Des idées de lecture pour ce début d'année !
À son retour d'exil, Günther Anders fait face à ce qu'il estime le plus urgent dans l'ordre des priorités : l'état du monde et la menace que représente la destructivité humaine sous les espèces de la technique et de l'atome. Mais s'il a renoncé à toute carrière universitaire, il n'en demeure pas moins tenté par les « démons de la philosophie ». Engagé dans son oeuvre d'anthropologie philosophique à l'ère technologique tout autant que dans son activité militante, il cherche néanmoins à leur faire place. À les tromper ; il leur destine des « feuilles volantes » : « Et à chaque fois qu'ils [les démons] regardent par-dessus notre épaule, il faut les prendre en notes. Alors ils deviennent supportables. Ils se laissent abuser par ces sténogrammes. » L'ouvrage, paru en 1965, se présente donc sous la forme d'un recueil d'aphorismes, ou sténogrammes, qui vont de la phrase à quelques pages, sans logique apparente dans leur classement et tous munis d'un titre. L'intérêt de l'ouvrage est d'être relativement facile d'approche, assez court, moins difficile que ses ouvrages théoriques, moins déroutant que ses autres textes littéraires.
Le génie d'Anders consiste à prélever dans son quotidien une scène, un détail apparemment anodin, pour le relier à un fait historique ou à une tendance lourde de l'évolution de la société. Le procédé rappelle par moment les aphorismes de Nietzsche, de Lichtenberg ou encore les moralistes français du dix-septième siècle.
Si le lecteur assidu de Anders reconnaît aisément certains de ses thèmes de prédilection et en quelque sorte y trouve leur confirmation sous une forme tantôt ludique tantôt ironique voire acerbe, pour le lecteur néophyte l'ouvrage est une introduction idéale à son oeuvre.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."