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Corinne Royer

Corinne Royer
Originaire de Saint-Étienne, Corinne Royer est directrice d'une agence de communication, réalisatrice de documentaires et auteur d'un premier roman, M comme Mohican (2009).

Vidéos relatives à l'auteur

Articles en lien avec Corinne Royer (1)

Avis sur cet auteur (44)

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    Couverture du livre « Ceux du lac » de Corinne Royer aux éditions Seuil

    Chantal Lafon sur Ceux du lac de Corinne Royer

    Tous les hommes ne traversent pas le brouillard de la même façon
    Pour Corinne Royer la nature n’est pas un décor mais un enjeu et un cocon.
    Dans ce roman, la Roumanie de l’après Ceausescu, la famille Serban, tziganes, est constituée du père et de ses six enfants, cinq garçons et la dernière....
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    Tous les hommes ne traversent pas le brouillard de la même façon
    Pour Corinne Royer la nature n’est pas un décor mais un enjeu et un cocon.
    Dans ce roman, la Roumanie de l’après Ceausescu, la famille Serban, tziganes, est constituée du père et de ses six enfants, cinq garçons et la dernière. La mère est morte de son dernier accouchement. Tous vivent dans le delta de Vacaresti, dans une cabane au bord du lac.
    Vous découvrirez une histoire à plusieurs strates, donc je n’en dirais pas davantage.
    Ils vivent de peu, de ce que leur offre la nature, ils ne devraient gênaient personne jusqu’au jour où une éminence administrative a décidé de faire de l’argent avec ce lieu qui sera transformé en réserve naturelle.
    Les pauvres sont transparents jusqu’au jour où…
    Alors ils reçoivent leur avis d’expulsion, ils seront relogés au ban de la banlieue, c’est dire qu’il y a des sous-catégorie même et surtout pour les plus démunis.
    Ils auront des aides si les enfants suivent une scolarité. C’est le bout de la laisse pour vivre « en société ».
    Ce lieu, au bord du lac, les étreignait comme des bras bienveillants dans la joie comme dans la peine.
    Sasho, c’est l’aîné 17 ans, la maturité d’un sage dans un corps où le printemps bouillonne.
    « Il voulait en finir avec la fatalité, comme avec les injonctions d’un père autoritaire dont il ne supportait plus les excès. Souvent, il rêvait d’une revanche éclatante. »
    Très vite l’écriture de l’auteur nous aimante à cette famille, nous sommes en son sein, nos cœurs battent à l’unisson.
    Toute la partie où cette famille vivait tranquille en léchant ses blessures avec pudeur, nous aussi nous sommes en osmose avec ce lieu, nous aussi ne sommes d’aucune communauté, juste vivants au milieu de la terre nourricière.
    Nous célébrons la nature sans mièvrerie avec grandeur et reconnaissance, d’être ce qu’elle est toujours là, ni tout à fait la même ni tout à fait une autre.
    Une fois déraciné, le père qui avait déjà un penchant pour l’alcool de prune, devient une ombre.
    Sasho a bien compris que c’est à eux à faire leur révolution, ce soleil qui déchirera le brouillard.
    Corine Royer nous régale avec cette écriture charnelle où la poésie fait des trouées avec cette voix qui s’élève depuis un train, comme l’apparition d’une clairière où nos yeux se fixeront sur la canopée.
    Pour ceux qui aime marcher dans la nature qui connaissent les saisons et leurs couleurs et leurs odeurs, ce livre se vivra, il pulsera et restera au chaud en nous bien après le dernier point.
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/12/07/ceux-du-lac/

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    Couverture du livre « Pleine terre » de Corinne Royer aux éditions Editions De La Loupe

    Anita Millot sur Pleine terre de Corinne Royer

    Depuis l’été 2015, tout est devenu plus difficile …. Fatigué par les (trop) récurrentes tâches administratives (toujours plus urgentes les unes que les autres …) Jacques Bonhomme n’a pas déclaré à temps (dans les sept jours …) la naissance de ses derniers veaux. Une sorte de « burn out » : il en...
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    Depuis l’été 2015, tout est devenu plus difficile …. Fatigué par les (trop) récurrentes tâches administratives (toujours plus urgentes les unes que les autres …) Jacques Bonhomme n’a pas déclaré à temps (dans les sept jours …) la naissance de ses derniers veaux. Une sorte de « burn out » : il en a eu marre de toute cette paperasserie, qui semble ne vouloir que la chute du paysan ! Et quand un contrôleur zélé se présente dans une ferme, ça peut très vite partir en vrille ! … Seulement voilà : on ne tient pas tête à la puissante administration française ! Et cet instant de rébellion, Jacques Bonhomme va le payer très cher ! Sans bruit, la « machine à broyer » s’est lentement mise en place … Alors, notre malheureux éleveur va choisir la fuite …

    Avec un talent fou (un style percutant et des mots poignants) Corinne Royer raconte les neuf jours de cavale d’un paysan désespéré. Récolte les témoignages de voisins et amis (Marie-Ange et Arnaud) de Pierre D (un contrôleur) du vieux Baptiste (qui travaille encore à soixante-douze ans) et de sa propre soeur.

    Nous nous doutons bien, nous autres urbains (loin du quotidien des agriculteurs) que ça ne doit pas être rose tous les jours … Ce magnifique roman – librement inspiré d’une réelle (et récente) tragédie – (celle d’un certain Jérôme Laronze, dont – à ma grande honte – je ne me souviens pas avoir entendu parler …) nous ouvre un peu plus les yeux sur la totale ineptie des interminables (et souvent complexes) dossiers administratifs à laquelle sont confrontés des hommes et des femmes qui ont déjà des horaires à rallonge sur leurs exploitations …

    Un récit particulièrement bluffant ! Un gros coup de coeur et une immense empathie pour le lourd tribut auquel doit faire face le monde agricole !

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    Couverture du livre « Pleine terre » de Corinne Royer aux éditions Editions De La Loupe

    Salix_alba sur Pleine terre de Corinne Royer

    Une première de couverture, constituée d’ une ambiance brumeuse et sombre, qui exprime la solitude et la terre ; qui d’ailleurs m’a fait penser au tableau de Jean-François Millet : L’Angélus. Un funeste voyage dans les terres agricoles, dans le monde des paysans ; des enracinés à leur héritage...
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    Une première de couverture, constituée d’ une ambiance brumeuse et sombre, qui exprime la solitude et la terre ; qui d’ailleurs m’a fait penser au tableau de Jean-François Millet : L’Angélus. Un funeste voyage dans les terres agricoles, dans le monde des paysans ; des enracinés à leur héritage et parfois depuis des générations ; un monde qui fait vivre notamment les citadins ; qui ne mérite pas le mépris de nombreux politiques qui n’écoutent leur sincères revendications qu’en période électorale !

    Difficile pour eux de s’en sortir avec de petites parcelles, il faut donc acheter de nouvelles parcelles et en corollaire investir dans le matériel adéquat au grand bonheur des banques ; sans compter les multiples tracasseries administratives sans cesse en progression – la traçabilité, les normes de la PAC – ; la course au rendement. Une spirale sans fin, qui grève l’avenir de l’exploitation ; fournir des heures de travail, essayer de se rémunérer, comment dans ce cas être étonné de la révolte des agriculteurs, un mal profond et pourtant un secteur indispensable à tous.

    Or donc, Jacques Bonhomme, agriculteur solitaire de Saône-et-Loire, éleveur de vaches va devenir un rebelle. Il va devenir un homme en fuite, un homme traqué. Et pourquoi ? Tout simplement, il a oublié de déclarer des naissances de son cheptel, largement suffisant pour l’administration, pour commencer les pénalités, les contraintes, les amendes. Mais Jacques se sent dépouillé de son honneur et ainsi ces sanctions vont laisser place à la rébellion et le transformer en fugitif...

    Ce roman inspiré d’une histoire vraie, celle de Jérôme Laronze, en mai 2017, avec trois ans de harcèlement administratif et neuf jours de cavale. Un sentiment partagé par nombre d’exploitants, car le refus de soumission et devant l’arrogance des autorités déconnectées du réel, ne peut qu’aboutir à des crises violentes, soit à des extrémités d’abandon et de fuite.

    Corinne Royer délivre un message primordial, avec cet homme fier de sa descendance, attaché à sa terre, qui ne comprend pas l’acharnement du pouvoir avec ses directives ; elle donne la voix à son entourage, expliquer le contexte, la fierté pour eux de bien faire, mais aussi et surtout d’être reconnu. Un récit ? Un document ? L’auteure instille le désarroi de ces hommes et de ces femmes face à notre insolence d’ignorer leur sempiternel combat ! Un récit bouleversant devant l’injustice, l’ignorance et la bêtise des hommes, qui jamais ne cessera...

    Pleine terre, souligne notre abandon de ce secteur. « C’est le peuple des paysans en rang serré qui refuse la servitude et l’humiliation. » Un coup de cœur.

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    Couverture du livre « Ceux du lac » de Corinne Royer aux éditions Seuil

    Chantal YVENOU sur Ceux du lac de Corinne Royer

    En parfaite communion avec leur décor, la famille de Sasho, son père, ses quatre frères et sa soeur, vivent en marge des conventions établies. Pas d’école, sinon celle de la nature, pas de contraintes, sinon celle du respect de ce qui les entoure. Pourtant cette zone méprisée attire l’attention...
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    En parfaite communion avec leur décor, la famille de Sasho, son père, ses quatre frères et sa soeur, vivent en marge des conventions établies. Pas d’école, sinon celle de la nature, pas de contraintes, sinon celle du respect de ce qui les entoure. Pourtant cette zone méprisée attire l’attention de zélotes écologistes qui veulent en faire un pôle d’observation de la nature. Virer six personnes pour en faire venir des milliers !

    C’est ainsi que la famille se retrouve dans un ghetto urbain, déracinés et inadaptés. Le bison sauvage pourra t-il les sauver de ce piège tendu ?

    A partir d’une histoire vraie, Corinne Royer construit un roman passionnant, qui se déroule dans une Roumanie pleine de contrastes et de contradictions. On vit avec passion le drame de cette famille de Roms, qui avait trouvé dans son isolement au coeur de la nature un équilibre que la folie des hommes balaie d’un revers de main.

    Superbement écrit, et très émouvant, un des beaux romans de cette rentrée.

    Merci aux éditions Seuil pour l’envoi de ce service de presse numérique via NetGalley France. Cette chronique n’engage que moi.

    #Ceuxdulac #NetGalleyFrance
    288 pages Seuil 19 Août 2024