"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Une construction chronologique à rebours pour cette prise d'otages dans un centre d'IVG aux Etats-Unis!Très actuel comme sujet bien que sa parution date de 2019,ce roman pose toutes les données,exemples des personnages à l'appui:chaque lecteur se forgera ses propres convictions!
Mississipi, USA. Hugh McElroy a été sollicité de toute urgence (après une fusillade) afin de négocier la libération d’otages au « Centre », une rare clinique du sud à continuer la pratique – devenue trop risquée pour son personnel – d’interruptions volontaires de grossesse. Il va découvrir sur place la présence de Bex, sa soeur aînée (qui fait partie des blessés) venue accompagner sa nièce.
Wren (la propre fille de Hugh, âgée de quinze ans) est la seule personne que le forcené n’a pas encore accepter de libérer. Un certain George Goddard, qui vient régler ses comptes, au nom de sa propre fille. Il semblerait même, hélas, qu’il y ait des morts à l’intérieur … (contrairement à Bex et au Dr Louie Ward qui ont eu plus de chance et ont été tous les deux relâchés et hospitalisés)
Un très beau roman dont l’action se déroule sur une (courte) durée de dix heures – entre 18h et 8h très précisément – l’intrigue étant racontée à rebours … Une construction particulièrement intelligente, qui explore le passé des principaux protagonistes et amène le lecteur à mieux appréhender l’état d’esprit de chacun. Un récit concis qui nous aide à considérer et respecter également le point de vue des uns et des autres, en évitant – autant que faire se peut – toute idée de haine ou de vengeance …
Une analyse clairvoyante sur la pertinence d’un fait plus ou moins établi : nos pensées et notre vision du monde sont fort logiquement la somme de ce que nous avons vécu et influencent grandement nos actes. Quand bien même nous croyons fermement disposer de notre libre arbitre … Une fois encore, j’ai beaucoup aimé cet admirable texte de Jodi Picoult.
« L’avenir, soudain, ne lui semble plus impossible. c’est comme le tampon apposé sur un passeport (...) quand on s’aperçoit qu’on est parti uniquement pour goûter de nouveau au sentiment de rentrer au bercail » p33 de ma lecture du jour:
« Une étincelle de vie » de Jodi Picoult traduit de l’anglais, aux Éditions ActesSud - 2019
recommandé par @oliviadelamberterie le 15 mai dernier à @telematin_officiel
Et évidemment je ne suis pas déçue!
c’est difficile de raconter certains livres.
Celui-ci remonte le temps, chronologie inversée, c’est original!
Vous le savez j’aime à vous donner envie de les lire, sans trop les décrire,
car j’ai peur de trahir les auteurs, de limiter leur(s) pensée(s) pire, de me tromper et de passer à côté de l’essentiel.., mais je peux vous dire qu’on ne s’ennuie pas ici, avec un sujet grave : le droit des femmes pour l’avortement
L’auteure prend un malin plaisir à nous déstabiliser en plus de nous informer à travers moult personnages, les pour, les contre, les victimes, des médecins etc dans un contexte particulier et tout aussi très réaliste : une prise d’otage dans un centre dédié aux femmes où l’IVG notamment y est pratiqué....
haletant !
poignant!
je ne le lâche que pour les repas et... ce post!
je pose là encore cette phrase,
p 50 qui résume assez bien au moins le ton et le début de ce roman vrai :
« on ferait peut-être mieux de ne rien dire, toutes les deux, suggère-t-elle.
(...) sa simple présence suffit. Une femme qui réconforte une femme».
bonne lecture à vous!! on se retrouve sur Instagram (septembre 2019)
EMMANUELLEM06
Un centre de planning familial au fin fond du Mississipi; brusquement, un homme armé, George, fait irruption, abat trois femmes, en blesse grièvement une autre ainsi que le gynécologue et prend toutes les autres femmes en otage. L'inspecteur en charge de la négociation avec le forcené, Hugh McElroy, découvre que sa fille, Wren, et sa soeur sont à l'intérieur.
En même temps, dans le nord de l'État, une adolescente de 15 ans, Beth, est arrêtée et menottée à son lit alors qu'elle est à l'hôpital suite à une forte hémorragie due à un avortement médicamenteux hors délai qu'elle a pris seule, sans surveillance médicale.
L'originalité du roman réside dans la narration qui démarre avec l'attaque du centre de planning familial à 16h et remonte le temps jusqu'à 8h du même jour. On quitte le forcené alors qu'il a libéré tous les otages sauf la fille du policier qui vient pour prendre sa place; au moment où Wren s'éloigne du centre, un coup de feu retentit et il faudra attendre la fin du roman pour savoir ce qui s'est passé; c'est tout un art de maintenir le suspense en commençant par la fin d'une histoire et Jodi Picoult y arrive très bien.
Une autre originalité est de mener en parallèle deux récits qui ne semblent avoir aucun lien l'un avec l'autre et qui se rejoignent à la fin après une habile construction.
On découvre, à la faveur du retour en arrière, au cours de cette journée fatidique, la vie personnelle de chaque protagoniste, qui explique ce qui a conduit chacun et chacune à se retrouver dans cette clinique sous la menace d'un pistolet. Les personnages sont très humains dans leurs doutes, leurs convictions, leurs peines, ce qui nous les rend proches et provoque une réflexion sur la thématique de l'interruption de grossesse. Les relations père-fille (absence de mère) sont très présentes et très fortes, presque exclusives, mais non exemptes d'incompréhension, de secrets et de mensonges. Les figures paternelles entières, prêtes à tout pour défendre/sauver leur "petite" sont émouvantes.
Ce roman décrit le traumatisme que représente, pour une femme, l'avortement, encore plus aux Etats-Unis où règne une stigmatisation terrible, où des médecins ont payé de leur vie l'aide apportée à des jeunes filles ou à des femmes désemparées, perdues, livrées à elle-mêmes.
Ce roman nous renvoie l'image d'une Amérique extrémiste et violente que ce soit sur le sujet toujours très controversé de l'avortement mais aussi sur le racisme et la liberté des femmes de disposer de leur corps.
Je suis heureuse, que grâce à Simone Veil, les femmes et jeunes filles françaises n'aient pas à subir cette violence, cette haine, qu'elles puissent avoir la liberté de choisir, qu'elles puissent vivre cette épreuve sans rajouter du traumatisme au traumatisme. Mais la vigilance reste de mise car rien n'est définitivement acquis dans ce domaine hautement sensible, amplifié par des problématiques religieuses.
« Vonita, que Dieu ait son âme, avait coutume de dire que si les hommes portaient les bébés à la place des femmes, l'avortement ferait sûrement partie des sacrements. »
Wren regrette de ne pas avoir dit à son père qu’elle venait ici, elle regrette d’avoir demandé à sa tante de l’accompagner. Elle n’aurait pas dû venir au centre, elle aurait dû rester une petite fille. Le centre est le seul endroit de l’état du Mississippi où l’on pratique encore des avortements. Ce qu’ils ont arraché à sa fille, il ne le récupérera jamais, alors George va leur en faire payer le prix, il est venu se venger parce que sa fille s’est fait avorter ici. Hugh est chargé en tant que négociateur d’établir le dialogue avec George, Dieu sait combien il y a de cadavres à l’intérieur du centre, en plus des cinq otages toujours en vie. Et l’un de ces otages se trouve être sa fille.
Une fois de plus Jodi Picoult s’attaque à un sujet de société parmi les plus brulants actuellement aux États-Unis, l’avortement. J’ai apprécié l’originalité de la construction du récit. Chaque chapitre est un compte à rebours qui raconte comment des individus très différents sont amenés à se retrouver mêlés à une prise d’otages. L’intrigue commence donc à la fin et nous allons remonter heure par heure, l’occasion pour l’auteur de dérouler toute une galerie de personnages réalistes et attachants.
En parallèle à cette prise d’otage nous suivons Beth une jeune fille de 17 ans menacée d’aller en prison pour avoir avorté illégalement au moyen de comprimés achetés sur Internet.
Bien entendu ce récit en forme de thriller n’a d’autre but que de dénoncer la difficulté pour les femmes, encore aujourd’hui aux États-Unis, de disposer librement de leur corps. Jodi Picoult utilise des phrases percutantes pour asseoir son propos et surtout a l’immense talent de donner un visage humain à ce problème.
Elle nous montre toute la puissance et les méthodes utilisées par les activistes anti avortement. Ce roman est aussi une belle réflexion sur la paternité, sur les relations entre père et fille.
« Ce fut l'une des rares fois, depuis son arrivée au sein de l'Eglise de la vie éternelle, où il avait réellement douté de l'existence de Dieu. Parce que, franchement, quel genre de divinité tordue vous accorderait le superpouvoir de la paternité en vous confiant la mission de protéger quelqu'un qui, un jour, n'aurait plus besoin de vous ? »
L’histoire est aussi l’occasion de s’arrêter sur le métier de négociateur et les qualités requises. Garder son sang-froid et sa neutralité, rester calme et clairvoyant, savoir écouter d’une oreille attentive, prêter attention à ce que dit l’autre, concentré sur chaque détail. Maîtriser l’art du mensonge.
À la fin de son livre, l’auteur nous délivre quelques notes qui à mon avis apportent un éclairage à son récit. Un roman puissant et volontairement provocateur, mais sans aucun parti pris, qui a le mérite de poser le débat d’une manière très constructive.
Après avoir abordé le thème des suprémacistes et du racisme envers les noirs dans « Mille petits riens », Jodi Picoult touche ici à un sujet d’actualité brulant aux Etats-Unis : l’avortement. Alors que dans l’Amérique de Trump le droit à l’avortement recule, l’auteure nous donne à réfléchir sur ce lourd sujet.
***
*Lorsqu’il était petit, chez lui, Louie Ward a vu sa mère morte baignant dans son sang après avoir fait appel à un charlatan pour se faire avorter. C’est pour ça qu’il est devenu gynécologue mais pas pour pratiquer les IVG car s’il n’y est pas opposé, lui, ne souhaite pas en faire. Au cours de ses années d’exercices sa vision des choses va changer. Des patientes qui ont toutes un parcours pour lequel elles n’ont pas demandé de devoir un jour se faire avorter. Cette petite fille de 12 ans, par exemple, enceinte après avoir été abusée sexuellement par son propre père… combien d’enfants comme elle à qui on refuse d’être un enfant ?!
C’est comme ça qu’il en viendra aux IVG.
*Beth, après des démarches légales qui n’ont pas abouties parce qu’elle était mineure a dû se débrouiller seule avec des médicaments pour avorter. Malheureusement, c’est dans un état où ce qu’elle a fait est puni par la loi. En attente de son jugement, considérée comme une criminelle, elle encourt une vingtaine d’années de prison.
*Joy vient de se faire avorter par le docteur Ward. Plaquée par l’homme qui l’a mise enceinte, peinant à joindre les 2 bouts financièrement parlant, le bébé qu’elle attendait n’arrivait pas au bon moment. Olive, une anti-IVG essaie de lui faire comprendre qu’elle aurait pu le faire adopter. Adopté ?! Hors de question pour Joy. Les familles d’accueil elle a connu ça toute son enfance. Le faire partir n’a pas été facile pour elle, mais les coups, les abus sexuels, elle ne voulait pas faire prendre le risque à son enfant.
Tous ces personnages et d’autres vont être liés par une prise d’otages dans le centre d’avortement où ils vont se retrouver au même moment. C’est Hugh, père célibataire, négociateur de crise qui va gérer la situation et parlementer avec le preneur d’otage. Il a l’habitude de ces situations toujours difficiles mais aujourd’hui il joue encore plus gros car sa fille aussi fait partie des otages.
***
J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire à cause du nombre des personnages mais aussi à cause du choix d’écriture de Jodi Picoult qui nous raconte l’histoire tel un compte à rebours, en partant de la fin puis en remontant heure par heure vers le moment où tout à commencé. C’est un peu déroutant au début car il faut faire abstraction du fait que ce qu’on a lu les pages précédentes n’est pas encore arrivé.
Une fois le « coup » pris je me suis laissée prendre par l’histoire et ses personnages attachants. Si j’ai vu venir une chose j’ai été surprise par une autre.
Jodi Picoult clôture son livre par le questionnement sur l’avortement aux USA principalement (juste quelques chiffres comparatifs avec des pays Européens). Elle y livre ses démarches pour en apprendre plus. Ses rencontres avec des médecins pratiquants des IVG, des femmes ayant avorté et des militantistes anti-IVG et donne son point de vue étayé par des chiffres réels.
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