Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Frederic Boyer

Frederic Boyer
Écrivain, traducteur et éditeur, Frédéric Boyer (né en 1961 à Cannes) est l'auteur d'une trentaine de livres, romans, essais, poèmes et traductions, tous publiés aux éditions P.O.L. Son ?uvre associe l'écriture personnelle et la relecture et traduction de grands textes anciens. Prix du Livre Inte... Voir plus
Écrivain, traducteur et éditeur, Frédéric Boyer (né en 1961 à Cannes) est l'auteur d'une trentaine de livres, romans, essais, poèmes et traductions, tous publiés aux éditions P.O.L. Son ?uvre associe l'écriture personnelle et la relecture et traduction de grands textes anciens. Prix du Livre Inter en 1993 pour son roman Des choses idiotes et douces, prix Jules Janin de l'Académie française pour sa nouvelle traduction des Confessions de Saint Augustin (Les Aveux, 2008), iIl a dirigé le chantier de la nouvelle traduction de la Bible, avec de nombreux écrivains contemporains (Olivier Cadiot, Jean Echenoz, Florence Delay, Jacques Roubaud, Valère Novarina...), parue en 2001 (éditions Bayard). En 2010, sa nouvelle traduction de Richard II de W. Shakespeare (P.O.L, 2010) est montée par Jean-Baptiste Sastre, avec Denis Podalydès, dans la Cour d'honneur du Palais des papes au festival d'Avignon. Où il fait lui-même ses premiers pas de comédien. En 2012, création au Théâtre de Lorient et au Centre dramatique de Châteauvallon de sa première pièce : Phèdre les oiseaux (P.O.L, 2012), avec la comédienne Hiam Abbass.

Avis sur cet auteur (3)

  • add_box
    Couverture du livre « Si petite » de Frederic Boyer aux éditions Gallimard

    Les Lectures de Cannetille sur Si petite de Frederic Boyer

    L’histoire le hantait, jusqu’à l’inciter à se déplacer sur les lieux dans l’année qui suivit les faits, et aujourd’hui lui faire prendre la plume pour partager ses réflexions, sous la forme d’un dialogue intérieur, sur la question de notre rapport au mal.

    Le récit commence sur l’hippodrome...
    Voir plus

    L’histoire le hantait, jusqu’à l’inciter à se déplacer sur les lieux dans l’année qui suivit les faits, et aujourd’hui lui faire prendre la plume pour partager ses réflexions, sous la forme d’un dialogue intérieur, sur la question de notre rapport au mal.

    Le récit commence sur l’hippodrome d’Ecommoy, dans la Sarthe, à l’été 2009. Un cheval tombe, foudroyé en plein galop, sans même que cette mort n’arrête la course ni n’entame la frénésie des turfistes tout entiers à leurs paris. Cette scène inaugurale, Frédéric Boyer en fait la préfiguration symbolique d’un autre drame, survenu les jours suivants dans la même commune, et à propos duquel il se refuse pour de bon à jouer les spectateurs indifférents : après ce que l’on découvrit d’années de maltraitance, une fillette de huit ans y mourait, tuée par des parents qui, s’étant débarrassés du corps, signalaient ensuite la disparition en singeant l’inquiétude.

    Cette affaire terrible s’il en est, l’écrivain l’évoque sans jamais de noms et par bribes éparses dans la narration, y revenant comme à une parabole sur le mal et y ancrant une réflexion nourrie de lectures de la Bible et de Saint Paul, de Dostoïevski et de Simone Weil, ou encore des vers de Jodelle. Et puisque le mal est une aporie, que, comme le rabbi de la vieille histoire hassidique citée dans ces pages, l’on ne peut lui opposer au final qu’un silence compassionnel, l’auteur de conclure avec mélancolie dans son face-à-face avec lui-même : « qu’imagines-tu ainsi pouvoir réparer ? Rien. Mais j’ai pensé souffrir avec ce que je ne peux réparer, c’est la signification la plus haute de la compassion. Cela n’éclaire en rien l’âme de celle qui a souffert et qui n’est plus. Mais cela, ai-je dit, nous aide à soutenir la faible humanité que nous sommes sous le poids du mal commis. »

    Mêlant inextricablement les registres, tantôt plus personnels, psychologiques et moraux, tantôt davantage métaphysiques, philosophiques et théologiques, une lecture très exigeante qui, pour risquer d’en perdre parfois son lecteur, ne le rattrape que mieux par l’évidence de sa profonde humanité.

  • add_box
    Couverture du livre « Si petite » de Frederic Boyer aux éditions Gallimard

    yves MONTMARTIN sur Si petite de Frederic Boyer

    S’inspirant d’un fait divers tragique et refusant tout voyeurisme malsain, Frédéric Boyer emprunte la voie de la philosophie et de la théologie pour nous questionner sur la nature du mal. Par petites touches, il évoque l’insoutenable.

    Des déménagements successifs, six en moins de deux ans. La...
    Voir plus

    S’inspirant d’un fait divers tragique et refusant tout voyeurisme malsain, Frédéric Boyer emprunte la voie de la philosophie et de la théologie pour nous questionner sur la nature du mal. Par petites touches, il évoque l’insoutenable.

    Des déménagements successifs, six en moins de deux ans. La Petite ne grandissait pas, ou mal. Elle manifestait ce que l’on diagnostiqua hâtivement comme des retards, sans qu’aucune inquiétude ne s’installe. Services sociaux, médecins, gendarmes : nul ne soupçonna de danger imminent. Quelques bleus, griffures ou coupures. Pourtant, l’assistante sociale et le médecin conclurent que ses « bobos » relevaient sans doute d’accidents domestiques ; après tout, elle tombait souvent, une véritable casse-cou.

    Se taire, feindre de ne rien voir, de ne rien savoir des brutalités et des tourments quotidiens infligés à La Petite : huit années d’un calvaire muet.

    Un récit bouleversant dans un style parfois exigeant, où l’innocence et l’abandon se confrontent à la violence infligée au plus faible, au plus innocent et vulnérable d’entre nous.

    Pour quel juste motif les enfants sont condamnés à souffrir ?

  • add_box
    Couverture du livre « Vaches » de Frederic Boyer aux éditions P.o.l

    Regine Zephirine sur Vaches de Frederic Boyer

    Nous savons tous ce qu’est une vache pour la voir souvent dans les prés en compagnie de ses semblables. Mais leur prête-t-on attention ? Après avoir lu cet étonnant opuscule de Frédéric Boyer, vous n’aurez plus le même regard sur les vaches qui « ont des robes pleines de ronces et de fleurs et...
    Voir plus

    Nous savons tous ce qu’est une vache pour la voir souvent dans les prés en compagnie de ses semblables. Mais leur prête-t-on attention ? Après avoir lu cet étonnant opuscule de Frédéric Boyer, vous n’aurez plus le même regard sur les vaches qui « ont des robes pleines de ronces et de fleurs et de poudre des champs ».
    « A quoi aurions nous ressemblé sans les vaches ? » questionne l’auteur qui interroge aussi notre humanité et notre mort prochaine. Car nous mourrons comme meurent les vaches. C’est ce qui est annoncé dès la première page : « Les premières à mourir ce sont les vaches. »
    Et c’est l’homme qui tue « l’animal promis à nos abattoirs »
    « Très vite l’être humain a jalousé les vaches » Car la vache a sa place dans le monde du vivant, elle nous rassure. Pourtant, elle nous renvoie à notre face cachée, nos secrets et nos faiblesses. Seraient-elles meilleures que nous ?
    « Les vaches sont peut-être ce qui nous est arrivé à la fois de meilleur et de pire. Elles se réfléchissent en nous telles qu’elles sont et ont toujours été et nous font expérimenter que nous sommes fantômes de chair, pitres vivants. »
    Les vaches sont sans malice, prétries d’innocence. Peut-être sont-elles la réincarnation de l’agneau mystique, car elles sont « vides de passion »
    Les vaches sont-elles le reflet de nos propres existences ? Dans leurs yeux se reflète « le vaste et cruel univers. »
    La vie serait-elle possible sans elles ? Si elles venaient à disparaitre, que deviendrions-nous ?
    « C’est alors qu’en pleurs nous les appellerons dans les bois, dans les prés, dans note ciel vide. »

    Derrière sa douceur relative, la poésie de Frédéric Boyer retentit d’une violence qui interroge notre rapport au vivant.
    Cette poésie est plus profonde qu’il n’y parait au premier regard, elle demande à être explorée, fouillée, digérée. Chaque lecteur est libre de trouver un sens, littéral, allégorique, mystique… à cet éloge bovin.
    Je me demande si la poésie de Frédéric Boyer n’est pas écrite pour être longuement ruminée en regardant passer les vaches …

Récemment sur lecteurs.com

Les livres les mieux notés cette semaine