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« Faire la fête » : tout le monde y aspire, mais personne ne sait trop bien de quoi il s'agit.
Qu'est-ce que la « fête » ? Comment en saisir l'essence quand la suspension du travail - par exemple le dimanche - est remise en question. Sans loisir, pas de culture ; sans loisir, pas de fête non plus. Mais un ennui qui se grise un moment et retombe sans s'être mis à l'unisson de cette fête ininterrompue qu'est la Création. D'où ces fêtes qui dégénèrent en destruction : de soi, de l'autre, de l'environnement. Un monde sans fête, c'est un monde sans récréation - le monde de la décréation. Le chrétien sait qu'aucune action de destruction, d'aussi grande envergure fût-elle, et fût-elle elle-même célébrée frénétiquement comme une épouvantable « anti-fête », ne pourra jamais porter atteinte à la substance de la création. « Créée admirablement et restaurée plus admirablement », elle est inaccessible à la « volonté de néant ». Pourquoi ? Parce que l'origine de la fête se trouve en Dieu : dans le jeu trinitaire. Une réflexion sur la fête nous conduit au-delà d'une théorie philosophique de la fête. La limite est atteinte où, contraint et forcé, celui qui philosophe se tait. Mais ce ne serait pas un cas si exceptionnel, si ce silence rendait en même temps une écoute possible - une écoute de ce qui nous en dit plus que la philosophie. Après tout, la Sagesse nous l'a dit : elle aime jouer avec les fils des hommes.
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