"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La notion de corruption désigne la captation illicite de moyens publics à des fins privées. Cet ouvrage propose une approche originale de la corruption en engageant une analyse philosophique qui s'inscrit dans le fil de la pensée machiavélienne d'inspiration républicaine. La corruption apparaît comme un mal parce qu'elle rompt la condition d'égalité entre les citoyens. Le fait qu'elle perdure dans les démocraties contemporaines sous des formes variées suggère une certaine faillite de la thèse de Max Weber à propos de la transformation des sociétés modernes progressivement régies par « l'autorité légale-rationnelle » ; cela souligne également la réalité d'un pouvoir social structurant, un pouvoir oblique dont ce texte s'attache à comprendre la logique par l'observation de cas d'espèce.
Le problème posé par la corruption ne peut se régler par une approche purement juridique ; on ne peut pas non plus, pour les démocraties pluralistes d'aujourd'hui, espérer ranimer la vertu civique des Anciens. Dans nos sociétés « d'après la vertu civique », traversées par certaines formes irréductibles du pouvoir oblique, quelle éthique publique est donc aujourd'hui possible ?
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