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Encore une fois, je me laisse aller à faire des étoiles trop grandes V. Van Gogh 1888. Âgé de 35 ans, Vincent Van Gogh l'homme du Nord, s'installe à Arles et découvre la lumière provençale, éclatante de jour comme de nuit. Stupéfait par la limpidité du firmament, il se laisse gagner par un projet nouveau : peindre le ciel. Et, même s'il est intimidé par le défi, il veut surtout peindre un ciel étoilé. Parce que la nuit est encore plus richement colorée que le jour .
Certains de ses plus grands chefs-d'oeuvre naîtront de cet élan :
Terrasse de café le soir, La Nuit étoilée sur le Rhône, La Nuit étoilée de Saint-Rémy-de-Provence... Les étoiles correspondent-elles toujours, dans ces tableaux, à une configuration réelle du ciel nocturne, reproduit d'après une observation précise ?
Pour répondre à cette question, et nous éclairer sur un aspect fondamental de la vision artistique du peintre, Jean-Pierre Luminet a mené une enquête passionnante, se rendant sur les lieux où Van Gogh a peint, s'appuyant sur sa correspondance, consultant des travaux préexistants et recourant à des logiciels de reconstitution astronomique. Entre biographie, histoire de l'art, science et poésie.
Une enquête (quasi policière mais sans cadavre) sur la position du peintre … dans sa chambre … ou pas, afin de déterminer quand et comment ont été peintes certaines œuvres (les nuits étoilées) et surtout la « réalité » des cieux et positions des étoiles représentées (si caractéristiques de Van Gogh du point de vue graphique). Et on apprend au passage que le peintre était un passionné d’astronomie, lisant notamment les travaux de Flammarion), et aussi qu’il privilégiait l’observation et les configurations réelles pour ses toiles (contrairement à un Gauguin plus orienté vers un certain imaginaire).
Certains plans et décompositions, une fois déconstruits / analysés par Luminet, montrent le travail sophistiqué de Van Gogh dans certaines coupes et réassemblages de représentations réelles (Luminet reprend même la référence à ce que peut faire Photoshop aujourd’hui !) et qui sont en exacte correspondance avec les configurations des étoiles la nuit ou de certains angles de vue des paysages (permettant ainsi de rapprocher lieux et dates d’observation).
Enquête de terrains et utilisation des logiciels de reconstitution astronomique permettent de monter le réel d’alors et les représentations réalisées / reprises par le peintre. C’est tout simplement passionnant avec des mises en pages et représentations de haute qualité qui en font un ouvrage rare, pouvant être lu à tout âge.
Et en plus l’ouvrage est beau !
PS : parmi ces nuits étoilés on verra notamment, « Terrasse de café le soir » (Arles septembre 1888) / « La nuit étoilée » (Arles septembre 1888) et une composition subtile avec des réverbères sur le Rhône dont le reflet pourrait donner l’impression que ce sont les étoiles qui se prolongent aussi, accentuant la verticalité / « La nuit étoilée » Saint Rémy de Provence 1889 et les tourbillons des galaxies / sans oublier « Route avec cyprès et ciel étoilé » avec la lune et sa représentation symétrique inversée avec un cyprès comme axe pivot ; …
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