"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les garçons de la cité-jardin est un roman sur la famille intemporel. Il parle de la place qu'occupe un membre dans la fratrie mais aussi dans la famille et ici plus particulièrement de Melvil, la vingtaine qui vit seul avec son père depuis que ses frères ont quitté la maison. Aymé, le père ne travaille plus depuis quelques temps et refuse de sortir de chez lui, il ne sait plus rien faire seul, descendre les escaliers, faire à manger et la vaisselle, faire les courses, allumer la radio, tout est supervisé par Melvil. Virgile s'est engagé dans la légion étrangère et ça fait des mois qu'il ne donne plus de nouvelles, personne ne sait où il se trouve sur le globe, Jonas, lui a pour habitude de quitter la maison sans rien dire pour une durée indéterminée et revenir quand ça lui chante. Mais ce printemps là, tous les hommes Ischard sont réunis. Cette famille où règne la violence est au complet depuis la mère est décédée plusieurs années auparavant. Heureusement qu'il y a les deux amis de Melvil pour lui faire oublier cette famille d'irresponsables, d'asociaux et de récidivistes dans laquelle la violence est de mise tout comme le chômage et l'alcoolisme. Parce que lui, il est différent, c'est le plus jeune, il est doux, il est sensible, il est effacé mais avec une famille comme la sienne il a peur que son destin soit tout tracé. La cité-jardin c'est un microcosme, c'est à la fois un cocon et une prison alors comment y échapper ?
Dan Nisand décrit la crasse sociale avec une certaine poésie, son style est complétement en décalage avec la manière de parler de ses personnage mais c'est ce qui apporte de la beauté à cette histoire, ce quartier, cette famille, ces garçons de la cité-jardin. D'ailleurs ce roman m'a fait pensé à Nino dans la nuit de Capucine et Simon Johannin et Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu dans la manière de raconter des vies cabossées dans des endroits qui ne font pas rêver mais avec un peu de poésie.
La cité-jardin « Hildenbrandt » près de Mulhouse, une fratrie : Virgile, Jonas et Melvil, le père, Aymé, un environnement social ouvrier provincial constituent le cadre de ce roman intemporel. Ces cités, nées d’une forme de paternalisme industriel peuvent être vues comme un réel souci du bien être des ouvriers, mais aussi comme le moyen de préserver de façon efficace une main d’œuvre à pied d’œuvre dans un souci de performance et de productivité des entreprises, une façon de mettre le vivant sous tutelle . Malgré les noms fleuris des noms de rue de la cité, chômage, alcoolisme et violence sévissent et le jeune Melvil, pilier de la fratrie soutient le père malade et des frères souvent absents et inconséquents. L’écriture puissante de Dan Nisand donne une grande force littéraire à cet ouvrage émouvant sur la famille et fait ressentir au lecteur une profonde empathie avec le benjamin de la fratrie.
Il était une fois, en Alsace, une cité-jardin qui portait le nom de son bienfaiteur, Hildenbrandt. Au milieu des 138 pavillons habitait une famille bien connue de tous, les Ischard. Leur histoire n'est pas celle des contes de fées. On les connaît plutôt comme des irresponsables, des asociaux, des récidivistes. Ils sont trois : Virgile, Jonas et le petit dernier, Melvil. Le cadet est bien différent de ses aînés, et c'est de lui qu'il est question ici. De sa vie, de ses tourments, de ce poids sur ses épaules... Et du chemin qu'il choisira de suivre...
Je viens de tourner la dernière page du roman de Dan Nisand, et je suis encore un peu là-bas, à Hildenbrandt. je n'ai pas vraiment envie de laisser Melvil, le savoir seul avec ses démons m'attriste.
L'écriture de Dan Nisand, au plus près de ses personnages, de cette cité, de cette ambiance particulière des quartiers où tout se sait, nous plonge profondément au cœur d'une famille où règne la violence et un silence pesant.
On assiste impuissant au drame fraternel qui s'y joue. On est témoin de la solitude de Melvil, de ce sentiment destructeur qui le ronge, celui de n'être pas à sa place, et de la chercher, désespérément...
Les garçons de la cité-jardin est un roman puissant sur ce qui fait de nous des êtres solides et fragiles, courageux et lâches, haineux et aimants. Un roman émouvant sur la famille et le poids qu'elle fait parfois porter aux plus justes d'entre nous...
Voilà un des livres de la Rentrée Littéraire 2021 qui fait son petit bout de chemin, en toute modestie mais dont les lecteurs ne tarissent pas d’éloges.
« Les garçons de la cité-jardin » c’est l’histoire des hommes Ischard, une famille crainte et marginale qui habite dans la cité-jardin Hildenbrandt, du nom de son créateur de l’Est de la France. Trois garçons : Virgile, Jonas et le cadet, Melvil, pour lesquels la vie n’a pas fait de cadeaux mais à laquelle ils n’en font pas non plus. Alors que les aînés ont tracé leur chemin, l’accent est mis sur Melvil. Désoeuvré portant sur ses épaules les responsabilités, il cohabite avec un père dur, pour qui les marques d’affection n’existent pas. Le retour des aînés va être source de rivalités, de tensions mais aussi de non-dits.
Par ce résumé vous comprendrez que nous sommes bien loin de la vie dans les strass et les paillettes. C’est toute l’histoire d’un quartier, de ce microcosme gouverné par ses propres règles que l’on visite au fil des pages. Malgré la densité de population au mètre carré, on ne peut que ressentir la solitude qui étreint le héros principal, Melvil.
Livre fort sur la famille dans ce qu’elle a de plus simple, la violence peut faire place à la tragédie à chaque instant. Complètement intemporel, c’est le genre de roman qui ne prendra pas une ride malgré les années qui s’écouleront après sa première parution.
Étant belge, je ne connaissais pas ce terme de « cité-jardin » qui n’est pas usité chez nous. Cela est plaisant d’y découvrir les subtilités, racontées avec beaucoup de réalisme mais aussi d’habilité par Dan Nisand. J’ai apprécié le fait qu’il décrive cet environnement avec finesse mais sans ambage au pragmatisme du terrain.
Un premier roman très prometteur écrit avec sensibilité mais aussi réalisme. Les descriptions de ces jeunes hommes paumés nous permettent à nous lecteurs de nous projeter avec ces individus que nous pourrions peut-être rencontrer à un coin de rue de notre ville, ces jeunes désoeuvrés que l’on préfère éviter, souvent en changeant de trottoirs ou en regardant ailleurs. Finalement, nous avons tous, tout près de nous, certains de ses habitants de la cité-jardin Hildenbrandt que nous n’oublierons pas.
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