"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Voici une fiction hors du commun qui se déploie sur trois siècles, de 1893 à 2093. Dans chacun des trois livres qui composent le roman, l'auteure évoque une Amérique différente pour imaginer ce que son pays aurait pu être, ce qu'il a été, et ce qu'il pourrait devenir. Des points communs entre ces sociétés subsistent, bien entendu : certains personnages détiennent le pouvoir, d'autres le subissent, et tous doivent décider ce qu'ils sont prêts à sacrifier pour leur liberté ou au contraire leur sécurité.
L'Amérique de 1893 dépeinte par Yanagihara n'est pas celle des livres d'Histoire. Ici, une scission définitive au sein des États-Unis a donné naissance aux États Libres au nord et aux Colonies dans le sud. Dans ce nouvel état du nord, le mariage entre personnes du même sexe a été promu, mais pas l'émancipation des esclaves. C'est dans cette société que le jeune héritier David Bingham, propriétaire d'une luxueuse demeure sur Washington Square, doit trancher entre un mariage arrangé avec Charles ou une passion à l'avenir incertain avec Edward.
Un siècle plus tard, d'autres personnages homonymes et vivant dans les mêmes lieux doivent faire des choix eux aussi. Pour le descendant de l'ancienne famille royale de l'archipel d'Hawaï, la sécurité et le confort d'une vie conventionnelle dans les beaux quartiers de New York peuvent-ils faire oublier le rêve de son père, celui d'une identité hawaïenne pure et originelle ?
La ville de New York ne sera plus la même au siècle suivant, en 2093, divisée en secteurs, quadrillée et surveillée par un régime devenu autoritaire après toute une série de pandémies qui a frappé le pays. Un homme portant lui aussi le nom de David Bingham a participé en tant que scientifique à l'élaboration de cette société répressive, dans le but de protéger la population de la maladie et la mort, mais ses derniers efforts seront consacrés à permettre à sa petite-fille Charlie de choisir la liberté...
La romancière américaine Hanya Yanagihara, auteure du livre culte Une vie comme les autres, parvient à embarquer le lecteur dans un voyage dans le temps qui impressionne par son originalité et son audace. Réécrire le passé et imaginer le futur, questionner nos ambiguïtés et nos obsessions, Yanagihara fait tout cela sans jamais oublier qu'elle est avant tout une formidable conteuse. Des personnages immédiatement attachants qui incarnent les besoins contradictoires de sécurité et de liberté traversent le roman de la première à la dernière page, suscitant notre empathie, nous tenant en haleine.
J’ai terminé ce pavé tout aussi perplexe que je le fus pendant la seconde partie, en 1993 ! Non pas à cause de l’écriture qui, heureusement, est très agréable mais parce qu’il n’y a aucun fil rouge entre 1893, 1993 et 2093 !
Les prénoms sont identiques, les lieux sont identiques mais ce sont les seules choses qui ne changent pas ! La seconde partie n’est pas l’histoire des descendants de la première et tout autant pour la troisième ! Je n’ai donc pas compris le pourquoi de ces similitudes et ce qui en résulte est assez embrouillé.
Toutes trois sont des dystopies et j’ai particulièrement apprécié la troisième, car j’avais compris à ce moment-là qu’il n’y avait rien à attendre des années précédentes.
Tout démarre à Hawaï et se continue à Washington Square ! J’aurais aimé savoir avant de commencer la lecture que c’était en réalité trois histoires indépendantes.
Plus de 800 pages, de dystopie de qualité ceci dit, dont je ne comprends pas le pourquoi !! Il y avait peut-être de meilleurs moyens d’aborder le racisme, l’homophobie et le temps qui passe inéluctablement et cruellement.
#rentreelitteraire2022 #Versleparadis #NetGalleyFrance
Oh, un texte foisonnant, un pavé et presque trois romans en un, par le nombre de pages (816 pages) et par son découpage en trois parties. Des prénoms qui se répondent dans les parties et des lieux que l'on retrouve dans les trois époques, New York, l'île d’Hawaï et une demeure de Washington square.
Tout commence en 1893 avec l'histoire de la famille Binham : Nathaniel, le grand père, patriarche, propriétaire de la banque qui porte son nom. Deux frères et une sœur, ses petits enfants qu'il a recueilli après le décès tragique de leurs parents. Nous allons suivre plus particulièrement l'histoire de David, l'un des frères, encore célibataire et qui vit avec son grand père dans cette magnifique maison de Washington Square. Le grand père voudrait bien le marier et va arranger des rencontres pour un mariage arrangé. Nous sommes donc en 1893 et les Etats Unis sont séparés entre les Etats libres (dont NYC) et des colonies. Un état libre où "il était citoyen d'un pays où chaque homme et chaque femme étaient libres et pouvaient vivre dans la dignité. Régi par une constitution de 1790 "qui promettait la liberté de mariage, abolissait l'esclavage et la servitude, et qui, sans accorder aux Négros une citoyenneté plein et entière rendraient illégales la maltraitance et la torture exercée sur eux".
Le grand père va d’ailleurs lui présenter Charles Griffith, un veuf, qui a une entreprise de vente de peaux et qui s’avère être un beau parti pour son petit fils. Mais celui ci va rencontrer Edward, qui va devenir son amant et qui lui est considéré dans la société comme un exilé des colonies. Une histoire d'amour contrariée, de mariage arrangé, de faux semblants. Étrange à la lecture que les mariages entre sexes soient tolérés et pourquoi pas d’ailleurs. Une histoire très 19e siècle, avec des soirées d'aristos, l'image d'un grand père, patriarche qui domine sa famille et son monde. Mais bien sûr, David va essayer de m'émanciper et de prendre ses propres décisions et de suivre ses désirs, et trouver son chemin vers un paradis.
Dans la seconde partie, nous sommes plus proche de nous en 1993. Nous allons suivre un couple, Charles et David, installé dans la belle demeure de Washington square. Charles, le plus âgé est consultant dans un cabinet d'avocat et a une vie professionnelle réussie, David est assistant dans ce cabinet et viens d’Hawaï et serait peut être un descendant des rois et reines de cette île. Des pages parlent très bien d'ailleurs de l'île d’Hawaï, de son histoire, de ses mythes. Une évocation touchante et émouvante de la dernière soirée de Peter, malade et qui va partir en Suisse pour un suicide assisté. L'auteure évoque très bien les années SIDA et les comportements de chacun face à ce fléau : de la colère, des revendications ou de l'indifférence, du "laisser couler" les moments de vie. Le portrait d'Eden, la meilleure amie de David, comédienne sans un sou, bohème et qui regarde à travers les fenêtres, la cage dorée de son ami. Comment trouver dans sa vie un chemin vers un paradis.
Puis la dernière partie, 2093, une phase science fiction mais qui a de cruelles et saisissantes résonances de notre vie actuelle. Toujours NYC mais divisé en quartier, toujours cette énigmatique demeure de Washington Square. Un monde de "1984" et des situations que nous venons de vivre, des virus qui nous contraignent à être isolés. Cette fois, il s'agit d'une narratrice, Charlie, qui travaille dans l'une des universités qui fait des recherches sur les virus. Elle a été élevée par son grand père, David, chercheur et qui a travaillé avec et pour l'Etat. Le père de Charlie, petit fils de David, va essayer de se rebeller face à la société et aux décisions prises. L'auteure va nous parler de l'évolution de cette société, vers une société gérée par la science, par la recherche, le contrôle des populations. Une partie effrayante car des échos de ce que nous vivons actuellement et de ce que peut être nous attend prochainement.
L'auteure a une plume qui nous entraîne dans ces différentes époques, nous suivons les sentiments, les ressentis des personnages. Elle parle d'histoires d'êtres mais aussi d'épisodes de l'histoire et du futur.
Des lassitudes de lectures tout de même car peut être trop denses dans certaines parties. Beaucoup de sujets, (la maladie, les troubles psychiatriques, la propagation des virus les relations amoureuses, amicales et familiales, la place des minorités dans la société à travers les périodes, le rôle de la recherche, l'évolution de nos sociétés (du commerce, de la communication à la recherche) peut être beaucoup trop dans un seul texte.
Mais je vais lire son précédent livre.
#Versleparadis #NetGalleyFrance
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