Un style fuide et efficace pour nous plonger dans un monde où l'art se pare de ses plus beaux atours
Un style fuide et efficace pour nous plonger dans un monde où l'art se pare de ses plus beaux atours
Au menu : de la poésie, du suspense et de la tolérance
Sol, c’est d’abord un beau livre noir et or, qui s’offre à nous comme un précieux coffret renfermant un mystère, un secret…
Le noir pour les ténèbres et la violence, l’or pour l’espoir et la lumière.
L’illustration représente donc un personnage féminin célébrant le soleil (Sol). Elle, c’est Aqua, une Solarienne, qui comme son peuple, ne se nourrit que de soleil et vit en parfaite harmonie avec la nature. Mais son île en apparence idéale, est convoitée, menacée par les Karnis, le peuple resté sur le continent, une terre à l’agonie, empoisonnée par les poussières et les radiations. La confrontation est inéluctable. Mais pour Aqua, une autre issue est possible, qui devra passer par une alliance avec ses ennemis, une quête périlleuse et une révélation bouleversante.
Avec ce quatrième roman, Antonio Da Silva nous offre un récit de science-fiction original et captivant, fluide et rythmé, qui nous entraîne dans le sillage d’Aqua et sa petite troupe constituée de personnages atypiques et attachants. Avec des images d’une impressionnante force évocatrice, l’auteur réussit à créer un univers post-apocalyptique à la fois très réaliste (un monde ravagé par les guerres nucléaires) et imaginaire où les inventions technologiques font rêver et voyager très très loin.
Enfin, à travers une aventure portée par un souffle épique, des thèmes essentiels sont abordés: l’écologie et l’urgence d’agir, la place des femmes dans les sociétés, l’obscurantisme religieux, mais aussi la différence comme richesse, la solidarité comme solution.
Sol est un roman qui m’a enthousiasmée, je l’ai lu vite (trop), portée par la tension des actions qui s’enchaînent, émue par des personnages particulièrement bien campés et des situations d’une rare intensité, interrogée par des enjeux essentiels.
Un coup de cœur!
Le résumé d'Azul m'a tout de suite intriguée, mais Antonio Da Silva m'a bluffée ! Quand on lit pas mal de littérature jeunesse/YA, on peut parfois avoir l'impression d'une certaine redondance d'un roman à l'autre ou, du moins, d'une absence de réelle prise de risque. Avec Azul, vous ne risquez pas de rencontrer ce problème, Antonio Da Silva signant une œuvre totalement atypique.
D'une plume oscillant avec maestria du je au il, l'auteur nous plonge dans un roman construit autour d'un concept incroyable qui a de quoi faire rêver plus d'un amateur d'art : la possibilité de littéralement entrer dans un tableau ! D'emblée, on saisit la portée d'un tel pouvoir, d'autant que Miguel, loin de se contenter de jouer les touristes, peut améliorer les minimes défauts que l'oeil du néophyte ne perçoit pas, mais que lui repère sans peine. Si l'on pourrait s'offusquer qu'une personne puisse interférer, même pour l'améliorer, avec le travail d'un artiste, le don de Miguel n'en demeure pas moins extraordinaire et fascinant.
Mais ce que j'ai préféré dans Azul, c'est découvrir les hors-champs, tous ces détails cachés d'un tableau qu’un observateur extérieur ne peut ni voir ni saisir. Ceux-ci offrent une porte d'entrée dans la psyché et les obsessions parfois mortifères et/ou à la limite de la folie des artistes. Des obsessions, à moins que ce ne soit des échappatoires à sa propre noirceur ou à une réalité qui n'est pas à la hauteur de ses rêves et fantasmes, qui apportent une profondeur et une richesse incroyable aux tableaux visités par Miguel, mais aussi au roman. Avec ce roman, on réalise qu'un tableau peut en cacher un autre et que ce que l'on voit n'est pas forcément tout ce qu'il y a à voir...
N'ayant jamais pris le temps de m'intéresser réellement à l'art et à la peinture, j'ai adoré me plonger dans des œuvres célèbres que l'on connaît tous, pour la plupart, au moins de nom. D'un tableau à l'autre, l'ambiance est différente et les personnes y vivant à l'image de notre réalité, c'est-à-dire diverses et variées ! Néanmoins, dans cette profusion de couleurs et de scènes bucoliques ou bien plus sombres, des principes restent immuables, l'entrée dans un tableau et la vie à l'intérieur étant régies par des règles que l'on découvre avec une fascination certaine. Je vous laisserai le plaisir de les découvrir, parce que c'est un réel plaisir, mais à titre d'exemple, j'ai aimé cette idée que les habits d'une personne et les objets qu'elle emmène dans un tableau s’adaptent automatiquement à celui-ci. N’espérez donc pas amener avec vous le dernier iPhone dans un van Gogh.
Aussi agréable soit-elle, la possibilité d'entrer dans les tableaux s'accompagne de dangers, parfois mortels, a fortiori quand un individu ne semble guère apprécier que Miguel et son ami, April, s'amusent à interférer avec des œuvres d'art. Le premier améliore, la seconde inspire, mais les deux sont en danger... Alternant entre passé et présent, l'auteur nous narre la rencontre entre ces deux adolescents qui semblent s'être entichés l'un de l'autre. Cela explique d'ailleurs avec quelle frénésie, teintée d'espoir et de peur, Miguel tente de retrouver cette petite amie disparue, sautant d'un tableau à l'autre. Pas facile quand on ne sait pas grand-chose d'une adolescente à la beauté envoûtante et à la soif de liberté attirante, mais qui reste finalement assez secrète. Tout le mystère entourant April ajoute à son aura étincelante, mais il compliquera singulièrement les recherches de Miguel.
Est-il finalement vraiment certain de connaître cette adolescente dont le vernis se craquelle à mesure que l'on tourne les pages ? Miguel, en plus de la perte de la fille qu'il aime, doit affronter une situation préoccupante : autour de lui, dans cette Lisbonne que l'on découvre à travers ses yeux, les meurtres semblent étrangement se multiplier et les éléments se déchaîner ! Il pourra heureusement compter sur le soutien d'une amie qui ne croit pas en son histoire de saut dans les tableaux, mais qui semble prendre à cœur de veiller sur lui, un peu comme la femme au grand cœur qui l'a accueilli, aux côtés d'orphelins, mais aussi d'adolescents à la dérive...
En partie thriller/policier avec une enquête pour retrouver une disparue et comprendre le déchaînement de violence qui s'abat dans la vie de Miguel, fantastique avec des sauts dans des tableaux qui existent vraiment, et horreur avec des événements et un être éthéré cauchemardesque, Azul est à la croisée des genres. Une sorte de tableau atypique qui offre un moment d'évasion aussi intense que divertissant, tout en soulevant un certain nombre de questions autour de l'art, de sa fonction cathartique, du processus créatif, et de la relation de l'artiste avec ses créations...
Antonio Da Silva sort donc des sentiers battus pour nous proposer un roman dont on aspire à raviver toutes les couleurs et à élucider tous les mystères, certains d'une saisissante emprise sur l'imagination sans cesse stimulée des lecteurs. À cet égard, si j'ai deviné avant la fin la grande révélation, j'ai adoré la subtilité avec laquelle l'auteur l'amène, jouant sur le vocabulaire et l’atmosphère comme un peintre jouerait avec les couleurs de sa palette. Quant à son style, il se révèle à l'image du roman : fluide et efficace pour nous prendre au piège d'un monde où l'art se pare de ses plus beaux atouts, avant de nous piéger dans de déstabilisants faux semblants, et une réalité qui n'est peut-être pas celle que l'on pense...
En résumé, Azul est un roman original qui permet de lier art et mystère, suspense et secrets, amour et noirceur, le tout dans une ambiance oscillant entre émerveillement à l'idée d'explorer des tableaux de l'intérieur, et horreur à mesure que les dangers rattrapent un héros guidé par l'amour, qu'il soit de l'art ou pour une jeune fille devenue muse. Aventure au rythme effréné qu'il est bien difficile de lâcher, Azul brille par son originalité et sa capacité à transporter ses lecteurs dans un monde où l'art se débarrasse de ses carcans pour nous offrir sa propre réalité. Audacieux, captivant et intelligemment construit, un roman que je recommande aux personnes en quête d'une histoire qui sort des sentiers battus et qui, sous couvert de fiction, soulève d'intéressantes questions autour de l'art, des artistes et leurs rapports à leurs créations.
Je remercie Lecteurs.com et les éditions du Rouergue pour m'avoir envoyé ce roman en échange de mon avis.
J'ai eu la chance de gagner Azul afin de l'offrir à mon fils. Chose promise, chose due, je l'ai donc lu avant de le glisser sous le sapin pour rédiger l'avis attendu. J'y ai consacré les plus belles heures de ce premier week-end de vacances. Quel bonheur !
Miguel a ce pouvoir extraordinaire d'entrer dans les tableaux pour les "réparer". Et la première partie du roman croise récit de sa vie d'orphelin, triste jusqu'à la découverte de ce don, et promenades à sa suite dans des oeuvres de grands maitres. Et pas seulement dans ce que le tableau donne à voir, mais aussi dans le "hors-cadre", où se nichent, parait-il, les obsessions des peintres.
Et puis, de merveilleux, le roman se fait fantastique, quand les frontières entre monde réel et tableaux se brouillent un peu plus encore. D'un peu triste et douce, l'atmosphère se fait plus intense et angoissante.
On avance dans ce roman à petits pas d'abord pour apprécier ces retrouvailles singulières avec les tableaux qu'on connait, puis à grandes enjambées quand la tension devient pressante.
Une belle expérience de lecture !
Un regret tout de même : que le livre ne contienne pas les reproductions des tableaux visités.
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