"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Martin Gilmour ne s'est jamais vraiment senti à sa place. Mais en réussissant à décrocher une bourse pour la prestigieuse Burtonbury school, ce fils unique d'une mère célibataire sans le sou s'est vu ouvrir un monde auquel il n'aurait même jamais oser rêver : celui de l'aristocratie britannique. Un monde clos, exclusif, sur lequel règne le très charismatique, populaire et séduisant Ben Fitzpatrick.
Contre toute attente, entre l'héritier d'une dynastie et le working class héros va se nouer une forte amitié. Amitié qui va perdurer, quand Ben sera pressenti pour une haute fonction politique et que Martin se sera fait un nom en tant que critique d'art. Quand le premier épousera la très parfaite Serena et que Martin se mettra en ménage avec la très discrète Lucy.
Ce soir, dans la somptueuse demeure familiale, Ben fête ses quarante ans. Tout le gratin est présent. Martin aussi.
Le lendemain, Lucy est internée, Serena est à l'hôpital, Ben est à son chevet. Et Martin répond aux questions de policiers bien déterminés à comprendre : que s'est-il passé durant cette party ? Comment cette amitié a-t-elle subitement volé en éclats ? Pourquoi un tel déchaînement de violence ? Le vers était-il dans le fruit dès le départ ?
n livre sombre que cette invitation. Le roman s'ouvre par l'interrogatoire de Martin quelques jours après le grandiose anniversaire de Ben pour ses 40 ans.
Ben est le meilleur ami de Martin mais la fête a dégénéré ; la femme de Ben est dans le coma et celle de Martin en dépression.
Que s'est-il passé ? Pour comprendre, il faut revenir dans les années 80 quand les deux garçons se rencontrent en pension. Sur quoi est basée cette amitié entre un garçon fortuné et populaire et un autre d'un milieu modeste et qui manque de confiance en lui ? L'auteure alterne entre les époques et les narrateurs. Il y a les secrets, les non-dits, la domination de l'un et la fascination de l'autre. Une relation malsaine qui est décrite au fil du roman. Le style et le rythme sont parfaits pour cette intrigue et rend parfaitement la complexité des personnages
Que s'est-il passé à la fastueuse fête d'anniversaire de Ben Fitzpatrick pour que sa femme se retrouve à l'hôpital, son meilleur ami, Ben Gilmour, au poste de police et Lucy , la femme de ce dernier, internée en psychiatrie ? Il y a parfois des invitations qu'il vaut mieux refuser...
Un livre prenant sur une histoire d'amitié trouble sur fond de lutte de classes et recherche d'identité. C'est grinçant, piquant, diabolique et redoutablement efficace! Un très bon roman, bien écrit avec une tension qui monte crescendo ! J'ai beaucoup aimé !
Avec des accents typiquement britanniques de différence de classes sociales et de bienséance, Elisabeth Day nous offre un roman qui nous tient en haleine. Sous couvert de bonne société, elle explore la face cachée des amitiés entre deux hommes que leurs classes devraient justement tenir éloignés, que tout oppose et qui pourtant s’enorgueillissent d’une longue et fidèle amitié.
Martin Gilmour est un critique d’art reconnu, un écrivain plutôt raté, un homme fade et sans attrait. Avec son épouse la douce et très effacée Lucy ils sont invités à l’anniversaire de l’ami de toujours, l’élégant et talentueux Ben Fitzmaurice. Ils se connaissent depuis l’adolescence, lorsque Martin, ébloui par Ben, avait décidé de conquérir son amour… ou son amitié ?
Dans la somptueuse maison que le couple vient d’acquérir et de rénover, Ben les accueille avec Serena. Ce soir-là, anniversaire et crémaillère viennent valider la réussite de Ben, mais les deux couples doivent d’abord se parler…
Quand le roman débute, Martin est au commissariat...
Lire la suite de ma chronique sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/10/22/linvitation-elizabeth-day/
Ben et Martin sont amis depuis les bancs du pensionnat chic qu'ils ont fréquenté dans leur tendre jeunesse. Le beau, flamboyant, riche, populaire, Ben Fitzmaurice, issu d'une grande famille anglaise avait pris la défense de Martin Gilmour, pauvre boursier, introverti, orphelin de père, mis à mal par les brutes épaisses partageant son dortoir. Cette amitié a évolué au même rythme que les deux hommes qui aujourd'hui sont mariés, et épanouis professionnellement. Ben a épousé la belle Serena, lui a fait trois enfants et a repris les rênes de l'empire familial. Martin est critique d'art et écrivain, son dernier ouvrage a d'ailleurs remporté un franc succès, ce qui fait la fierté de la douce et discrète Lucy, son épouse. Mais les deux amis se voient moins ces derniers temps. Ben et Serena passent leur temps libre dans les Cotswolds où ils ont acheté et rénové à grands frais le prieuré de Tipworth pour en faire une somptueuse résidence secondaire. La pendaison de crémaillère se fera pour les 40 ans de Ben lors d'une soirée où se côtoiera tout le gratin londonien, journalistes people, politiques de premier plan, chanteurs à la mode, mannequins en vue. Et Martin et Lucy, mal à l'aise, nerveux, vexés d'avoir été obligés de loger dans un hôtel minable alors que la propriété compte de nombreuses chambres.
Le lendemain, Lucy est à l'hôpital, dans le coma, Ben à son chevet, Lucy dans une maison de repos et martin interrogé par la police. Et une question se pose : que s'est-il passé lors de cette fête qui se voulait exceptionnelle et de bon goût ?
Le sujet de l'amitié bancale qui unit deux êtres aussi dissemblables que possible, l'un ayant un ascendant certain sur l'autre n'est pas nouveau en littérature. Mais l'anglaise Elizabeth Day y apporte sa touche personnelle en nous livrant une satire sociale qui allie avec succès comédie et polar. Car oui, il y a bien tous les ressorts du roman à suspense dans cette invitation qui tourne au drame. La tension est maintenue tout au long du livre et, au fil des pages, les liens qui unissent les deux couples sont disséqués et mis à nu. Ce mélange d'amour, d'admiration, d'envie, de jalousie, de manipulation et d'attirance homosexuelle qui fait le ciment et aussi la tombe de l'amitié entre Ben et Matin qui, sous la plume de Day, sont tour à tour sympathiques ou détestables. Les femmes, ''pièces apportées'', tiennent le rôle de témoins de cette amitié. Mais pas de témoins muets. L'évanescente Serena sait dire tout le dédain qu'elle éprouve pour l'homme du peuple qui sert d'ami à son mari. Et la gentille Lucy ne mâche pas ses mots quand il s'agit de dénoncer l'égocentrisme et l'arrogance de ces nantis que Martin l'oblige à fréquenter.
Roman grinçant, critique et terriblement addictif, L'invitation est une réussite absolue, un moment de lecture qui réserve son lot de surprises et de révélations.
Ce qui aurait dû être une agréable fête d’anniversaire, s’est rapidement transformée en descente aux enfers pour Martin et sa jeune épouse Lucy.
Dès le départ, quelque chose n’avait pas fonctionné, pourquoi des amis de longues dates, à qui la maison a toujours été ouverte, ont-ils été obligé de loger dans un modeste hôtel voisin alors que bien des chambres restaient disponibles dans la luxueuse maison de Ben et Serena?
Pourtant entre les deux hommes, il s’agissait d’une amitié durable et solide, c’est du moins ce que pensait Martin aveugle à la domination et à l’ambiguïté qui s’était installé peu à peu. Bien sûr, il y avait eu ce surnom de PO, petite ombre, qui lui collait à la peau pour lui rappeler ces années d’enfance et d’adolescence où Ben lui assurait une sorte de protection aussi indispensable que malsaine.
Lors de cette fête organisée dans un magnifique presbytère, demeure de Ben, les masques tombent comme si l’heure de régler les comptes avait sonné.
Une atmosphère lourde s’installe peu à peu, les épouses n’étant pas en reste par leurs réflexions acerbes pour accroître la tension ambiante.
Ce roman oscille entre polar et thriller psychologique, parfaitement maîtrisé, l’écriture est addictive.
Habilement construite, l'histoire se tricote à l’envers et débute le jour d'après, alors que Martin est interrogé par la police tandis que Serena, la jeune épouse de Ben est plongée dans le coma.
L’auteur réussit parfaitement à mettre à jour l’ambivalence entre les deux garçons, leur passé dans lequel ni l’un ni l’autre n’est parfait.
Les caractères des protagonistes sont minutieusement disséqués par la plume alerte et précise d’Elizabeth Day.
J’ai particulièrement aimé Lucy, épouse obéissante et apparemment soumise de Martin, qui est la seule finalement à avoir le courage d’exprimer la rancœur qu’au fond tout le monde ressent.
Je remercie NetGalley et les Editions Belfond qui m’ont permis cette passionnante découverte.
https://attrape-mots.blogspot.com/2018/06/mon-avis-sur_6.html
Que s'est-il passé lors de la soirée des Fitzmaurice ? Qu’est-ce qui a bien pu arriver pour que la femme parfaite de Ben se retrouve dans le coma, que la femme de Martin se retrouve en hôpital psychiatrique, et que l’amitié entre Ben et Martin soit ainsi brisée ?
Toutes ces questions vont rester suspens durant toute notre lecture. Ce roman n’est certes pas un thriller, un véritablement policier à proprement parler, mais il se construit autour de ce drame final - drame dont nous ignorons dans un premier temps les origines et les liens secrets. L’intrigue est bien construite, menée d’une main de maître : l’art du suspense est maitrisé à la perfection par Elizabeth Day. On est tenu en haleine du début à la fin et les pages défilent toutes seules entre nos doigts. J’ai été véritablement fascinée par la découverte progressive des prémices du drame, par la mise en place du drame qui se rejoue devant nous.
On reconstitue peu à peu le puzzle grâce aux différents allers-retours dans le temps : les chapitres alternent différents points de vue : entre l’interrogatoire de Martin, ses souvenirs, et le journal de Lucy. On remonte ainsi jusqu’à l’enfance de Martin, passant par tous les évènements qui ont fondé sa relation avec Ben. On découvre peu à peu tous les pans de l’ambiguë - et malsaine - relation entre Ben et Martin. Bien que ces deux personnages sont - à leur façon - assez détestables, on est très vite fasciné par leur amitié, par leur relation.
Sur fond de non-dits, de désirs refoulés, et de jeu de pouvoir, le drame final se prépare. Au fil des pages, pièce par pièce, le lecteur reconstitue donc l’histoire qui le mène droit vers cette finale invitation, vers cette dernière soirée.
J’avoue avoir été finalement un peu déçue lorsque le suspense est retombé et que l’on découvre ce qu’il s’est passé : mais il se révèle finalement moins important de savoir ce qu’il passé ce soir-là que de savoir comment on en est arrivé là.
A votre avis, qu'est-ce qui peut faire basculer en une soirée une amitié vieille de presque 30 ans ? Comment deux amis qui ne se sont pas quittés depuis l'adolescence peuvent du jour au lendemain se retrouver les pires ennemis ? Que cachait donc cette fameuse invitation ?
Des questions, le lecteur s'en pose tout le long de ce roman. Il est invité à être le spectateur de cette soirée qui vire au cauchemar, il en suit le déroulement heure par heure jusqu'au drame. Le récit de cette soirée est entrecoupé des déclarations de Martin lors de son interrogatoire le lendemain et de celles de sa femme, Lucy, internée et présentée à un psychiatre. Mais pour comprendre ce qui s'est joué hier, il faut savoir ce qui s'est construit petit à petit depuis plus de 20 ans.
L'invitation fait monter le suspense en plaçant le lecteur en position de témoin numéro 1 de cette amitié aux contours troubles.
L'intrigue de ce roman est bien menée et c'est surtout la seconde moitié du livre qui m'a hameçonnée. A travers les yeux de Martin et de Lucy je me suis détectée à reconstituer le puzzle jusqu'au final.
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