Les polars incontournables de vos vacances
Nathalie Iris, de la librairie Mots en Marge organise chaque année en juin "La Nuit Blanche des Livres" à La Garenne Colombes. Dans ce lieu d'échange, les auteurs viennent à la rencontre de leurs lecteurs pour une grande fête du livre joyeuse et...
Les polars incontournables de vos vacances
Une librairie éphémère, plus de 40 auteurs, une nuit inoubliable ! La Nuit blanche des Livres.
Si vous les avez manqués, retrouvez ici tous nos articles du mois
Emmanuel Grand dévoile sa bibliothèque idéale
Pas facile d’être pêcheur sur une île bretonne, même imaginaire ! Alors quand Marko, un étranger, se fait embaucher par Caradec, ça grogne parmi les habitants de l’île. Lui, l’immigrant sans papiers, découvrira la vie en mer, mais aussi les légendes qui hantent l’île.
Car pour son premier roman, Emmanuel Grand frappe fort : ancrage dans le quotidien avec les problèmes de société qu’on connaît, immigration clandestine des pays de l’Est, difficultés économiques des marins-pêcheurs, mais aussi plongée dans la Bretagne des légendes et du fantastique avec l’Ankou. Beaucoup de choses se passent et se disent au bistrot, ultime recours de ces êtres blessés chacun à sa manière.
Le côté polar n’est pas pour autant oublié, meurtres, menaces, la mafia de l’Est n’est pas tendre avec ceux qui l’ont bernée.
Le tout déroulé dans une écriture alerte. Une vraie réussite !
Julia Rivière, la trentaine, est une brillante avocate qui travaille dans un grand cabinet d'associés parisiens.
Elle a grandit en Loire-Atlantique, à Trignac.
Il y a treize ans, après une énième dispute avec son père, elle a claqué la porte du domicile familial et a suivi, à Paris, un avocat dont elle était tombée amoureuse.
Sa relation n'a pas duré mais après de brillantes études de Droit, Julia peut désormais s'enorguellir de travailler aux côtés de ténors du barreau et mène une vie agréable loin de la misère qu'elle a quitté plusieurs années auparavant.
Pourtant un appel qu'elle reçoit la replonge instantanément dans son passé, son interlocutrice qui n'est autre que sa tante, lui apprends le décès de son frère.
Franck, vingt et un ans, s'est suicidé en se jetant du haut du pont de Saint Nazaire.
Julia prend immédiatement la route direction Saint Nazaire.
A l'approche de sa destination, les souvenirs affluent et son appréhension de devoir y faire face grandit...
MON AVIS : Le décor est planté avec brio et en parcourant les pages, il ne fait plus aucun doute dans mon esprit que l'auteur connait très bien la région.
Emmanuel Grand nous fait pénétrer dans l'univers du monde ouvrier de Saint Nazaire, et dépeint avec justesse les conditions de vie de ces travailleurs qui sont parfois prêts à tout pour sortir de la misère. Il alterne habilement passé et présent, joue avec les nerfs du lecteur en brouillant les pistes et fait savamment monter la pression au fur et à mesure des pages.
Avec son style incisif, Emmanuel Grand nous offre ici un roman sombre ponctué de sensibilité tout à fait captivant.
Sur l'autre rive est le cinquième roman d'Emmanuel Grand.
Ces terres de Saint Nazaire et des environs, son histoire, ses difficultés économiques et son fort taux de criminalité, je les parcoure dans mon cadre professionnel depuis plus de 12 ans et je peux d'ores et déjà témoigner qu'Emmanuel Grand en a parfaitement saisi le sens, les contradictions et la difficulté de vivre de cette jeunesse en désespérance.
Ce cadre planté, le lecteur est plongé dans l'histoire très noire d'une famille d'origine ouvrière, les Rivière, sur le chantier naval qui a toujours fait et continue à faire la réputation de Saint-Nazaire dont le chef se retrouve du jour au lendemain privée de sa raison d'être et sa puissance par un accident du travail. Ce cadre oppressant et le peu de perspectives professionnelles, Franck Rivière et sa soeur Julia le vivent mal et cette dernière va rompre tout lien avec ses parents, son frère et le bassin de Saint Nazaire pour une carrière brillante d'avocate financière à Paris. Pour Franck cela va s'avérer plus complexe ; à part ses aptitudes au football, le travail ouvrier n'est pas sa priorité et stagne dans une certaine médiocrité entre football (il veut devenir Pro), une petite amie laborieuse et un tout petit job de jardinier mais il aspire à gagner beaucoup d'argent et à se la couler douce. Et comment ne pas le comprendre quand, à l'image de cette région où se retrouvent des gens très fortunés et à l'autre extrémité des ouvriers laborieux, il est confronté à ses milieux aisés où l'argent facile circule...
Ainsi le début de ce récit commence par ce qui s'apparente au suicide de Franck Rivière.... un sucide de plus du haut des ponts qui relient la presqu'île au continent pourrait être l'hypothèse la plus plausible et regrettable. C'est là que l'entêtement et le scepticisme du capitaine de police Marc Ferré sur les véritables circonstances de cette mort d'un jeune de trop vont nous faire basculer dans l'enfer et l'envers du décor. Page après page Marc Ferré et Julia de retour pour les obsèques de son frère, vont creuser et décrypter tous les événements qui ont conduit à ce qui en fait s'avère être un crime. Plongée dans les arcanes et la partie sombre des milieux bourgeois mixant blanchissement d'argent sale, drogue, milieu sportif et les amitiés nocives de Franck, tout cela est mené avec brio, finesse et de façon chirurgicale jusqu'au dénouement final.
Ecriture claire, précise, sens des équilibres et des sentiments humains fragiles où orgueil, fierté et amour fraternel voilà ce qui constitue un récit âpre et diablement addictif. Une perle à nouveau.
Un polar social sombre et oppressant qui décrit avec justesse et sobriété une société en mal de repères. Sa construction originale et machiavélique nous agrippe et ne nous lâche plus avant le dénouement pour le moins inattendu. Un livre qui résonne en nous bien longtemps après l’avoir refermé.
Un jeune homme de 21 ans, Franck Rivière est retrouvé mort sous le pont de Saint-Nazaire. Tout laisse à penser à un nouveau suicide, sauf que Marc Ferré, capitaine de police chargé de l’affaire n’en est pas convaincu.
Julia, la sœur de Franck, brillante avocate « montée » à Paris, se voit contrainte de revenir sur les lieux de son enfance après treize ans d’absence pour se rendre compte que rien n’a véritablement changé.
Au fil des pages on se rend compte que Franck faisait partie de cette jeunesse issue de la classe ouvrière qui refuse de devenir comme les parents et voit plus grand. On découvre aussi l’omerta autour du « bizness » des riches entrepreneurs mafieux.
Le pont de Saint-Nazaire est un personnage à part entière dans ce livre, il sépare et rapproche la classe ouvrière et les privilégiés de l’autre rive. Emmanuel Grand explique extrêmement bien cette région économiquement fragilisée où la vie des ouvriers est étroitement liée aux chantiers navals.
Les conflits générationnels et le pardon trouvent également leur place dans ce polar très sombre.
Enfin, c’est un roman d’ambiance où l’atmosphère est propice au drame.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !