"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alors que les États-Unis sont frappés par la Grande Dépression, Florence Fein, à seulement 24 ans, quitte Brooklyn pour une ville industrielle de l'Oural, dans la toute jeune URSS. Elle n'y trouvera pas ce qu'elle espérait : un idéal d'indépendance et de liberté. Comme de nombreux Refuzniks, son fils Julian, une fois adulte, émigre aux États-Unis. Des années plus tard, en apprenant l'ouverture des archives du KGB, il revient en Russie et découvre les zones d'ombre de la vie de sa mère. Entremêlant époques et lieux, ce premier roman magistral de Sana Krasikov nous plonge au coeur de l'affrontement Est-Ouest en explorant, à travers le destin de trois générations d'une famille juive, l'histoire méconnue de milliers d'Américains abandonnés par leur pays en pleine terreur stalinienne, et les conséquences de nos choix individuels sur la vie de nos enfants.
Ce roman de plus de 600 pages est une véritable saga qui nous fait traverser l'histoire de la Russie sur trois générations, des années 30 à 2008, au travers du regard original de Florence Fein, née à Brooklyn, de son fils et de son petits fils, nés, eux en URSS !
Florence, jeune juive idéaliste a servi d'interprètes à une délégation commerciale russe venue acheter du matériel américain. Tombée amoureuse de l'un d'eux, elle décide de le rejoindre ... en lui faisant la surprise.
Sur le bateau, elle rencontre Essie avec qui elle nouera une amitié qui traversera les époques.
Bien que son histoire d'amour tourne court, elle va choisir de rester à Moscou, puis n'aura vraiment pas le choix et elle sera prise dans la tourmente de l'histoire, survivra à la seconde guerre mondiale, aux purges staliniennes.
Je ne dévoile plus rien de cette histoire originale, qui nous fait vivre l'histoire soviétique au travers du prisme culturel de Florence, pas toujours dupe, qui, même dans les situations difficiles n'a pas perdu sa repartie, ni son ironie.
Beaucoup moins dramatique que les romans du goulag qui ont nourri mes années 70, j'ai beaucoup apprécié le ton de cet ouvrage, l'alternance des points de vue, l'analyse de la situation par Julian /Iouli, le fils de Florence ... et le juste retour des choses en toute fin du récit.
Un pavé qui se dévore et qui permet de découvrir - de l'intérieur - la vie des ingénieurs juifs soviétiques, soumis à des quotas pour valider leur thèse !
Bref, une belle découverte qui me permet d'ajouter une nationalité à mon challenge de nationalités / globe trotter 2020.
Avec un peu de retard, je livre ma chronique sur le roman Les Patriotes qui est dans la dernière sélection du prix des lecteurs Privat 2020.
Voici la présentation de l’éditeur – Albin Michel
Alors que les États-Unis sont frappés par la Grande Dépression, Florence Fein, à seulement 24 ans, quitte Brooklyn pour une ville industrielle de l'Oural, dans la toute jeune URSS. Elle n'y trouvera pas ce qu'elle espérait : un idéal d'indépendance et de liberté. Comme de nombreux Refuzniks, son fils Julian, une fois adulte, émigre aux États-Unis. Des années plus tard, en apprenant l'ouverture des archives du KGB, il revient en Russie et découvre les zones d'ombre de la vie de sa mère.
Ce roman qui croise les histoires de trois générations : Florence Fein, son fils et son petit-fils est aussi une immense fresque des relations entre les Etats-Unis et la Russie, du mirage du communisme et des désillusions d’une femme, Florence, qui croyait vivre l’amour et la solidarité en quittant les Etats Unis pour la Russie.
Ce roman de 600 pages est avant tout la peinture d’un destin unique, celui de Florence Fein qui va d’espoirs en désillusions et le lecteur, comme son fils Julian, découvre au fil des pages les secrets de famille et les secrets d’un pays.
J’ai trouvé l’histoire intéressante car nous découvrons la réalité du communisme, mirage, triste et dangereuse réalité mais au cœur de ce roman. J’ai trouvé l’alternance des histoires parfois un peu complexe et j’ai eu tendance à me perdre d’une histoire à l’autre – peut être n’étais je pas complètement l’esprit à cette lecture ?
En résumé : un roman, une fresque, une saga familiale et une plongée dans l’histoire de deux pays, frères ennemis, les Etats Unis et la Russie
Confus, confus.
Voici le livre de la rentrée littéraire pour ceux qui aiment les fictions historiques et qui ont envie de découvrir une partie méconnue de l'histoire des relations américano-soviétiques, celle de milliers d'américains abandonnés par leur patrie au coeur de la terreur stalinienne.
1930, alors que les Etats-Unis traversent la Grande Dépression, Florence Fein, jeune américaine juive, décide de rejoindre la Russie. Un départ motivé à la fois par l'amour et par l'idéalisme de la jeune femme qui pense trouver là-bas un pays libre dans lequel tout est possible.
Comme tant d'autres ont quitté la vieille Europe pour le rêve américain, Florence fait le voyage à l'envers. Son Eldorado à elle c'est la Russie communiste.
Des années plus tard, son fils Julian reviendra vivre au Etats-Unis et apprenant l'ouverture des archives du KGB, tentera de de reconstituer le parcours de Florence.
Couvrant trois générations, ce premier roman est une évocation fascinante des années de guerre froide, racontée avec perspicacité et habileté.
En alternant les époques, les lieux et les perspectives de Florence et de Julian, « Les patriotes » est une lecture multi facettes: une histoire mère-fils, une histoire d'amour, une histoire de secret de famille, une histoire d'espionnage, une histoire sur ces deux pays liés dans une danse idéologique.
A la fois fois grande épopée à l'ancienne et roman d'idées contemporain, c'est le genre de roman totalement immersif que l'on a du mal à lâcher.
Traduit par Sarah Gurcel.
Merci au Picabo River Book Club pour cette lecture instructive et romanesque.
Merci infiniment à Léa de Picabo river book et l'éditeur : Albin Michel, Terres d'Amérique de m'avoir permis de lire ce texte, en avant-première.
Un livre ample qui couvre la vie d'une femme, Florence. de son départ des Etats Unis, à l'âge de 24 ans, dans les années 30, pour l'Union Soviétique, après avoir travaillé dans une agence américano-russe à l'installation de son petit-fils en Russie pour faire des affaires, de nos jours.
A travers sa vie et celle de son fils et petit-fils, l'auteure va nous raconter la vie en URSS, de 1930 à nos jours et de la relation des Etats Unis à l'empire russe. La grande Histoire, les relations diplomatiques, commerciales, économiques, idéologiques à travers la vie de personnages ordinaires.
Ample, parfois touffu (quelques longueurs avec des références techniques (sur les transports pétroliers) ...) on s'attache à ces différents personnages, que ce soit Florence la mère : jeune femme qui décide de quitter les Etats Unis, prend un bateau et va découvrir la société soviétique, sa vie sociale, professionnelle, sa vie amicale et amoureuse. Romanesque à souhait, car elle va tenter de retrouver un amant russe mais elle va vivre maritalement avec un autre exilé américain. Leur vie intime, sociale, leurs choix ou non choix, leurs convictions, leurs compromissions et surtout ce que la grand Histoire peut impliquer dans des vies intimes et des choix personnels. Comment on peut être entraîner dans la grande Histoire, malgré soi ou à cause de choix.
Implacable, ce livre romanesque décrit très bien la société russe et son évolution, des années 30 et de la révolution bolchevique à nos jours. L'auteure connaît très bien cette histoire et la relation entre les deux grandes puissances mondiales. A travers ces trois générations, l'auteure nous raconte aussi des faits historiques : l'exil d'américains qui partent vers l'Union soviétique car ils croient à cette nouvelle révolution, ces mêmes américains qui sont « séquestrés » par le pouvoir soviétique et abandonnés par le gouvernement américain (des pages terribles face au mur de l'ambassade américaine à Moscou et les queues qu'il faut faire pour essayer d'obtenir un papier face aux fonctionnaires russes), la répression stalinienne, le KGB et sa surveillance des populations (des pages terribles d'interrogations ou « simples rendez-vous clandestins »..), puis l'évolution de la société (le fils va pouvoir avoir accès aux archives et connaître un pan de la vie de ses parents), la société russe actuelle (négociations commerciales, fin de réunion dans des saunas…) par les métiers du fils et petit-fils.
Hasard des lectures et de mes sorties cinéma : deux films ont fait écho à ma lecture. le magnifique « une grande fille » de Kantemir Balagov (qui raconte la vie de deux jeunes femmes à Leningrad à la fin de la deuxième guerre mondiale et qui décrit très bien la vie dans les appartements communautaires (comme celui de Florence) et « ceux qui travaillent » sur le monde des affaires et du transport des marchandises en bateaux containers (métier du fils de Florence et milieu des affaires pour son petit-fils). En lecture, j'ai beaucoup pensé aussi au texte « Limonov » d'Emmanuel Carrère dont j'avais apprécié la lecture
https://ffloladilettante.wordpress.com/2019/08/22/les-patriotes-de-sana-krasikov/
Coup de cœur.
Les Patriotes est une saga familiale sur 3 générations: une mère, son fils et son petit fils, tous les 3 confrontés au monde soviétique puis post-soviétique. La vie des occidentaux coincés en URSS sous Staline est un thème connu mais assez peu abordé en littérature. C'est un roman qu'a écrit Sana Krasikov mais elle s'est inspirée de personnages réels et s'est énormément documentée . Son récit, avec des chapitres qui commencent toujours par une vignette indiquant le lieux et l'année, n'est pas linéaire mais entremêle les époques et les protagonistes.
La mère Florence est une jeune idéaliste que le capitalisme effréné de son pays, malgré la terrible crise de 1929, dégoûte. Elle rêve de partage, de justice sociale, et pense qu'elle trouvera la liberté en URSS. Ils furent nombreux à partir, surtout dans la communauté juive américaine des immigrés de fraîche date venant des pays de l'Europe de l'Est. Ce qui est incroyable, c'est qu'en dépit de très nombreuses déconvenues, ils n'ont pas envisagé de repartir quand c'était possible. Malgré tous les efforts fait pour s'intégrer dans la société soviétique ils ont toujours été considérés comme des étrangers, des ennemis de la nation et en plus ils étaient juifs.... Je suis confondue par leur naïveté.
Le fils, Julian, qui a émigré aux USA dans les années 1970, s'adresse à nous directement. Les archives du KGB ayant été ouvertes il veut en savoir plus sur son énigmatique mère et profite d'un voyage professionnel à Moscou pour faire des recherches. Il y retrouve aussi son fils Lenny qui pense pouvoir se construire un bel avenir dans la Russie d'aujourd'hui. Il constate cette Russie a conservé bien méthodes soviétiques.
Ce récit est sans doute un peu long (608 pages!), parfois un peu compliqué avec tous les termes russes mais il m'a passionné. C'est avec regret que je quitte Julian et Florence, le personnage le plus développé par l'auteur. La vie de cette femme courageuse et hors norme, permet à Sana Krasikov de décrire sans juger l'époque Stalinienne.
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