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Tabor

Couverture du livre « Tabor » de Phoebe Hadjimarkos-Clarke aux éditions Le Sabot
  • Date de parution :
  • Editeur : Le Sabot
  • EAN : 9782492352027
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Mona et Pauli ont survécu à d'étranges et immenses inondations. Elles vivent et s'aiment à Tabor, un nouveau monde bricolé. Mais de mystérieux visiteurs, sorciers ou fonctionnaires, viennent en troubler l'équilibre, jusqu'à l'ensauvagement définitif. Comment faire face? Anticipation... Voir plus

Mona et Pauli ont survécu à d'étranges et immenses inondations. Elles vivent et s'aiment à Tabor, un nouveau monde bricolé. Mais de mystérieux visiteurs, sorciers ou fonctionnaires, viennent en troubler l'équilibre, jusqu'à l'ensauvagement définitif. Comment faire face? Anticipation révolutionnaire ou rêverie gothique, ce récit explore la possibilité de l'amour et de l'action dans un monde en ruines.

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Avis (1)

  • C'est une histoire âpre, étonnante, oscillant entre réalités et utopies, dans un style à la fois précis, poétique, accélérant par moment, en suspend à d'autres. Grâce à un système de polyphonie (Mona / Pauli / Tabor et même Luisa), tous les évènements s'enchainent sans redondance - ce qui est...
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    C'est une histoire âpre, étonnante, oscillant entre réalités et utopies, dans un style à la fois précis, poétique, accélérant par moment, en suspend à d'autres. Grâce à un système de polyphonie (Mona / Pauli / Tabor et même Luisa), tous les évènements s'enchainent sans redondance - ce qui est une force stylistique - donnant une vision globale qui évolue sans jamais pouvoir l'anticiper. Tout semble tellement plausible alors même que notre esprit rationnel tente de résister : un déluge, un village coupé du monde, une communauté qui s'étoffe et qui tente de se reconstruire, le monde extérieur qui va venir effracter tout cela et pour un final tellement inattendu ("réalité" ou encore "utopie" ?).

    Tabor est le premier livre de PHC, avant "Aliène" qui est de construction plus simple avec un style plus cru et dialogué. Ici, dans Tabor, il y a peu de dialogues mais plutôt des chapitres, comme des monologues, avec des thématiques fortes mais sans rien en laisser paraître : qu'est-ce que l'humanité ? Doit-elle se perpétuer ? Peut-on recréer de nouveau ? La technologie est-elle indispensable ? Etc.

    Tout le livre se répond et il faut le lire jusqu'au bout pour faire le lien entre un radeau et une panda, des cultures et des boites de conserve, la question de la maladie et de notre rapport individuel & sociétal à celle-ci (description incroyable et peu conventionnelle au chapitre 8), la nature attaquée par l'homme, la violence inhérente à nos sociétés et peut-être même à la nature humaine.

    Raconter l'histoire est impossible car tout tient à la progression de la lecture. Pour faire simple, suite à une catastrophe naturelle liée à l'activité humaine, certains rescapés dont Pauli et Mona, fondent Tabor, une communauté perchée on ne sait où, qui vit hors temps et hors espace en tentant de reconstruire un monde viable avec les moyens du bord (pas d'électricité, des plantes pour tout médicaments...) et en cherchant à comprendre s'il faut ou non que l'humanité continue d'exister ou bien l'aider à s'éteindre lentement (en ne remplaçant plus les morts c'est-à-dire en faisant plus de bébé). Les gens de passage vont chacun apporter leurs visions et des nouvelles de l'extérieur, dont personnes de Tabor n'est capable de dire si c'est vrai ou pas. Jusqu'au jour où une une sorte de "Dalida" au masculin qui, ne réussissant pas à faire imploser la communauté (système trop autonome et dangereux selon l'extérieur), trouve une autre solution qu'on lui a soufflé. C'est aussi une réflexion sur la bassesse humaine et un écrit politiquement engagé : "l'injustice ne pouvait même pas rentrer en contradiction avec l'Etat et sa légitimité, que l'exercice de la justice comme de l'injustice était ce qui faisait de l'Etat une entité absolue et légitime, administrant la vie et les choses sans rendre de comptes à personne" (p. 189)

    L'épilogue, si cela en est un, ouvre la question de savoir si c'est une "réalité" ou encore une utopie de Mona, celle qui raconte si bien "la vérité" de l'utopie...
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    "L'amour, ce n'est rien du tout pour celui qui ne le vit pas. Elle se dit qu'elle n'y peut rien, qu'il y a une pluralité considérable d'univers parallèles dans ce monde, c'est toujours déroutant quand on entre en collision avec l'un d'entre eux" (p. 70-71)

    "Et c'est peut-être de là qu'est née, rapidement, mon attirance saugrenue pour XXX, tout aussi saugrenue que le désir originel qui me poussait à devoir coucher avec lui en premier lieu, et qui devint dévorante, plus dévorante que tout ce que j'avais jamais connu - même si je sais bien que c'est toujours ce que l'on se dit au début, au début de tout, quand le corps de l'autre est encore inexploré et brille phosphorescent dans la pénombre, quand l'autre paraît un météore fantastique tombé par hasard, et, extraordinairement, à côté de soi" (p. 137)

    "Se pressant autour de lui toutes celles et ceux qui à Tabor étaient un peu plus paumés, un peu plus débiles que les autres, qui n'arrivaient pas à se résigner au fait que les plantations ne marchaient pas, que le monde était toujours pourri, toujours plus pourri, qu'on allait au fond nulle part, malgré tous les rituels qu'on inventait et les récits de grandeur ; qu'on était qu'une bande de rescapés pouilleux qui tentait de vivre parmi les déchets d'un hameau abandonné" (p. 229)

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