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Les noces ; sueur de sang

Couverture du livre « Les noces ; sueur de sang » de Pierre Jean Jouve aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782070301478
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

«Les Noces établissent l'ouverture de l'oeuvre de Pierre Jean Jouve : c'est le poème de l'entrée en poésie, de la naissance du poète à sa vocation désormais assurée. Nous savons que ce livre, auquel son auteur attribue une valeur inaugurale, efface et rejette toute une production antérieure.... Voir plus

«Les Noces établissent l'ouverture de l'oeuvre de Pierre Jean Jouve : c'est le poème de l'entrée en poésie, de la naissance du poète à sa vocation désormais assurée. Nous savons que ce livre, auquel son auteur attribue une valeur inaugurale, efface et rejette toute une production antérieure. N'en fussions-nous pas avertis, la lecture de l'ouvrage nous révélerait de la façon la plus nette que le poète accède à l'exercice de poésie par la puissance du refus et par la volonté de surpassement. Le poème liminal (Songe) n'exprime pas seulement l'éloignement envers l'époque, mais la distance activement interposée entre le jour présent et une jeunesse irrévocablement révolue.
Un seuil est franchi ; un pas est accompli en direction de la mort. "Le chant d'expérience est vieillesse." Mais c'est aussi la découverte de "l'esprit jeune", de "l'esprit de création gaie". Une allégresse enfantine et pensive devient possible. La puissance du refus, qui abolit avec violence, décide aussi d'un recommencement, d'une vita nuova. Le premier mouvement du poème Magie évoque un livre déchiré : le poète se retourne amèrement contre une erreur première de la parole. À la destruction rageuse succède la nouvelle injonction d'écrire, la nécessité accrue du langage :

Et le poète était encore une fois illuminé.
Il ramassait les morceaux du livre, il redevenait aveugle et invisible, Il perdait sa famille, il écrivait le mot du premier mot du livre.

Aveugle, illuminé ; faisant la nuit pour recevoir la lumière ; reniant un visage de lui-même, pour trouver sa voix selon la poésie ; perdant une première identité pour inventer une identité selon la parole...».
Jean Starobinski.

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