Du Londres victorien à Haïti en passant par la Corse, 3 romans à gagner
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"Le monde est comme un homme : il naît, il grandit et il meurt" Saint-Augustin. Tel est le sujet illustré par une histoire et des personnages riches et pittoresques. Une bonne occasion de découvrir Jérôme Ferrari.
Voici un livre qui à soi seul lève les doutes émis par certains sur la littérature française contemporaine : trop hexagonale, trop biographique, trop narcissique...
Fiction pure, il déroule une histoire improbable moins attachante par son développement baroque que par les caractères qui l'animent, saisis en connaissance d'une terre corse à nulle autre pareille.
Tutoyant le conte philosophique, il est fondé sur une pensée frottée – par la fréquentation professionnelle de son auteur –, aux esprits les plus brillants : "le meilleur des mondes possibles" de Leipniz, le Sermon sur la chute de Rome de Saint-Augustin. Et encore : Jérôme Ferrari est un sceptique, il sait que l'âme humaine toujours retourne à ses abysses et la construction des empires à leur effondrement : le meilleur des mondes possibles "avant la chute" !
Ce livre, enfin, jouit d'une écriture somptueuse, violente et sensuelle, faite de longues phrases enveloppantes – "Autour de l'abbaye du Mont-Cassin, les longues tresses des goumiers surgissent de terre comme des fleurs exotiques que caresse tendrement une douce brise d'été" –, digne des meilleures proses classiques nourries au lait de la culture latine et de la dialectique grecque. Les lecteurs avisés d'Un Dieu un animal et d'Où j'ai laissé mon âme sont familiers de ce style incandescent ; s'y ajoute ici une légèreté grinçante qui fait vibrer le marbre.
Si "l'homme bâtit sur du sable" comme l'écrit Saint-Augustin, Jérôme Ferrari bâtit un sacré roman. Pour moi, le meilleur livre français de cette rentrée (Modiano hors catégorie).
Jérôme Ferrari nous avertit d’emblée dès les première pages de son roman : « Mais nous savons ceci :pour qu’un monde nouveau surgisse , il faut d’abord que meure un monde ancien .Et nous savons aussi que l’intervalle qui les sépare peut être infiniment court ou au contraire si long que les hommes doivent apprendre pendant des dizaines d’années à vivre dans la désolation pour découvrir immanquablement qu’ils en sont incapables et qu’au bout du compte, ils n’ont pas vécu. »
Mathieu Antonetti et Libero Pintus, deux jeunes étudiants , le premier d’origine corse , le second d’origine sarde poursuivent dans un premier temps des études universitaires à Paris , l’un sur Leibniz et son meilleur des mondes possibles , l’autre sur saint-Augustin . Mathieu tombe amoureux de Judith et se sent en grande communion intellectuelle avec elle.
Hélas, les deux amis prennent la mauvaise décision : ils décident d’abandonner leurs études et de racheter un bar dans un village, perdu dans le maquis corse. C’est l’acceptation d’une vie médiocre, faite de beuveries, de trafics avec les salariées du bar restaurant qui monnayent parfois leurs charmes avec les clients.
C’est aussi l’occasion d’aventures , de liaisons diverses , événements qui ne parviennent pas à donner aux vies de Libero, de Mathieu , ou à celle de sa sœur Aurélie un tour plaisant , réussi .On apprend , dans des chapitres qui s’insèrent entre les épisodes présents , que les vies des parents et grands-parents de Mathieu Antonetti ont été manquées , gâchées , telle que celle de son grand-père , qui emprunte le parcours d’un fonctionnaire colonial inclus dans un monde déjà voué à disparaître .La leçon est amère :tout s’effondre un jour, tout s’arrête et il se peut que nous n’ayons pas ou peu rempli nos vies dans ce laps de temps .
L'écriture de Jérôme Ferrari est une âme. De celle qui tranche et laisse des cicatrices dans nos mémoires. L'Algérie, la confrontation de combattants, les exactions malheureusement liées à tout conflit et les hommes surtout dans toutes leurs ambigüités, leurs volontés, leurs ressentis. Une banale histoire d'homme ? non, une humanité à reconstruire. Le souffle des mots s'engouffre, s'inscrit et nous emporte. On ne peut pas lâcher le livre.
N'est ce pas mon capitaine ?
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