"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
: La Corse a toujours eu sur son sol une foule d'élites. Les unes génoises, gouverneurs, prélats des cinq évêchés, tous issus des patriciens de Gênes, les Doria, Lomellini, Spinola, Fieschi, Giustiniani. Les autres corses : riches négociants partant du cap Corse à la recherche de blé égyptien échangé contre du corail de Tabarka, de Bône ou de La Calle ; riches Calvais partis aux Amériques à partir de 1550, deux générations après Colomb ; marchands bastiais ou ajacciens ; banquiers et notaires bonifaciens (ancêtres de Napoléon 1er). Ces élites corses portaient des qualificatifs devant leurs patronymes : nobile (= notable), signor (= monsieur), illustrissimo signor. Les seigneurs feudataires étaient eux des magnifici ou signori feudatarii (Da Mare, Gentile, Della Rocca, Leca, Ornano, Istria, Bozzi). Mais Gênes fière de son patriciat n'anoblissait que peu les Corses. Gênes accordait quelques récompenses (benemeriti de Saint-Georges). Quelques privilèges : le droit de s'asseoir et de rester couverts devant le Sénat ou le gouverneur ; le droit de jouir d'une escorte armée lors de ses déplacements. Jouir de la noblesse fut une longue revendication corse à partir de l'enrichissement européen du XVIe siècle. Cette noblesse, les Corses pouvaient l'acquérir à Marseille, Livourne ou Valence (Espagne). Chevaliers de Pise. Comtes savoyards. Chevaliers de Malte ou de Saint-Etienne de Toscane. Hidalgos espagnols. Comtes pontificaux. Ducs russes (Pozzo di Borgo).
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