"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand il se lève à l'aurore pour aller voir les vaches à l'étable, Gareth s'aperçoit que l'une d'elles, sur le point de vêler, a disparu.
Il part à sa recherche au moment où commence une nouvelle journée de canicule implacable. Ses soucis le distraient de son but : l'avenir de ses terres, les migraines de sa femme, qui semble s'éloigner de lui, son désir toujours vif pour elle. Dans la chaleur qui croît, Gareth se surprend à chercher bien davantage qu'une simple vache perdue. Avec une clairvoyance profonde et sur un ton élégant, Cynan Jones donne la parole aux survivants d'un ancien monde qui exaltent la beauté et la puissance de leur terre face aux brusques changements de leurs conditions d'existence.
Il livre ainsi une histoire sensible et déchirante portée par une langue empreinte de nostalgie, de sagesse et d'amour.
Il est des livres par lesquels il faut accepter de se laisser porter et qui, sans que l’on ne voit rien venir, vous happe. En ce nouveau jour de sécheresse, c’est à côté de Gareth que l’on chemine. Il est sorti ce matin voir les vaches, voilà ce qu’il a dit à Kate, sa femme. Mais là dans le foin ensanglanté gisait un veau mort-né et une autre de ses vaches, prête à vêler, avait pris la poudre d’escampette. Alors Gareth est parti à sa recherche. Il est parti, pas très loin, alentour mais comme si retrouver et sauver cette vache aiderait à sauver le reste. A sauver ce troupeau dont trop de veaux meurent en ce moment. A réussir à obtenir ce terrain convoité. A oublier que sa femme s’éloigne, dans les migraines et les siestes. Kate, son amour qu’il désire encore souvent. Kate qu’il a vu pleurer et se taire et se fermer un jour, sans qu’il comprenne vraiment pourquoi. Et c’est de cela aussi que parle ce roman, à travers l’histoire de Gareth, de Kate et de leurs enfants Dylan et Emmy, de ces non-dits, de ce qui blesse et que l’on garde au fond de soi, des rêves que l’on ne partage pas, des secrets qui rongent, des reproches jamais prononcés qui gangrènent. D’amour aussi car il y en a, il en a eu, entre Gareth et Kate et qu’ils sont beaux ces passages où Gareth évoque sa femme, son corps comme un double nécessaire au sien ! La force de ce roman court se niche justement dans ces mots qui déclenchent un sourire, une émotion, une frayeur, vous surprenant au détour d’un paragraphe. Une très jolie découverte !
Longue sécheresse se passe à la campagne, dans le pays de Galles. Gareth vit à la ferme avec sa femme et leurs deux jeunes enfants. Le roman couvre une seule journée dans la vie de la famille.
Gareth passe cette journée à la recherche d'une de ses vaches qui s'est sauvée. Perturbé par la naissance le matin même de deux veaux morts-nés qui lui rappelle les fausses couches à répétition de sa femme, il laisse son esprit vagabonder. Il pense à son père qui lui a légué la ferme, à son épouse qui a l'air de ne plus l'aimer, au voisin ruiné qui s'est suicidé, au vieux chien que le véto va venir piquer., à son troupeau qui est peut-être malade, à la vieillesse qui arrive.
Gareth va rechercher plus que juste une vache manquante.....
Kate, son épouse est restée à la ferme, elle préfère dormir pour oublier la douleur provoquée par la migraine et et les souvenirs pénibles qu'elle préférerait oublier.
La rouanne, la vache fugueuse, doit bientôt mettre bas mais n'a pas l'air de bien comprendre ce qui se passe. Elle a un peu perdu le nord et erre sans but.
Pendant cette journée les deux époux vont réfléchir chacun de leur coté à leur vie.
Le soir ils se retrouvent, la pluie se met enfin à tomber. Cette averse peut paraître comme une promesse de renouveau pour le couple mais le lecteur, lui, sait qu'une tragédie les attend.
Le thème central du roman est la fragilité de la vie, qu'elle soit humaine, animale ou végétale. La mort y est omniprésente et évoquée parfois de façon crue. Gareth décrit par exemple avec la précision d'un entomologiste médico-légal, comment les insectes envahissent le cadavre d'une taupe. Par contre l'euthanasie de Curly, le vieux chien, est abordée avec une pudeur très touchante mais parce que ça n'est pas lui qui la raconte.
L'auteur est un homme de la terre, son regard sur la nature est lucide. Il sait que mère nature est aussi prompte à donner la vie qu'à la reprendre mais il sait quand même rester sensible à ses beautés, même les plus minuscules, qu'elle offre à celui qui sait voir.
C'est un récit très court que j'ai lu lentement, relisant deux ou trois fois les mêmes phrases pour bien m'imprégner de leur beauté.
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