L'auteur expose, de façon succincte, l'histoire des révolutions qui ont ensanglanté l'Europe occidentale entre les XVe et XVIIIe siècles. Initialement dirigées contre l'autorité de l'Église, elles ont ensuite concerné les monarchies de droit divin, en l'occurrence celle des Stuart et des Bourbon.
Contrairement à l'idée généralement admise selon laquelle les révolutions surviennent quand la société est " bloquée ", l'observation de la période concernée montre que l'Europe a connu alors de profondes mutations, et ce dans tous les domaines, avec l'abandon progressif des valeurs chrétiennes autour desquelles elle s'était construite.
Les révolutions, événements irrationnels pour une large part, ne peuvent avoir comme seule explication les causes habituellement reconnues (politiques, sociales, économiques, etc.). Elles constituent en effet, dans la vie d'une société, un accident imprévisible et paroxystique au cours duquel se trouvent libérées les pulsions dévastatrices qui font table rase du passé pour faire advenir un monde nouveau. Ces pulsions destructrices sont associées à un élément festif qui évoque les fêtes dionysiaques et les Saturnales de l'antiquité.
Ainsi meurtres et destructions, fêtes et transgressions, espérance et aurore nouvelle se trouvent réunis dans ce processus révolutionnaire qui fait émerger des comportements archaïques. Évolutions et révolutions constituent les deux temps qui animent la vie des sociétés ; leurs mécanismes complexes et obscurs relèvent, pour certains de leurs aspects, de phénomènes enfouis dans l'inconscient collectif.
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