"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
De Valladolid en 1551 à la seconde abolition en 1848, puis du 17è siècle à nos jours, deux périodes, deux temps se superposent et s'entremêlent. Le temps de l'esclavage et celui du marronnage. Le premier est celui des maîtres, l'autre des esclaves. L'un est figé dans l'assurance qu'un dieu unique et la nécessité économique justifient l'horreur, l'autre est le mouvement suivi sur le layon de libération qu'ont tracé les esprits et les dieux emmenés avec soi depuis l'Afrique. L'abolition s'est faite, mais qu'en est-il du marronnage aujourd'hui ? Le Marron s'est auto-libéré du joug du maître. Terreur et souffrance ne l'ont pas arrêté. Mais est-il outillé pour résister à l'emprise de la société actuelle, uniformisante ? Depuis la départementalisation de 1946, il faut résister encore. Résister à l'assimilation, c'est refuser la dissolution dans un mode de vie où ses coutumes, ses dieux, ses esprits, n'ont pas de place, quand c'est en s'appuyant sur ces croyances mêmes que le Marron a forgé une société stable depuis trois siècles. C'est cette cohésion sociale qui est désormais l'enjeu du marronnage aujourd'hui.
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