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En ce 10 décembre 1946, Arnie et Louise Koski débarquent en Finlande par le ferry en provenance de Suède. Notre couple n’effectue pas un voyage d’agrément, ils sont en mission. Citoyens américains, Arnie a des origines finnoises, il s’est distingué pendant la dernière guerre et a obtenu ce poste d’attaché militaire à la légation américaine d’Helsinki. Il doit recueillir des renseignements militaires. Quant à son épouse, Louise, c’est avec une excitation non feinte qu’elle aborde cette nouvelle affectation, outre le rôle représentatif que la société attribue aux femmes, elle devra servir de « lubrifiant social » et de lien afin de faciliter le travail de son mari.
Depuis 1939, la Finlande est frappée de plein fouet par les frictions européennes et les conflits. Elle doit faire face, tout d’abord, à l’invasion soviétique pendant la fameuse « guerre d’Hiver ». Contrainte en 1940 de céder neuf pour cent de ses terres. En 1941, la Finlande s’associe à l’Allemagne et finit par reconquérir celles-ci. Malheureusement, dans le clan des perdants, en 1944, elle est obligée de rétrocéder, de nouveau, ces territoires à l’Union Soviétique. Les américains sont alliés des russes en cette fin de conflit, malgré des plans de société diamétralement opposés. Fin 1944, Les Etats-Unis renouent des liens diplomatiques avec la Finlande, ce qui explique deux ans plus tard, la venue de nos tourtereaux.
La première étape, pour notre couple, consiste à trouver un logement et c’est à l’occasion d’une réception à la légation soviétique qu’ils y parviendront. En effet, par un heureux hasard, Arnie retrouve le Lieutenant-Colonel Mikhail Bobrov avec qui il avait sympathisé, sur le front, en Autriche. Les deux hommes, heureux de ses retrouvailles, boivent plus que de raison et, peu à peu, l’alcool aidant, un esprit de compétition, de combat viril, ne tarde pas à faire surface et ils projettent de se mesurer dans une course à skis de fond de près de cinq cents kilomètres. De Rovaniemi, près du cercle polaire, jusqu’à Kuopio plus au sud, le perdant devra dire au vainqueur que ses soldats sont les meilleurs du monde. Pendant ce temps-là, Louise et la femme de Mikhail, Natalya, brisent la glace des premiers instants et finissent par devenir d’inséparables amies.
Natalya ne tardera pas à proposer un appartement qui vient de se libérer, miraculeusement. Débarrassée de cette corvée matérielle, Louise entraine Natalya dans des projets caritatifs. Pourquoi ne pourraient-elles pas aider dans cet orphelinat que Louise a visité dernièrement, tenu par une lointaine cousine d’Arnie, Kaarina ? De plus cela comblerait, un peu, ce vide maternel ressenti suite à une grossesse infructueuse. Le manque de moyens et la condition des petits enfants de l’orphelinat émeuvent Louise. Une idée lumineuse germe dans sa tête pour récolter des fonds, pourquoi ne pas utiliser le défi fou de leurs hommes : une loterie, le gagnant sera celui qui trouve le vainqueur et l’écart entre les deux compétiteurs ? Mais dans toute sa candeur, Louise a oublié qu’en ce début de guerre froide, le moindre petit évènement peut devenir l’étincelle qui déclenchera de graves conséquences.
J’ai aimé le scénario de cet habile récit qui nous relate tout un pan de l’histoire de la Finlande. Dans ce climat tendu, anxiogène, où espionnage et délation règnent, cette course entre notre américain et notre russe donne une dimension dramatique folle et nous tient en haleine. Bien plus que le défi sportif, ce sont deux visions du monde qui se combattent. Louise dans sa naïveté est touchante, la gravité et l’élégance de ballerine slave de Natalya nous envoûte. On passe un véritable bon moment à la lecture du roman de Karl Marlantes « Le Prix de la victoire ».
Vifs remerciements aux Editions Calmann-Lévy pour cette lecture captivante.
Amatrice de romans se déroulant dans les pays nordiques, j'avoue être heureuse, car, depuis quelques mois, je découvre sur les étals des librairies de nombreux ouvrages se déroulant en Finlande durant la période la guerre d'Hiver. J'ai donc été très tentée lorsque les éditions Calmann-Levy m'ont proposé de découvrir "Le Prix de la victoire" de Karl Marlantes dont l'intrigue se déroulait quelques années sur le sol finlandais après ce conflit.
Cette lecture de ce pavé s'est révélée pour moi être une très belle découverte et m'a offert une véritable immersion dans la fin des années 1946, période trouble où russes et occidentaux se côtoient dans une Finlande marquée par les ravages de la guerre.
Lors d'une soirée diplomatique, deux couples, l'un américain et l'autre russe vont sympathiser et, après quelques verres échangés, les époux vont décider de s'affronter lors d'une course de ski. Alors que celle-ci se veut bon enfant, elle ne se révélera pas sans conséquence... Effectivement, plus qu'une simple course, ce roman nous décrit la portée politique et le contexte diplomatique de l'époque. En progressant dans le récit, on se rend compte de la place et du rôle important que peuvent avoir les épouses des attachés militaires alors que celles-ci restent dans l'ombre de leur mari.
En débutant cet ouvrage, je m'attendais à découvrir un roman dépaysant au milieu des grands espaces du grand Nord et finalement cette lecture s'est révélée être bien plus que cela. "Le prix de la victoire" est un texte poignant aux personnages très touchants. Comment ne pas s'attacher à Louise, Arnie, Kaarina, Natalya, Mikhail et aux enfants quelles que soient leurs nationalités ? Ce texte nous rappelle que malgré les conflits, nous restons des hommes...
Même s'il reste qu'un roman, l'auteur a su nous plonger en pleine guerre froide et nous montrer les réalités et les enjeux des puissances politiques.
Je tiens à remercier les Éditions Calmann-Lévy pour cette lecture marquante pour laquelle j'ai eu le cœur serré en refermant l'ouvrage...
Je vous conseille vivement cette lecture qui se lit très facilement. Si vous avez peur d'être un peu perdu, ça ne sera pas le cas, car l'auteur commence ce texte par une chronologie historique qui situe bien le récit.
‶La manière de gagner de l’argent importait moins que le fait d’en gagner. ″
″Si les travailleurs obtenaient leur juste part des richesses qu’ils créent, il y aurait tout ce qu’il faut pour tout le monde. Le voilà le rêve de l’IWW. ‶ (Industrial Workers of the World ou IWW est un syndicat international fondé aux États-Unis en 1905 dont le siège actuel se trouve à Chicago. À son apogée, en 1923, l'organisation comptait environ 100 000 membres actifs.)
L’histoire se déroule sur une cinquantaine d’année, de fin du 19ème siècle dans une Finlande rurale, sous la coupe du grand voisin russe. La population a faim, et vit sous la répression, alors que frémissent les mouvements révolutionnaires de résistance à l’oppression, et en même temps les idées communistes.
C’est ainsi que nous faisons connaissance avec la famille Koski, et en particulier Ilmari, Aino (la cadette) et Matti.
La fratrie quitte le pays pour aller s’installer entre l’état de Washington et celui d’Oregon, sur les rives de la Columbia River ; deux états réputés pour leurs forêts, et l’essor de l’exploitation du bois. Ils retrouvent sur place d’autres membres de la diaspora finlandaise, avec lesquels ils vont s’établir, se mélanger au gré des aléas économiques et professionnels.
Aino, est un personnage central de cette épopée à la fois historique et sociale, traversant le siècle et les luttes syndicales dans un pays en plein essor économique et pas vraiment concerné par le mouvement ouvrier.
Aino, a été très tôt sensibilisée par les inégalités, la précarité ouvrière, et toute sa vie sera consacrée à la lutte pour l’amélioration des conditions de travail, et de rémunération, dans tous les secteurs économiques qu’elle sera amenée à connaître. Elle prend tous les risques, sacrifie jusqu’à sa vie privée et familiale. C’est viscéral, elle ne peut admettre que les uns puissent s’enrichir quand d’autres n’ont pas de quoi manger ou soigner leurs enfants. Toute sa vie elle sera ″ une rouge‶ parmi les blancs, une politiquement incorrecte au pays du capitalisme, une ennemie, voir une traitre.
Ce roman est une fresque de 850 pages dans laquelle le lecteur vit au cœur de cette diaspora que l’on voit évoluer, souffrir devenir parents, s’insérer avec plus ou moins de difficultés au sein d’une société qui ne veut pas forcement d’eux si ce n’est pour la puissance de leurs bras. Et si de temps à autre, quelques longueurs viennent ponctuer cet ouvrage, ce dernier n’en demeure pas moins un très bon cru parce qu’il porte un regard un peu différent, moins triomphant, et donc plus réaliste sur un pays en construction. Parmi les nombreux personnages, certains occupent une place prééminente, et sont parfaitement campés ; néanmoins les autres n’en ont pas été oubliés pour autant.
Je n’étais pas loin du coup de cœur jusqu’aux 74% de la lecture !
Même romance, ce livre aborde des pans de l’Histoire mondiale du début 20ème avec l’installation en masse d’immigrés finlandais dans le nord-ouest des Etats-Unis fuyant la domination et la répression de la Russie blanche !
Nous suivons la vie d’une fratrie au pays des bûcherons qui enrichissent les propriétaires des abattages à grande échelle. La plus jeune, Aino, est politiquement engagée et une défenseuse ardue du communisme russe. Elle va passer sa vie à militer et à tenter de faire évoluer un syndicat unique l’IWW (Industrial Workers of the World).
Les travailleurs sont sous-payés, logés pire que des cochons et les tentatives pour faire évoluer leurs conditions sont réprimées dans le sang.
Karl Marlantes déroule l’histoire américaine et son évolution sur le dos d’une masse indiscernable de travailleurs, pas toujours assimilés ! En parallèle, la famille Koski poursuit son adaptation au fil des ans.
Très captivant et très intéressant, j’avais du mal à sortir de cette histoire jusqu’à ce que l’auteur s’étende longuement sur les états d’âme et l’attitude encore plus détestable que d’habitude d’Aino ! Avoir consacré autant de pages à ce personnage absolument pas sympathique m’a démotivée et déséquilibré le roman qui jusque-là ne l’était pas !
Il m’a fallu quelques jours pour m’y replonger, difficilement, mais la suite a quand fait remonter mon plaisir ! Je pense que si ça n’avait pas été un livre offert par l’éditeur je n’aurais pas pris la peine de le finir.
#Fairebientôtéclaterlaterre #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
Sanche, chanteur du groupe Planète Bolingo, a pris la plume pour raconter son expérience en tant qu’humanitaire...