"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Florence, 1557. Le peintre Pontormo est retrouvé assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. Un tableau a été maquillé. Un crime de lèse-majesté a été commis. Vasari, l'homme à tout faire du duc de Florence, est chargé de l'enquête. Pour l'assister à distance, il se tourne vers le vieux Michel-Ange exilé à Rome.
La situation exige discrétion, loyauté, sensibilité artistique et sens politique. L'Europe est une poudrière. Cosimo de Médicis doit faire face aux convoitises de sa cousine Catherine, reine de France, alliée à son vieil ennemi, le républicain Piero Strozzi. Les couvents de la ville pullulent de nostalgiques de Savonarole tandis qu'à Rome, le pape condamne les nudités de le chapelle Sixtine.
Perspective(s) est un polar historique épistolaire. Du broyeur de couleurs à la reine de France en passant par les meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, chacun des correspondants joue sa carte. Tout le monde est suspect.
Florence 1557, le peintre Pontormo est retrouvé poignardé au pied d’une fresque gigantesque qu’il était en train de terminer pour compte de Cosimo Médicis, Duc de Florence. Ce dernier confie à son homme de confiance Vasari la mission de trouver qui a tué Pontormo mais aussi de mettre la main sur une toile offensante pour sa fille aînée Maria, puis de la détruire avant qu’elle ne tombe dans des mains ennemies. Car Cosimo a de nombreux ennemis, à Florence avec les héritiers du moine prédicateur Savonarole, à Rome avec le Pape, en France avec la reine Catherine de Médicis qui complote contre lui. Dans cette enquête protéiforme, tout le monde pousse ses pions, du modeste apprenti jusqu’aux monarques.
De tous les romans de Laurent Binet que j’ai lu, celui-ci est clairement le plus difficile d’accès. Et ce n’est pas peu dire car « HHhH » ou encore « La 7ème fonction du langage » n’était déjà pas super accessible. Mais ici, Laurent Binet franchi un cap. En préface, il présente son roman comme un paquet de lettres achetées à prix d’or chez un brocanteur italien, et qu’il se fait fort de nous livrer brute de décoffrage, telles quelles, afin de nous offrir un thriller historique. Et donc voilà les lettres qui s’enchaînent pendant 300 pages, entre un nombre important de personnages, le plus souvent des personnages historiques bien réels comme la famille Medicis ou Michel-Ange. Autour de l’intrigue « policière » sur l’assassinat du peintre Pontormo viennent se greffer plusieurs autres intrigues secondaires : la romance contrariée entre Maria de Medicis et un page de son père, les frasques de deux religieuses à la fois férues de peinture et de Savonarole, l’inondation de Florence par les eaux de l’Arno, le tableau infamant pour la pauvre Maria que Cosimo veut récupérer et détruire mais que ses ennemis veulent juste récupérer, l’ébauche d’une forme de syndicalisme pour les ouvriers de l’art, etc. Comme les lettres (fictives) sont présentées telles quelles, sans éléments de contexte, sans explication d’aucune sorte en histoire de la Renaissance italienne ou en histoire de l’art, et de surcroît dans un langage précieux, et bien il faut parfois bien s’accrocher pour… ne pas décrocher ! C’est un roman qu’il faudrait lire avec une encyclopédie à côté de soi car tous les lecteurs ne sont pas très au fait des peintres italiens de la Renaissance et des subtilités de la vie politique italienne du milieu du XVIème siècle. Par exemple, si vous ne savez pas qui était Savonarole, et bien il vous faudra chercher l’info vous même car le roman (à part une courte préface) n’explique rien. Mais avec un peu de volonté et de persévérance, on arrive au bout de « Perspectives » et on découvre qui a tué Pontormo, et attention, c’est une surprise ! C’est indéniablement un roman ambitieux dans sa forme car Binet renoue avec un style tombé un peu en désuétude : le roman épistolaire. J’aime bien ce genre de narration qu’on ne voit plus beaucoup, c’est vrai. Dans l’écriture délicate et précieuse aussi le roman est ambitieux, on croirait vraiment des lettres de l’époque dans un style élégant mais pas caricatural. En revanche, sur le fond, Laurent Binet m’a parfois un peu perdu en route a force de digressions, de longueurs, de personnages que j’ai eu du mal à ne pas confondre entre eux et d’intrigues secondaires.
Florence au XVIème siècle
Le peintre Pontorno, chargé de la réalisation d'une fresque par le duc de Florence, est retrouvé assassiné. Il apparaît rapidement qu'une partie de sa fresque a été modifiée ; avant ou après la mort du peintre ? Un mystérieux tableau, représentant Maria, la fille du duc, en Vénus, disparaît.
Le duc charge Vasari, son homme à tout faire, de résoudre ces trois énigmes. Ceci sur fond d'intrigue du duc pour devenir roi de Toscane, et de la France pour conquérir Naples...
Le roman historique et épistolaire de Laurent Binet nous plonge dans la Florence de la Renaissance. On y retrouve tout : les conflits de la famille Médicis, entre France et Toscane ; les rivalités ou complicités entre artistes ; les jeux de l'amour et du pouvoir ; les enjeux de société entre possédants et ouvriers.
Les solutions des intrigues sont bien cachées derrière les échanges de courriers, qui demandaient plusieurs jours pour aller de Rome à Florence, de la Toscane à la Vénétie ou de Venise à Paris.
Les personnages, un peu trop nombreux, paraissent tous entourés d'ombre et de brouillard. Qui sont-ils réellement et que cherchent-ils ? Ils paraissent tous quelques peu retors, mais au-delà ? Si l'on excepte Maria ou Michel-Ange, la question n'obtient pas de vraie réponse jusqu'à la fin...
Le roman épistolaire est un genre. Je n'ai rien à redire à la rédaction des courriers ; ils sont compréhensibles, avec un vocabulaire riche assez peu marqué par le temps passé. En revanche, la forme de la narration, s'appuyant sur un grand nombre de personnages correspondant entre eux, ne facilite pas la compréhension du roman. Un peu comme si un peintre pointilliste avait voulu utiliser trop de nuances de couleurs...
J'espérais mieux.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/06/17/perspectives-de-laurent-binet-chez-grasset-jesperais-mieux/
Ce polar historique est original et singulier par sa composition. En effet, l’auteur, Laurent Binet ne nous transcrit pas simplement une histoire de A à Z. Non, au contraire, le récit est offert aux lecteurs par une série chronologique de lettres échangées entre les différents protagonistes, tous des figures importantes de l’Histoire florentine, italienne et française.
Débutant en janvier 1557 et se clôturant en juillet 1558, ces missives relatent l’enquête entourant le meurtre du peintre Pontormo près des fresques auxquelles il travaillait depuis de nombreuses années ainsi que l‘existence d’un tableau faisant preuve d’un crime de lèse-majesté.
J’ai adoré cette singularité pour la construction de l’histoire. Jamais, je n’avais trouvé cela dans mes lectures et le travail de Laurent Binet est tout simplement incroyable. J’ai été fascinée par cette façon de faire ainsi que par l’essence du roman qui m’a plu, grande amatrice d’art et d’histoire que je suis.
L’ayant lu et écouté en lecture immersive, j’ai su m’y faire et m’y retrouver, malgré la multitude de personnages et les noms à consonance majoritairement italienne. Si j’avais choisi que l’écoute, je ne sais pas si mon plaisir aurait été à la même hauteur. En effet, malgré une liste des correspondants au début du livre, ils interviennent tous à des moments différents et n’étant lus « que » par 4 voix différentes (ils sont plus nombreux), je pense que ça ne doit pas être chose aisée.
J’adore la voix de Françoise Cadol. Pour ceux qui ne la connaissent pas, c’est la voix française des actrices Sandra Bullock et Angelina Jolie, entre autres. Elle est parfaite dans le rôle qui lui a été attribué. Les voix des autres acteurs (Marion Trintignant, Nicolas Djermag et Emmanuel Lemire) sont aussi très agréables à écouter et il y a une bonne harmonie entre elles.
Un livre et un livre audio que je ne peux que vivement vous conseiller !
Un texte épistolaire, il fallait oser. Souvenir d'un des seuls romans épistolaires que j'aie lu, les fameuses "liaisons dangereuses", souvenir de lecture lycéenne.
Souvenir d'avoir lu les textes de Vasari, peintre, architecte et historien de l'art, je me souviens de ses portraits de peintre, pas toujours tendre dans ses chroniques.
Laurent Binet lui en fait un personnage central de son roman épistolaire : nous sommes à Florence en 1557 et à travers 176 lettres, nous allons essayer de comprendre comment est mort Pontormo, un vieux peintre qui travaillait de puis plusieurs années sur des fresques et qui a été retrouvé mort. Vasari va être chargé par le duc de Florence, de retrouver le ou les coupables. A travers les différentes lettres échangées, nous allons alors découvrir plusieurs intrigues, amoureuses, politiques, artistiques : nous croisons Marie, la fille du duc, qui écrit à sa tante, Catherine de Médicis, qui est à Paris, Michel-Ange, en exil à Rome. Et au fur et à mesure de la lecture des lettres, nous allons découvrir ce monde d'intrigues et finalement savoir qui a poussé le peintre au bas de l'échafaudage. Il y a aussi des références politiques, artistiques (les différents métiers autour des grands Maîtres), les rivalités entre les "grands" mais aussi les "petits" : des mariages arrangés, des fuites amoureuses, des rivalités entre peintres, entre corps de métier.
Un texte qui se dévore et dans lequel nous apprenons beaucoup que ce soit sur des événements politiques, culturels, religieux, artistiques.
Un polar historique épistolaire réussi et un sacré moment de bonheur de lecture.
#Perspectives #NetGalleyFrance
Perspective (s) de Laurent Binet
Florence 1557. Le peintre Pontormo est retrouvé assassiné au pied des fresques auxquels il travaillait depuis onze ans. Un tableau représentant une vénus a été maquillé. Un crime de lèse-majesté est commis. Vasari, l’homme à tout faire du Duc de Florence est chargé de l’enquête et il se tourne vers Michel-Ange qui âgé exilé à Rome qui sous la surveillance du Pape est en train de peindre le dôme de la basilique Saint-Pierre de Rome. Pourquoi faire appel a cet illustre maitre ? Parce qu’en examinant la fresque au pieds duquel fut découvert Pontormo avec deux blessures dont une mortelle, sa fresque sur une toute petite partie a été repeinte avec grand soin, qui laisse à penser que ce fut Pontormo qui est revenu sur sa peinture ou alors qu’un peintre proche de lui ou étant suffisamment expert a effectué cette retouche si je peux dire. La situation exige discrétion, loyauté, sensibilité artistique et sens politique. Dans ce polar historique et épistolaires, par 176 lettres entre les différents protagonistes de cette enquête, nous serons les témoins privilégiés. Il est rare et je pense que je ne me trompe pas de dire que nous sommes aux cœurs des nombreuses intrigues, investigations, conspirations, procès d’intentions, soumissions par le truchement de ces correspondances écrites. Grace à Laurent Binet nous allons découvrir que du broyeur de couleur à la reine de France en passant par tous les meilleurs peintres, sculpteurs, architecte d’Italie et de Florence, chacun a un moment donné est suspecté de ce meurtre. Florence dit Laurent Binet était à la moitié du XVIe siècle un creuset bouillonnant de passions, ou fleurissaient les génies. Le hasard si celui-ci existe a voulu que Laurent Binet à Toscane, est arrivé chez un antiquaire manchot lui tend un paquet de vieilles lettres jaunies par le temp. Au bout de la lecture de la troisième lettre dit-il pour m’en assurer de l’authenticité de celles-ci, je sortais ma bourse et de retour à mon hôtel je lus d’une traite ce qui va suivre. Trois années de sa vie sont occupées à la rédaction de ce roman car il s’agissait de rendre lisible une correspondance du XVIe siècle en toscan au lecteur français. Vous retrouverez à la page 15 de ce livre la liste des correspondants ; je vous cite : Catherine de Médecis, Piero Strozi maréchal de France, Giorgio Vasari, proche conseiller de Cosimo, Michel-Ange Buonarroti ; Paul IV pape, ennemi juré des protestants, des juifs, des artistes, des livres, créateur de l’Index Librorum prohibitorum, allié de la France contre l’Espagne, Jacomo da Pontormo, peintre ; Bachiacca Maria de Médicis entre autres. J’espère qu’avec ces quelques lignes, je vous aurai donné l’envie de lire Perspective(s) de Laurent Binet. Un polar unique de part son écriture et l’intrigue que je vous laisse découvrir sans tarder. Bien à vous.
Je vais être honnête, j'ai détesté et ça m'a demandé beaucoup de patience pour ne pas abandonner. Je ne suis pas du genre à me "forcer" mais comme c'est un livre dont nous allons débattre à mon club de lecture, je me suis sentie obligée.
La 4eme de couv me promettait de passer un bon moment.. un polar (mon genre préféré), de l'histoire de l'art (ma période préférée est la Renaissance!) et une pointe d'histoire tout court. Et bien dommage, c'est raté. J'ai trouvé ce livre très lent (trop de correspondance et de cancan) et surtout limite "pompeux", comme une envie de l'auteur d'en faire beaucoup trop. Je suis totalement passé à travers de cette lecture.
De l’auteur, j’avais aimé La septième fonction du langage, HHhH et détesté Civilisations.
J’entrais donc dans ma lecture à petits pas.
J’ai dévoré ce roman le temps d’une après-midi qui m’a fait vivre à Florence en 1557 lorsque Pontormo peignait l’intérieur de la Basilique de la ville.
J’ai lu avec passion les correspondances que s’échangent Michel-Ange et Vasari, Maria et sa tante Catherine de Médicis, mais aussi le Duc de Florence et le père de son futur gendre Hercule d’Este.
Vous ne connaissez pas tout ce petit monde ? Rassurez-vous moi non plus avant de commencer ma lecture.
J’ai découvert les guelfes et les gibelins qui se livraient une guerre continuelle dont personne n’a retenu les causes.
J’ai découvert la doctrine du frère Jérôme Savonarole qui a dirigé un régime théocratique dans la ville de Florence au XVe siècle.
Je ne connaissais pas le pape Paul IV et sa détestation de la représentation du corps nu.
Le nom de Benvenuto Cellini n’évoquait pour moi qu’un opéra de Berlioz, c’était également un orfèvre florentin.
J’ai découvert le poème My last Duchess de Robert Browning à propos de la mort de sa femme Lucrèce de Médicis trois ans après leur mariage.
Une lecture instructive et dépaysante.
L’image que je retiendrai :
Celle des personnages annexe comme le broyeur de couleurs ou l’amant de Maria qui apportent de la vie au récit des faits et gestes des Grands Hommes.
https://alexmotamots.fr/perspectives-laurent-binet/
Une enquête policière façon Agatha Christie, un roman épistolaire à la manière des « Liaisons dangereuses » et la Florence des Médicis dix ans après la mort de Lorenzaccio : c’est tout cela que nous offre Laurent Binet dans son dernier roman, « Perspective(s) ». Qui a tué le peintre Jacopo Pontormo, en charge des fresques de San Lorenzo, qui abrite la chapelle des Médicis et qui devait rivaliser avec les peintures de Michel Ange pour la chapelle Sixtine ? Telle est l’enquête que doit mener Vasari (l'architecte du corridor passant au-dessus du Ponte Vecchio) pour le compte de Côme de Médicis (celui qui arrive au pouvoir après l’assassinat du duc Alexandre chez Musset). L’intrigue se développe à travers les lettres des différents protagonistes, qui finissent tous par être soupçonnés !
Outre les clins d’œil aux classiques de Musset et Laclos, j’ai vraiment savouré ces lettres, chacune est un morceau de bravoure, on sent toute la jubilation et le plaisir de l’auteur à les écrire. Le vocabulaire désuet, les tournures ampoulées quand Vasari s’adresse à Michel Ange, le maître adoré de toute une génération de peintres, les grivoiseries des uns, le cynisme des autres, j’ai trouvé que toute une société prenait vie, dans toutes ses composantes sociales (avec malgré tout un langage différent employé chez le soudard Bellini ou chez Catherine de Médicis, chez qui on retrouve des accents de Mme de Merteuil). Il y est question des conditions de vie des petits artisans de Florence, de la condition des femmes, monnaies d'échange pour sceller les alliances entre grandes familles, de politique, d'histoire de l'art... On mesure tout le travail de préparation de l'auteur.
En bref, un roman plein de brio, à l’écriture jubilatoire et au plaisir communicatif, qui ne donne qu’une envie, celle de revoir Florence !
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