La lecture est un voyage ! Le monde vu à travers le regard de ces auteurs qu'on aime
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les états libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves qui l'oblige à fuir, sans cesse, le « misérable coeur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
L'une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l'« Underground Railroad », le célèbre réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme.
à la fois récit d'un combat poignant et réflexion saisissante sur la lecture de l'Histoire, ce roman, couronné par le prix Pulitzer, est une oeuvre politique aujourd'hui plus que jamais nécessaire.
« Un roman puissant et presque hallucinatoire. Une histoire essentielle pour comprendre les Américains d'hier et d'aujourd'hui. » The New York Times
La lecture est un voyage ! Le monde vu à travers le regard de ces auteurs qu'on aime
On retrouve Colson Whitehead avec un récit prenant qui nous immerge avec une alternance de personnages, de lieux plus ou moins hostile, avant la guerre de sécession, les grandes plantations de coton et l'esclavages, Underground railroad célèbre réseau clandestin d’aide aux esclaves en fuite, horreur, espoir, fuite et clandestinité afin d'accéder à une potentielle liberté.
Colson Whitehead rappel cette histoire de l'Amérique avec une plume puissante, poignante et bouleversante, un rythme intense, une oeuvre engagé, une belle découverte.
"Les vastes champs éclataient de centaines de milliers de capsules blanches, reliées entre elles à l'image des constellations dans le ciel par la plus claire des nuits claires. Quand les esclaves en avaient fini, les champs se retrouvaient dépouillés de leur couleur. C'était un processus magnifique, de la graine au ballot, mais aucun d'entre eux ne pouvait s'enorgueillir de son labeur. On les avait spoliés."
"Il arrive parfois qu'une esclave se perde dans un bref tourbillon libérateur. Sous l'emprise d'une rêverie soudaine au milieu des sillons, ou en démêlant les énigmes d'un rêve matinal. Au milieu d'une chanson dans la chaleur d'un dimanche soir. Et puis ça revient, inévitablement, le cri du régisseur, la cloche qui sonne la reprise du travail, l'ombre du maître, lui rappelant qu'elle n'est humaine que pour un instant fugace dans l'éternité de sa servitude."
Cora est née esclave dans la plantation Randall en Géorgie, et très vite elle s’est retrouvée seule, isolée au sein même de la communauté des esclaves. Sa mère Mabel ayant fuit sans elle, elle n’a aucune attache, aucun soutient, et donc, à l’âge de 16 ans, alors qu’elle a déjà été battue plusieurs fois et violée, quand l’opportunité de fuir se présente, elle n’hésite pas et suit Caesar. Leur seule voie possible vers la Liberté : la voie ferrée souterraine et clandestine qui mène les esclaves évadés vers les Etats du Nord. Un périple totalement fou commence pour Cora, avec à ses trousses, le redoutable chasseur de fugitif Ridgeway, qui la traque sans relâche.
Gros coup de cœur pour ce roman, lauréat du Prix Pulitzer en 2017 et qui a donné lieu ensuite à une série TV, que je n’ai pas encore eu l’occasion de visionner. Le roman de Colson Whitehead suit une trame plus ou moins chronologique, qui débute dans l’enfance de Cora dans l’enfer de la plantation Randall et qui suit son périple vers les Etats du Nord, au fil de la voie ferrée, d’abord jusqu’en Caroline du Sud, puis jusqu’en Caroline du Nord, pour se « terminer » dans l’Indiana. C’est un ascenseur émotionnel permanent que vit Cora, et le lecteur avec elle, car le chasseur d’esclave Ridgeway finit toujours par la localiser. Il fait une fixette sur elle car c’est la fille de Mabel, qu’il a cherché en vain. Il considère qu’une esclave en fuite, sur deux génération, c’est la remise en cause de son ordre établi et il est là pour remettre les choses à leur place et les esclaves à leur maître. De temps à autre, un chapitre isolé prend pour personnage principal un autre protagoniste, ici une femme blanche condamnée pour avoir caché Cora, là Mabel elle-même racontant sa fuite dans les marécages, etc… Pris dans son ensemble, « Underground Railroad » est un voyage sans concession dans les Etats-Unis juste avant la Guerre Civile. C’est 50 nuances de ségrégation, en quelque sorte. En Géorgie règne l’esclavage, en Caroline du Sud les noirs sont tolérés mais pour ne pas qu’ils soient trop nombreux, on mène des campagnes de stérilisation forcée. En Caroline du Nord, le plus simple c’est d’interdire les Noirs, tout simplement, et des milices fouilles régulièrement les maisons des blancs pour s’assurer qu’il n’y en a pas, dans L’Indiana, lorsqu’une communauté noire commence à grossir, elle est éliminée par le feu et dispersée du force, etc… Au cours de son périple, Cora rencontrera des lâches et des courageux des deux couleurs, elle sera maltraitée par des noirs complices des esclavagistes (Homer) et des blancs du KKK (qui ne s’appelle pas encore ainsi), elle sera secourue par des abolitionnistes, cachée par des gens courageux, dénoncée par des gens haineux. Se dessine dans le roman de Colson Whitehead un pays profondément divisé sur le sujet et qui courre sans le savoir vers un affrontement fratricide et meurtrier, il se dessine également un début de conscience politique du mouvement noir ; on est très loin encore du mouvement pour les droits civiques mais c’est la petite graine qui germe dans l’esprit de Cora et les esprits de la communauté. Cette très jeune femme courageuse et intelligente a déjà en elle le sentiment d’appartenir à une Communauté qui va se structurer, qui va grandir, qui un jour obtiendra contre les Blancs ce qu’elle revendique. La lecture d’ « Underground Railroad » nous offre des clefs pour comprendre la question raciale aux Etats-Unis, pour comprendre d’où elle vient et pourquoi elle ne peut pas être comparée à nos problématiques « identitaires » ici, en Europe. Là-bas, le communautarisme n’est pas un gros mot mais un héritage de l’Histoire, incontournable, gigantesque, insoluble dans je ne sais quelle unité nationale. On comprend encore mieux « Black Lives Matter » après cette lecture. En plus d’être passionnante et assez facile à lire, en plus de mettre des mots sur les horreurs de l’esclavage sans manichéisme, sans misérabilisme, « Underground Railroad » nous offre une héroïne. Cora est une survivante, Cora a la vie chevillée au corps, même quand la situation semble désespérée, elle se débat et refuse de se soumettre : une vraie Héroïne avec un H majuscule.
L'Underground Railroad, littéralement "la route du rail sous terre" fut un réseau clandestin d'abolitionnistes qui aidaient les esclaves fugitifs à gagner le nord des Etats Unis.
L'histoire commence avec Cora, 16 ans, esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession, qui avait abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant et qui survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Elle décide de s'échapper de cette condition, aidée par le jeune Caesar qui vient d'arriver sur la plantation.
On est tout de suite dans l'empathie avec ce personnage emblématique et les nombreuses pages restent trépidantes car il y a beaucoup de péripéties dans cette vie dramatique. Mais le récit de ces aventures n'est pas pour autant triste et dramatique pour le coup, il y a de l'espoir, toujours, et jusqu'à la fin...
Couronné par deux prix les plus prestigieux, le Pulitzer 2017 et le National Book Award, il est en lice pour le prix Médicis, pour le prix Femina et le prix du meilleur livre étranger. Il faut dire que le sujet est traité presque pédagogiquement, grâce à la vie de Cora on suit l'évolution de l'esclavagisme dans l'histoire des Etats Unis. On parle beaucoup d'une filiation avec Toni Morrison, dont Colson Whitehead se revendique, notamment dans "Beloved" . Moi je trouve qu'il y a plus d'espoir, sans angélisme ou de happy-end mièvre...
Un seul conseil pour ce livre : Il faut le lire !
Encore une claque ! Attendue, bien sûr, le prix Pulitzer est forcément un grand roman... Mais cela ne change rien au plaisir de lecture !
Le destin de Cora, esclave dans une plantation de coton en Géorgie. Sa fuite, ses fuites. La peur, les coups, les rencontres, l'émancipation, la découverte de la lecture. Et bien au-dessus de son destin personnel, le fonctionnement du racisme sur fond de commerce et de profit et les fondements de la société américaine. A lire absolument!
Un livre absolument extraordinaire d'un auteur très talentueux! Depuis quelques années, je me suis beaucoup intéressée à la période de la ségrégation aux Etats-Unis, qui a tant de répercussions encore aujourd'hui, mais je me suis rendue compte que je connaissais assez mal celle de l'esclavage. Lorsque j'ai entendu parler de la sortie de ce livre de Colson Whitehead, auteur que j'avais justement envie de découvrir car une amie me l'avait recommandé, je me suis précipitée dessus. Le lecteur est plongé immédiatement dans la vie d'une jeune esclave, Cora, abandonnée par sa mère dans une plantation en Géorgie, et qui à son tour décide de s'enfuir, et découvre le célèbre "underground railroad" - ce réseau clandestin de passeurs et de maisons sûres permettant aux esclaves en fuite de rejoindre le Nord des Etats-Unis, voire le Canada, afin de gagner la liberté. Mais ici, il s'agit d'un véritable chemin de fer souterrain, avec des wagons et des chefs de gare! Ce roman mêlant une des pages les plus sombres de l'histoire à de la fiction presque surnaturelle a provoqué en moi un véritable choc, donnant soudainement chair à un certain nombre de faits historiques que je n'avais finalement jamais envisagés sous leur angle très humain. Au-delà des chiffres et des schémas du commerce triangulaire tels qu'on peut les avoir abordés à l'école, on est plongé ici dans la souffrance et le quotidien d'hommes et de femmes confrontés à la terreur et la torture, avec un certain nombre de scènes qui m'ont horrifiée voire fait pleurer. Colson Whitehead écrit particulièrement bien, et j'ai beaucoup aimé la manière poétique dont cet écrivain a transformé le système d'aide clandestine aux esclaves en une véritable voie ferrée, où chaque gare, chaque wagon et chaque chef de train diffèrent et disent quelque chose de l'Etat en question et du cheminement du personnage principal. Un chef-d'oeuvre brutal et bouleversant.
On fait la connaissance de Cora, esclave trimant dans une plantation de coton en Géorgie, alors qu’elle est âgée de seize ans. Le maître des lieux, Randall et ses fils, entretient la terreur pour dissuader dans l’œuf toute idée de rébellion, ou de fuite : coups de fouet, viol. Ce jour-là, Caesar, esclave lui-aussi, vient lui proposer de s’enfuir avec lui.
Réticente au départ, une journée de maltraitance encore pire que les autres, elle finit par se résoudre à le suivre. Cora n’a pas eu une vie simple : Ajarry, sa grand-mère a été kidnappée dans son village en Afrique et après avoir survécu à une marche harassante jusqu’aux bateaux négriers, et résisté à la traversée en fond de cale, elle est vendue à la famille Randall, au marché où l’on exposait « la marchandise » pour évaluer ceux qui seraient assez forts physiquement pour résister au travail acharné dans les champs de coton (trop fatigant pour les Blancs que seul l’argent intéresse !)
Le seul « plaisir » d’Ajarry était de cultiver son petit lopin de terre (3m2 !) ce que faisait également Mabel, la mère de Cora. Un jour, ou plutôt une nuit, Mabel est partie et on ne l’a jamais retrouvée, malgré les kidnappeurs lancés sur ses traces par Randall. Échec qui va hanter autant le maître que Ridgeway, le chef des kidnappeurs, patrouilleurs ou miliciens comme on voudra, alors quand Cora décide de suivre Caesar, on imagine la rancœur, la colère le désir de vengeance….
Caesar et Cora réussissent à ne pas se perdre dans les marais, faisant des détours pour rendre le pistage plus difficile et ils arrivent à la gare souterraine et le train (Underground Railroad) qui va les conduire d’abord en Caroline du Sud, où ils arrivent à trouver un endroit pour dormir et petits travaux. L’accueil est de prime abord chaleureux et nos deux héros décident d’y reste, laissant passer plusieurs trains mais Ridgeway les poursuit âprement avec sa bande.
Il faut repartir, mais elle devra le faire seule, direction le Tennessee puis l’Indiana, Ridgeway toujours à ses trousses.
Tout au long du parcours de Cora, on va rencontrer des Blancs abolitionnistes vrais, et d’autres qui se revendiquent comme tels mais n’hésitent pas à trahir, à dénoncer, à passer à tabac, tuer, pendre (il y a une avenue des pendus !) et bien-sûr ceux qui se revendiquent esclavagistes et se laissent aller sans problème à leur pires instincts, les nazis n’ont rien inventé, ni en théorie ni en pratique…
Voici par exemple la « philosophie » de Ridgeway :
Si les nègres étaient censés jouir de leur liberté, ils ne seraient pas enchaînés. Si le Peau-Rouge était censé conserver sa terre, elle serait encore à lui. Et si le Blanc n’avait pas été destiné à s’emparer de ce nouveau monde, il ne le possèderait pas.
Tel était l’authentique Grand Esprit, le fil divin qui reliait toute entreprise humaine : si vous arrivez à garder quelque chose, c’est que cette chose vous appartient. C’est votre bien : votre esclave, votre continent. L’impératif américain.
Ne cherchez pas le train, il n’existe pas tel que le décrit l’auteur, en fait le terme Underground Railroad fait référence au réseau de routes clandestines utilisées par les esclaves pour franchir la ligne de démarcation entre les états esclavagistes du sud et les états du Nord avec les abolitionnistes qui les aidaient.
ColsonWhithead nous brosse un tableau de l’Amérique esclavagiste vraiment très détaillé, reprenant les expressions utilisées par les esclavagistes à l’époque, mais qui résonnent particulièrement avec le règne Trumpiste et le racisme revendiqué haut et fort par les suprématistes Blancs dont la parole a été libérée….
J’ai bien aimé le style de narration : l’auteur parle alternativement de tous les protagonistes, creusant leur personnalité, les chapitres consacrés à Ridgeway et à Ajurry par exemple sont très instructifs, et cela rend le récit moins dur à supporter.
J’ai bien aimé retrouver la plume de ColsonWhithead, dont j’ai beaucoup apprécié récemment « Nickel Boys » et ce roman, même si ce n’est pas un vrai coup de cœur, il n’en est pas passé loin et restera longtemps dans ma mémoire.
Ce roman qui, je le rappelle, a reçu le prix Pullitzer en 2017 ainsi que le National Book Award en 2016 devrait être mis entre toutes les mains, notamment des plus jeunes pour les sensibiliser à l’autre face du rêve américain…
J’ai beaucoup pensé au feuilleton TV « Racines » il y a longtemps, et je dois reconnaître que ColsonWhithead m’a donné envie de lire enfin le roman d’Alex Haley que je remets à plus tard depuis des années…
https://leslivresdeve.wordpress.com/2020/12/31/underground-railroad-de-colson-whitehead/
Retour au XIXème siècle aux Etats-Unis. L'auteur nous raconte l'histoire de Cora, une jeune esclave qui décidera de s'enfuir de la plantation de coton où elle trime depuis sa naissance afin d'échapper à la violence d'un propriétaire sans scrupules et d'espérer une vie meilleure.
Mais la liberté a un prix. Elle n'est jamais gratuite surtout dans les états du sud. Cora l'apprendra tout le long de sa cavale en évoluant dans un environnement hostile et raciste. Sauver sa vie sera sa principale préoccupation, aidée par plusieurs abolitionnistes blancs qui risqueront la leur et celle de leur famille pour faciliter la fuite de la jeune fille via un réseau souterrain de chemin de fer, l'Underground Railroad.
L'auteur n'hésite pas à décrire la haine qu'ont subit les esclaves noirs via des actes de violence d'une cruauté sans nom des propriétaires blancs. En parallèle, il met en valeur les rares américains qui se battent dans l'ombre pour aider à leur échelle, les fugitifs noirs traqués par une populace collaborationniste et des chasseurs d'esclaves avides de sang et d'argent.
Pour ma part, ce livre n'est pas un coup de coeur mais au delà de ce récit, l'auteur nous pousse à avoir une réflexion sur l'état de l'Amérique d'aujourd'hui.
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