoyen américain d’une soixantaine d’années, revient en Grèce, son pays natal, au décès accidentel de sa fille. Dans l’île de Kalahari il va côtoyer Yannis, un petit garçon muré dans son silence qui mesure, calculé, comparé, et Maraki sa mère qui gagne courageusement sa vie en pêchant.
Je me suis laissée emporter dans ce récit comme Yannis lorsqu’il écoute les histoires et légendes de la Grèce Antique que lui raconte Eliot.
Dans ce pays à l’économie dévastée demeure la beauté, celle de la mer, des îles, la beauté de l’amour inconditionnel d’un parent pour son enfant.
Yannis mesure le monde, « Il porte en lui toute la douleur des hommes, l’immense solitude et l’impossibilité désespérante de s’ouvrir à l’autre ».
C’est d’une écriture intime et pudique que Metin Arditi nous emporte dans cette quête du nombre d’or, de l’ordre du monde.
Deux disparitions sur une île grecque, la photographie en noir et blanc au féminin, la domination et la soumission religieuse, et des dizaines de vies racontées par Metin Arditi.
Le style est efficace, bien rythmé et épluché de telle manière à ce que ne persiste qu’un court roman de 220 pages.
On est Saint-Spyridon, une île grecque située entre Turquie et Kos ; l’essentiel se jouant dans un monastère de femmes. Nous sommes à la fin des années 1950, dans une société appauvrie par plusieurs guerres successives et qui a laissé nombre d’habitants dans la misère et les privations.
« Oui, Dieu les avait oubliés. Ils vivaient dans la pauvreté, le deuil, et très souvent, le désespoir. Mais y avait-il au monde plus bel endroit ? »
Dans un tel contexte, l’arrivée d’Odile, photographe parisienne, ne peut qu’éveiller la curiosité, d’autant plus que Clio qui l’aidait pour le ménage de sa maison et qui, après avoir été initiée à la photo par Odile, entrera au monastère, va disparaitre. Puis ce sera au tour de Pénélope, la fille d’Odile, de disparaître.
Metin Arditi met en scène le suspense de cette situation ainsi que toute l’authenticité des vies sur cette île.
Il convoque détresse et espoir, deuil et renaissance, corps et foi, fatalité et reconstruction, art et paysages, misère et instants fugaces de plaisir.
Par contre, il fait du religieux un élément omniprésent mais sans que cela n’apporte un avantage. Le thème de la soumission religieuse ayant été depuis fort longtemps présenté sous son vrai jour, je n’y ai rien trouvé de nouveau, de palpitant.
« Le Christ était-il mort sur la Croix pour qu'elles oublient le don qu'Il leur avait fait de Sa vie ? Pour qu'elles méprisent leur corps et le malmènent, dans l'illusion que cela les rapprocherait de Lui, alors qu'elles ne faisaient que singer sa Passion à peu de frais ? »
Dommage car l’écriture de Metin Arditi est présente. Je l’admire pour sa simplicité, pour la structuration ainsi que la finesse et l’empathie de cet auteur pour les grecs.
Je vais relire ’Le Turquetto’’ qui me semblait plus abouti, plus captivant du fait de la peinture du Titien.
Une belle histoire originale entre un enfant autiste et un architecte d'origine grec. Ce que j'ai apprécié c'est cette plongée dans la Grèce moderne et antique et bien sûr l'histoire de cet enfant autiste qui va s'ouvrir grâce au dévouement d'Eliot . Maintenant que j'ai terminé cette lecture, j'aimerais me plonger dans cette recherche du nombre d'or....
Cette fiction qui semble avoir son point de départ avec un tableau du Titien exposé au Louvre révèle que pouvoir, religion et art ne font pas toujours bon ménage. J'ai apprécié cette plongée dans la Renaissance italienne mais les personnages, dépeints avec trop de détachement, n'ont pas réussi à m'émouvoir.
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