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Le nouveau livre d'Eric Sautou se présente presque comme un cahier de vacances aux vignettes lointaines, estompées par le temps.
Une première section (les souvenirs) égrène une liste d'images et d'objets usuels, dressant un catalogue aléatoire des choses communes chères à Pérec: de la toupie au badminton en passant par les bataillons d'orage (les aléas du ciel rythment l'ensemble de ces pages). Le corps de l'ouvrage (simplement titré: les poèmes) revient à la manière désormais familière de l'auteur, déroulant un récit morcelé, entrecoupé d'incises et de vides (n'est-ce pas le sens caché de ces vacances?): ces strophes s'adressent à un être qui n'est jamais nommé (la lettre finale le confirme) mais qui focalise la mélancolie du souvenir, entre blessure et lumière.
Ce qui frappe avant tout, c'est ce souffle toujours retenu, cette manière de dépeindre l'éloignement du monde sans jamais hausser le ton, à travers une description minimale, presque atone parfois, qui oscille entre intérieur et extérieur pour mieux dire ce tourment secret:
"poèmes choses brèves c'est ici que je reste".
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