"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jean-Louis Debré évoque, avec sa liberté de ton et son franc-parler habituels, les temps forts de sa carrière politique, de ses fonctions de ministre de l'Intérieur, qu'il occupa de 1995 à 1997, à celles de président du groupe RPR de 1997 à 2002, puis de président de l'Assemblée nationale jusqu'en 2007. Autant de responsabilités majeures au coeur du pouvoir et de l'action publique, qui ont été aussi pour lui des postes d'observation sur les moeurs du sérail, les rivalités partisanes et les jeux d'ambition. D'une fidélité sans faille à Jacques Chirac, qui l'autorise à une franchise sans détour envers le chef de l'État, ce compagnon des bons et mauvais jours n'a obéi dans ses engagements publics qu'à une seule et même exigence : la défense des valeurs républicaines et le respect des institutions voulues par le général de Gaulle et mises en place par son père, Michel Debré. Intransigeant sur ces principes, il veille à les faire appliquer en défendant, en particulier à l'Assemblée, les droits de l'opposition, sans hésiter à fustiger le comportement de ses propres amis et celui de certains membres du gouvernement, tel Nicolas Sarkozy, quand leur attitude lui paraît porter atteinte au débat démocratique et au bon fonctionnement de l'État.
Confronté dès son arrivée place Beauvau aux attentats terroristes de 1995, notamment à celui du métro Saint-Michel, il s'emploie à démanteler les réseaux islamistes tout en prenant conscience du long et difficile combat qui s'annonce. En charge d'un autre dossier délicat, celui des sans-papiers, il fait procéder à l'évacuation de l'église Saint-Bernard dans des conditions qui furent très controversées. C'est à l'hypocrisie et à l'aveuglement des élites face à la question migratoire, à la place de l'islam dans notre société et à la montée des extrémismes qu'il se heurte à ce moment-là en plaidant pour une politique lucide et volontariste en matière d'intégration et de sécurité.
En première ligne durant les cinq ans de cohabitation dans le combat contre le gouvernement socialiste, le président du principal groupe de l'opposition a dû guerroyer, pour conquérir cette nouvelle fonction, contre les tenants de la droite la plus conservatrice, Édouard Balladur et les siens, . En 2002, il remporte la bataille du perchoir dans des conditions similaires, ce qui le conforte dans son indépendance d'esprit, affirmée en toutes circonstances et à l'égard de tous, y compris de Jacques Chirac dont il reste dans le même temps le plus fidèle lieutenant. C'est ainsi qu'il réprouve l'instauration du quinquennat, dont il pressent les effets délétères sur l'action gouvernementale, met en garde contre les excès de la décentralisation voulue par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qualifié de « boutiquier », et conjure en vain le chef de l'État de sanctionner le comportement de Nicolas Sarkozy, jugeant ses méthodes et ses prises de position déloyales et contraires au bon fonctionnement des institutions.
« Tu le raconteras plus tard », lui avait alors conseillé Jacques Chirac en lui demandant de différer la publication de son témoignage. Jean-Louis Debré a attendu plus de dix ans. Il livre ici un portrait intime et très personnel de l'ancien président et brosse un tableau sans complaisance de notre classe politique, de ses carences et de ses dérives, amplement vérifiées par l'actualité la plus récente.
Dans "Ce que je ne pouvais pas dire", Jean Louis Debré racontait sa vie, sa famille, son amitié avec Jacques Chirac, ses années au Conseil Constitutionnel.
J'avais été tellement emballée par cet ouvrage ... que B m'a offert le suivant !
Moins vivant, plus politique, 'Tu le raconteras plus tard' évoque les guerres intestines du RPR, tout au long des mandats présidentiels de Jacques Chirac.
La haine entre Alain Juppé et Philippe Seguin, les coups bas de Balladur et Sarkozy, et l'art difficile de tenir un groupe parlementaire ou de présider l'Assemblée Nationale !
Un ouvrage qui remet en mémoire ces douze années et qui montre, par l'exemple, qu'il y a bien plus d'hommes politiques auto-centrés que d'hommes d'Etat ...
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