"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un festival d'action, d'humour et d'émotion, toujours servi par le point de vue ironique et acéré de Trevanian sur la condition humaine, à travers une succession de personnages inoubliables : un jeune psychopathe qui charme sa victime crédule, deux solides femmes basques qui se disputent un pommier, un vieux forain qui fait l'éducation de son apprenti, la légende d'un Amérindien cherchant à unifier son peuple, un écrivain célèbre qui apprend une vérité dérangeante sur lui-même... Des grandes villes d'Amérique à Paris, de la Terre Sainte à l'Angleterre mythique ou au Pays basque, ce livre est un festin épicé, copieux et finalement délicieux.
Trevanian, l'auteur de Shibumi, La Sanction et L'Été de Katya, possède un talent unique, encensé par des millions de fans dans le monde.
Mystérieusement caché derrière des pseudonymes qui alimentèrent les rumeurs les plus folles, l’auteur américain (1931 – 2005) qui vécut longtemps incognito dans les Pyrénées basques françaises serait peut-être retombé dans l’oubli, malgré ses millions d’exemplaires vendus partout dans le monde par la seule force de son aura légendaire, si la maison Gallmeister n’avait entrepris la réédition progressive de son œuvre, inclassable et protéiforme. Après, dernièrement, le doux-amer roman L’été de Katya, c’est au tour d’un recueil de nouvelles, paru en anglais en 2000, de nous faire partager le regard incisif et ironique de l’écrivain sur la nature humaine.
Une histoire encadre l’ouvrage, en lui donnant son titre et en l’ouvrant, mais aussi, d’une manière plus originale, en lui servant de clôture avec cette fois un autre dénouement qui en change totalement les perspectives. Illustration de l’idée que « les gens gentils [peuvent] être pires que les méchants, parce qu’il est impossible de lutter contre les gens gentils », la narration se joue à brouiller notre perception du danger quand une pauvre fille malade de solitude rencontre un mauvais garçon tout ce qu’il y a de plus empathique et désarmant. La surprise sera par deux fois au rendez-vous, montrant fort ironiquement qu’il ne faut jamais se fier aux apparences, que l’on soit personnage ou lecteur.
Entre les deux manches de cette partie de colin-maillard opposant traîtreusement ange et démon, l’on sautera des combines d’un vieux forain aux supercheries d’un écrivain dans l’Amérique des années 1930, d’une légende amérindienne que n'aurait pas reniée Jean de La Fontaine et d’un truculent ensorcellement dans une forêt anglaise au temps du roi Arthur aux étonnements contempteurs d’un Ponce Pilate aux prises avec les irrationnelles fièvres messianiques de la Judée, ou encore d’une curieuse scène de drague dans un café de Dallas à un vaudeville mené à fond de train – ou plutôt de calèche – dans les rues de Paris. Le tout ponctué, pour le grand plaisir de nos zygomatiques, de scènes basques résolument satiriques et hilarantes, dénonçant les attaches régionales de l’auteur.
Entre tendresse et acidité, l’ironie s’en donne à coeur joie dans ces pages des plus variées qui pointent toutes quelque travers de la nature humaine, en une série de portraits et de situations si réalistes jusque dans leur fantaisie que l’on en frissonne autant que l’on en rit. Chacune de ces nouvelles est un petit bijou de maîtrise littéraire, à déguster de surprise en surprise. Coup de coeur.
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