"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est un livre de référence sur l'ethnologie. écrit avec l''empreinte de Claude LEVI STRAUU. C'est un livre majeur d'ethnologie mais avec une réflexion quasi-scientifique et psychologique de l'espèce humaine.
J'aime beaucoup Claude LEVI STRAUSS. Ce livre, commandé par l'UNESCO à l'époque, cherche à lutter sur les idées préconçues sur le racisme. Il nous décrit l'espèce humaine avec des cultures différentes en écartant la supériorité intellectuelle.
Un très beau regard sur l'homme, sur nous mêmes.
Quand Claude Lévi-Strauss embarque à Marseille, en 1941, avec, entre autres, André Breton, il sait ce qui l'attend s’il reste en France parce qu’il est Juif. Il part pour le Brésil où il était déjà allé avant guerre, mais ce n’est que 15 ans après, en 1954 et 1955 qu’il écrira ce qui restera un chef d’œuvre de l’ethnologie contemporaine.
Aller au Brésil, à cette époque, n’a rien de simple car il faut faire escale aux Antilles, embarquer sur un bananier suédois, débarquer à Porto Rico, y rester bloqué, être inspecté par le FBI, être enfin accepté aux USA avant de repartir de New York et arriver à Rio de Janeiro. Après avoir tenté d’expliquer sa vocation d’ethnographe, il réalise une description extraordinaire d’un coucher de soleil. Il repense à Christophe Colomb et à ses successeurs qui se demandaient si les Indiens étaient des hommes : « Il vaut mieux pour les Indiens devenir des hommes esclaves que de rester des animaux libres… »
Bien sûr, c’est avec un esprit tout autre que Claude Lévi-Strauss aborde ce pays et ses habitants. À plusieurs reprises, il compare ce qu’il observe avec ce qu’il a vu en Asie du Sud, tropicale, pauvre et surpeuplée, un continent sacrifié. L’Amérique du nord possède de vastes ressources avec une population restreinte, l’Europe a des ressources restreintes et une population élevée. En Amérique amazonienne, la pauvreté est partout et les hommes peu nombreux.
Commence alors son voyage à l’intérieur du pays à la rencontre des Indiens du Tibagy puis de plusieurs autres tribus. Consciencieusement, il observe et note tous les détails de la vie quotidienne de ces gens car il sait se faire accepter. Il ne néglige rien, relève le plan de chaque village, détaille le système social et religieux de chaque groupe avec lequel il partage la vie pendant plusieurs semaines. Il dessine aussi les objets usuels, les parures, les armes, les statuettes. Comme ces groupes sont nomades, il est amené à les suivre dans leurs pérégrinations. Il n’oublie pas de décrire la nature, souvent hostile mais à laquelle il faut bien s’adapter. La forêt primaire « semble vous immerger dans un milieu plus dense que l’air : la lumière ne perce que verdie et affaiblie et la voix ne porte pas. »
Pour finir, au retour de son séjour brésilien, il se lance dans une comparaison entre les principales religions. Si l’ethnologue doit toujours remonter aux sources, Claude Lévi-Strauss affirme que « le monde a commencé sans l’homme et s’achèvera sans lui. »
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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