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Abel Quentin

Abel Quentin
Abel Quentin est avocat et l'auteur d'un premier roman remarqué, Soeur (1ère sélection du prix Goncourt 2019 et finaliste du prix Goncourt des Lycéens). Il habite depuis peu à Etampes, qui a inspiré son roman.

Avis sur cet auteur (56)

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    Couverture du livre « Cabane » de Abel Quentin aux éditions L'observatoire

    Jackylebook sur Cabane de Abel Quentin

    « Gros Bébé » a parlé et son verdict est sans appel, si nous n’agissons pas, au milieu du XXIème siècle la croissance va chuter brusquement et ce sera la fin du monde, du moins, la fin de ce monde que nous connaissons.

    1972, Berkeley Université de Californie, le professeur Stoddard a réuni...
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    « Gros Bébé » a parlé et son verdict est sans appel, si nous n’agissons pas, au milieu du XXIème siècle la croissance va chuter brusquement et ce sera la fin du monde, du moins, la fin de ce monde que nous connaissons.

    1972, Berkeley Université de Californie, le professeur Stoddard a réuni une équipe de quatre scientifiques. Nos chercheurs ont nourri ce « Gros Bébé », un IBM360, l’ordinateur le plus puissant de l’époque à coup de données regroupant cinq facteurs principaux : démographie, pollution globale, production industrielle, usages de ressources non renouvelables et production alimentaire. Le résultat est accablant, même pour l’esprit le plus pessimiste.

    Ce n’est malheureusement pas une œuvre de fiction, Abel Quentin nous le rappelle au début de son livre. Dans la vraie vie, notre attention avait été attirée par un rapport tout aussi implacable, également en 1972 : « Les limites de la croissance ». Pour ma part, jeune homme à cette époque, je me rappelle, à mon échelle, de la lecture du livre de René Dumont « L’utopie ou la mort ». Mais qu’ai-je fait depuis ? Qu’avons-nous fait tous ? Les aléas de la vie, le confort matériel que cette maudite croissance, à son apogée, nous procure, nous conforte dans notre oisiveté à chercher des solutions. Nous sommes comme des hamsters dans notre cage à faire tourner la roue du monde jusqu’à l’épuisement. Mais ce problème, n’aurait-il pas dû être pris en main au niveau des nations ? Pourquoi tant d’inaction ?

    Dans ce roman, nous suivons justement, nos quatre chercheurs, deux américains, un français et un norvégien dans leurs vies respectives de la parution des résultats de leur étude dans un document nommé le « rapport 21 » jusqu’à nos jours. Leurs réactions, leurs actions, leurs abattements. Deux d’entre eux, courageusement entreprennent un tour du monde pour alerter les gouvernements et informer du danger, un autre, tel Judas, s’enrichit en rejoignant un groupe pétrolier et devient en quelque sorte leur conseiller, le dernier, mathématicien au tempérament introverti, fuit le monde et sa croissance démographique qui le hante et sombre dans la folie.

    J’ai aimé l’écriture ironique, piquante, parfois humoristique d’Abel Quentin dans la première partie de l’ouvrage. Toutefois « notre mathématicien illuminé » m’a éteint. Je me suis perdu dans les méandres de son cerveau entre théories scientifiques et mysticisme. Néanmoins « Cabane » reste un bon roman qui nous interpelle, nous inquiète pour le devenir des générations futures. Car l’échéance approche, le dérèglement climatique et les catastrophes naturelles, de plus en plus nombreuses, ne sont que les premiers signes. Comment réagirons-nous dans les prochaines décennies, devant les déplacements démographiques de masse des populations quittant des zones trop hostiles, devant le manque de terres cultivables ? et bien d’autres problèmes. Et pendant ce temps nos dirigeants se déchirent à coups de querelles partisanes.


    D'ici quelques années on aura bouffé la feuille
    Et tes petits-enfants ils n'auront plus qu'un œil
    En plein milieu du front ils te demanderont
    Pourquoi toi t'en as deux, tu passeras pour un con
    Ils te diront "comment t'as pu laisser faire ça"
    T'auras beau te défendre leur expliquer tout bas
    C'est pas ma faute à moi, c'est la faute aux anciens
    Mais y aura plus personne pour te laver les mains
    Tu leur raconteras l'époque où tu pouvais
    Manger des fruits dans l'herbe allongé dans les prés
    Y avait des animaux partout dans la forêt
    Au début du printemps, les oiseaux revenaient
    Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire
    Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire
    Il faut que tu respires, c'est demain que tout empire
    Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire

    Respire-Mickey3D

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    Couverture du livre « Cabane » de Abel Quentin aux éditions L'observatoire

    Ghislaine Degache sur Cabane de Abel Quentin

    Le rapport Meadows, Les limites à la croissance (dans un monde fini) publié en 1972 qui prévoit un effondrement possible au milieu du XXIème siècle est à l’origine de Cabane.
    Abel Quentin a créé une fiction dans laquelle le rapport Meadows devient le rapport 21.
    Dans les années 1970, à...
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    Le rapport Meadows, Les limites à la croissance (dans un monde fini) publié en 1972 qui prévoit un effondrement possible au milieu du XXIème siècle est à l’origine de Cabane.
    Abel Quentin a créé une fiction dans laquelle le rapport Meadows devient le rapport 21.
    Dans les années 1970, à l’université de Berkeley, « la Harvard de l’Ouest », berceau de la contre-culture, quatre jeunes chercheurs que rien ne lie, sous la houlette de leur mentor Daniel W. Stoddard, fondateur de la dynamique des systèmes, vont trimer jour et nuit, pendant un an sur une mission : « analyser les causes et les conséquences à long terme de la croissance sur la démographie et sur l’économie mondiale » et sur la question incidente : « Les activités humaines peuvent-elles poursuivre leur croissance de façon durable, face aux limites des ressources naturelles non renouvelables, de la surface des terres arables et de la capacité d’absorption de la pollution par les écosystèmes ? ».
    La réponse fournie par l’ordinateur l’IBM 360, alias « Gros Bébé » qu’ils ont nourri de données, est sans appel : si la croissance industrielle et démographique ne ralentit pas, ce sera l’effondrement de la civilisation humaine telle que nous la connaissons.
    Ce rapport 21 devient un best-seller mondial. Tout en semant la consternation, il n’est malheureusement suivi d’aucun effet.
    Son succès en librairie va précipiter la rupture entre les quatre de Berkeley.
    L’auteur imagine alors la vie de ces quatre jeunes scientifiques et la répercussion qu’aura sur chacun d’eux, cette effroyable révélation, cette responsabilité écrasante devant l’Histoire.
    Le couple d’Américains, Mildred et Eugène Dundee décide d’alerter l’opinion, s’engage politiquement dans une tournée des capitales mondiales ; le Français Paul Quérillot, lui, plus ébranlé qu’il n’ose l’avouer, songe cependant davantage à sa carrière et débute celle-ci au sein de la direction Recherche scientifique et technique du pétrolier Elf ; quant à l’énigmatique Johannes Gudsonn, le Norvégien, ce surdoué des maths, il a disparu de la circulation, est-il devenu fou comme certains le prétendent ?
    Un dernier personnage est le journaliste, Rudy. Le magazine Zones pour lequel il est pigiste lui demande un reportage sur le rapport 21, ce rapport écolo avant l’heure, cette étude sur les dangers de la croissance, car ça va être l’anniversaire des cinquante ans du rapport.
    Ce dernier qui ne s’intéresse que vaguement à ces questions est pourtant ébranlé par le contenu du rapport, par sa date de publication et se retrouve vite fasciné par Gudsonn.
    À rebours du roman d’anticipation, le roman s’arrête en 2023 et traite sous un angle rétrospectif plutôt la peur de l’effondrement que l’effondrement lui-même et il reprend un thème universel qui est de porter un discours en décalage avec une époque et donc pas écouté.
    Avec Cabane, récit nourri de l’authentique rapport Meadows, Abel Quentin signe un superbe thriller sur la désillusion écologique, dénonçant la croissance sans limite qui nous mène à notre fin.
    Comme notre journaliste, j’ai été choquée en découvrant le compte-rendu de ce rapport commandé en 1970 qui alertait sur les risques d’une croissance économique illimitée dans un monde aux ressources limitées et qui aurait dû être pris pour le moins comme un message de ralentissement.
    Abel Quentin raconte ce message non entendu, cette réalité historique avec des personnages inventés, des personnages reconnus mais qui ne sont pas écoutés. Il s’attache à décrire la réaction et le destin de ces chercheurs.
    J’ai particulièrement apprécié le cheminement intérieur de Rudy et le suivre dans sa traque de Gudsonn.
    Dans son enquête sur le Norvégien, il apprend que celui-ci a vécu dans une cabane, cette cabane, lieu ambivalent, miroir inversé de la grande ville, qui a un côté solaire mais, de par son isolement peut être le lieu de la folie, la folie pour fuir la réalité, peut-être...
    Cabane, troisième roman d’Abel Quentin ne se lit pas, il se dévore. Il est une fresque brillante, ample, richement documentée qui se déploie sur cinquante ans, de la tiède insouciance des seventies et des hippies jusqu’à la désillusion des années 2020 en passant par le choc pétrolier. Il est aussi une satire féroce, non dénuée d’humour, d’une humanité qui joue avec le feu et va droit dans le mur.
    Plus que jamais d’actualité !
    Nous sommes sur le Titanic, avec l’orchestre qui continue à jouer…

    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/10/abel-quentin-cabane.html

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    Couverture du livre « Cabane » de Abel Quentin aux éditions L'observatoire

    Khitem sur Cabane de Abel Quentin

    "Cabane" se présente comme une œuvre ambitieuse qui allie réflexion scientifique et critique sociale. Abel Quentin réussit à jongler avec des concepts complexes tout en rendant le tout accessible et captivant. L'humour grinçant et la prose mordante de l'auteur apportent une légèreté bienvenue à...
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    "Cabane" se présente comme une œuvre ambitieuse qui allie réflexion scientifique et critique sociale. Abel Quentin réussit à jongler avec des concepts complexes tout en rendant le tout accessible et captivant. L'humour grinçant et la prose mordante de l'auteur apportent une légèreté bienvenue à un sujet pourtant lourd : l’effondrement environnemental imminent.
    L'intrigue, bien que dense et parfois labyrinthique, révèle les nuances des personnages, chacun représentant une facette de la réaction humaine face à l'adversité. On y voit les Dundee, engagés et idéalistes, face à un Quérillot opportuniste, incarnant l'égoïsme de notre société consumériste. Gudsonn, quant à lui, est le symbole du génie incompris, dont le destin tragique souligne la solitude des visionnaires. La satire mordante de Quentin rappelle que, malgré la clarté des avertissements scientifiques, l'humanité semble condamnée à se voiler la face, préférant le confort d'une existence illusoire.
    Cependant, l’ouvrage ne manque pas de faiblesses. La multitude de digressions sur des théories mathématiques et des personnalités historiques dilue l’impact de l’histoire principale. De plus, la tonalité désabusée de certaines sections peut devenir accablante, laissant une impression de fatalisme pesant.
    Néanmoins, "Cabane" parvient à susciter une réflexion profonde sur notre rapport à l'environnement et aux conséquences de nos choix. Il nous interroge sur notre propre inertie et nous force à envisager notre place dans ce monde en mutation. À l’issue de la lecture, on ne peut que s’interroger : serons-nous, comme les personnages de Quentin, capables de faire face aux vérités qui nous dérangent, ou choisirons-nous, à l’instar de Quérillot, la voie de la facilité ?

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    Couverture du livre « Cabane » de Abel Quentin aux éditions L'observatoire

    Mimosa sur Cabane de Abel Quentin

    Petit bémol pour la fin!Mais passionnant,addictif,un petit côté polar:l'aspect scientifique est loin d'être déroutant.Réveillons-nous!

    Petit bémol pour la fin!Mais passionnant,addictif,un petit côté polar:l'aspect scientifique est loin d'être déroutant.Réveillons-nous!

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