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La propagande est connotée péjorativement alors qu'elle est partout au quotidien ne serait-ce que dans les éléments de langageâÂÂeuros- C'est pourquoi la période 1938-40 est emblématique de l'impuissance des démocraties face aux régimes autoritaires y compris sans doute à l'époque contemporaine. L'échec de la propagande dans une démocratie, la France, à la fin des années trente en est un symbole. C'est cet échec que l'auteur décortique dans cet essai passionnant. Il nous permet de comprendre, pourquoi la propagande est restée finalement un angle mort et un échec de la politique de la France des années 1938-1940. Comment le pouvoir politique a-t-il été pris dans un filet de contradictions porté à incandescence par la montée de l'expansionnisme d'Hitler et du totalitarisme en Europe sans jamais trouver la parade ? Un éclairage neuf sur un passé, qui à bien des égards entre en résonance avec l'univers de la communication d'aujourd'hui. En France, à la fin des années trente, au sein du second gouvernement de Léon Blum suivie par ceux d'Edouard Daladier, de Paul Reynaud et du Maréchal Pétain, la question de la propagande et de l'information s'imposa. La fonction releva tantôt de la propagande, tantôt de l'information ; tout cela à un rythme effréné en donnant la perception d'une certaine improvisation face à la montée des périls. Il y eut tout d'abord ce tout nouveau ministère de la Propagande avec pour titulaire L.O.-Frossard (13 mars-10 avril 1938), suivi d'un Commissaire général à l'Information (29 juillet 1939 - 21 mars 1940) auquel succéda pour la toute première fois la création d'un ministère de l'Information marqué par le retour de L.O.-Frossard (21 mars 1940 - 5 juin 1940) sans occulter la séquence encore plus éphémère d'un ministère confié à Jean Prouvost (5 juin-16 juin 1940) à qui échut ensuite le titre de Haut-commissaire à la propagande française (19 juin-10 juillet 1940). Trois personnalités aux parcours les plus divers : un homme politique : Frossard, un écrivain : Giraudoux et un patron de presse : Prouvost, incarnèrent, chacun à leur manière, cette tentative, souvent restée vaine, d'apporter à l'opinion publique des réponses aux inquiétudes grandissantes avec les accords de Munich puis la drôle de guerre avant d'être submergée par la défaite. Face au tourbillon des événements dramatiques provoqués par les dictatures d'Hitler et de Mussolini, le pouvoir politique d'une démocratie se trouva comme annihilé dans le domaine de la communication. Qui plus est, à travers ces nouvelles techniques de manipulations de l'information relayée par ce nouveau média qu'était la radio, la France en cette fin de troisième République apparut comme emportée par ce tsunami. Toute comparaison avec le monde d'aujourd'hui...
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