"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand la police de l'Ohio arrête l'auteur présumé de trois, voire quatre viols de jeunes femmes, elle croit tenir un cas facile : les victimes reconnaissent formellement le coupable, et celui-ci possède chez lui la totalité de ce qui leur a été volé. Pourtant, ce dernier nie farouchement. Ou bien il reconnaît les vols, mais pas les viols. Son étrange comportement amène ses avocats commis d'office à demander une expertise psychiatrique. Et c'est ainsi que tout commence...
Dans les années 70, dans l'Ohio des femmes sont enlevées et violées. Billy Milligan est arrêté mais il nie, contre toute évidence. On finit par découvrir qu'il possède une personnalité multiple. En tout vingt-quatre personnalités d'âges, de nationalités, de caractères, et même de sexes différents habitent cet homme, toutes à l'insu de Billy.
C'est terriblement angoissant et je pense que si c'était un roman ça le serait moins. le fait que cet homme existe, que d'autres comme lui existent, c'est terrifiant. Au tout début du livre je me suis demandé si on pouvait guérir de ça, en espérant que je le saurai à la fin.
Tantôt tremblant et le regard dans le vide, tantôt sûr de lui, d'un moment à l'autre, toujours après une sorte de transe, les enquêteurs se retrouvent devant une personne totalement différente de l'instant d'avant. Dorothy Turner, la psychologue, va soudain se trouver devant ce cas incroyable extrêmement déstabilisant. C'est réellement un choc de découvrir qu'elle parle successivement à David puis à Arthur, Christopher, Tommy, Ragen, Allen, Danny, Christine et tous les autres... car Billy dort mais pas les autres.
En réalité Billy est une victime. Il a subi de la maltraitance et s'est réfugié à l'intérieur de lui-même. Tous les autres habitants de son cerveau ont une fonction précise, tous ont pour but de le protéger. C'est fascinant. Et donc, en plus de nous exposer sous toutes les facettes cet incroyable cas on comprend rapidement qu'il est la conséquence de la violence extrême de certains adultes. Ou plutôt la multiplicité des personnes qui l'habitent résulte des sévices qu'il a subi, bien qu'il y ait eu à l'origine, avant même les agressions, quelque chose d'étrange dans la personnalité de Billy, comme une prédisposition.
Daniel Keyes nous convie à des entretiens entre Billy et les psychiatres puis reprend sa vie depuis le début et nous permet d'assister aux métamorphoses qui s'opèrent entre tous les occupants de sa psyché. J'ai trouvé ça très visuel et on en vient à douter de sa raison en croyant qu'une telle chose est possible. L'instinct de survie prend parfois d'étranges chemins pour éviter le suicide ou l'automutilation.
Le cerveau de Billy m'a fait l'effet d'un microcosme, d'une famille nombreuse où il est indispensable d'établir des règles pour éviter de passer pour fou. le pire c'est que je les visualisais, en plein conseil de famille.
J'ai trouvé qu'il y avait un côté science fiction dans cette histoire folle, où les personnages se succèdent sans toujours comprendre où ils sont.
Alors que, s'il s'agissait d'un roman on se dirait que l'auteur exagère et que ce n'est pas crédible du tout, ce qui est totalement stupéfiant c'est que cette histoire est réelle ! Billy Milligan, éclaté en vingt-quatre personnes très différentes les unes des autres, est un personnage réel. Entre Ragen le yougoslave communiste hargneux et Arthur l'anglais hautain et snob, il y a toute une palette de ce que l'humanité peut présenter de caractères différents. Chaque personne qui l'habite est un trait de caractère, comme la colère, la douceur, le cynisme, l'empathie, la naïveté, l'intelligence, l'immoralité, les différents stades de l'enfance... C'est impressionnant ! Mais surtout, comment ne pas devenir complètement fou tant ça semble terrifiant de vivre ça !?
Ce qui saute aux yeux, entre autre, c'est que le tribunal médiatique ne date pas d'aujourd'hui ni des réseaux sociaux.
Bien que ce soit un témoignage, ce parcours de vie est écrit comme un roman, ce qui rend l'histoire d'autant plus immersive. Hélas, j'y ai trouvé quelques longueurs, je me suis parfois ennuyée. Et pourtant, c'est fascinant.
Je pensais lire un thriller et je me suis retrouvée au cœur d'un témoignage sur une affaire médiatique qui a défrayée la chronique aux États Unis dans les années 70.
Cette lecture a été une véritable claque.
En effet le roman raconte la vie de William Milligan alias Billy incarcéré pour diverses cambriolages et 4 viols et qui été reconnu irresponsable de ses crimes de par sa pathologie psychiatrique de personnalité multiples survenu ap un événement traumatique.
Au début forcément on pense à un gros mythomane ou au meilleur acteur de tout les temps mais au fil de la lecture on est éberluée de voir que sa n'est pas une supercherie.
Bien évidemment Daniel Keyes prend le parti pris de nous émouvoir sur les conditions de détention de Billy mais hormis ce détail ça n'en reste pas moins passionnant de découvrir tour à tour ses personnalités premières et d'autres jugées par lui comme indésirables.
Cela fait réfléchir sur notre propre perception des choses et aux émotions qui nous animent.
Une adaptation cinématographique est en cours et j'ai hâte de découvrir enfin ses milles et une facette de manière plus concrète.
J'avais adoré "Des fleurs pour Algernon" pour l'originalité de l'écriture, là encore Daniel Keyes nous offre un livre singulier relatant le quotidien d'un individu aux personnalités multiples. Livre sympathique mais un peu long à mon goût.
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