Corée, 1929. Dans la capitale qu'on appelait alors Gyeongsung, tandis que l'occident diffuse peu à peu sa culture « moderne », le Japon impose la loi de l'occupant. Arisa Jo, la fille d'un riche marchand, et Jun Seomoon, le jeune héritier d'une noblesse déchue, vont incarner ces influences contraires et les conflits intérieurs violents qu'elles font naître en chaque coréen.
Au début des années 1930, la Corée est occupée par le Japon. La colonisation de 1905 s’est transformée en annexion en 1910. Le pays s’appelle dorénavant Joseon et sa capitale, Séoul, est devenue Gyeonseong.
C’est là que vit Arisa Jo, une lycéenne. Fille unique d’un très riche homme d’affaires qui possède un grand magasin de tissus, elle a adopté un mode de vie occidental et japonais. Ses tenues le révèlent, mais également son apparence physique avec ses cheveux courts ou ses sourcils épilés. Les traditions coréennes n’ont plus leur place dans son univers.
Son père, Maître Jo, a recueilli chez lui la femme et le fils de son ancien professeur après sa mort. Originaire de la campagne, Jun Seomoon, brillant adolescent élevé dans la plus pure tradition coréenne, bénéficie maintenant d’une bonne scolarisation.
Les deux jeunes gens, même s’ils habitent sous le même toit, ont, de par leurs origines différentes, beaucoup de mal à se comprendre. La beauté d’Arisa, qui désire ressembler à une actrice hollywoodienne, embarrasse tellement celui qui ne voit en lui qu’un “bouseux”. Comment faire pour se rapprocher de cette jeune fille qui l’impressionne tant ?
Après le très beau Ciel pour conquête, son premier album sorti en 2022 chez Delcourt, l’autrice coréenne Yudori est de retour avec le premier tome de cette série intitulée Les Enfants de l’Empire.
Pour raconter l’Histoire de son pays, en cette première moitié du 20e siècle, elle a choisi d’utiliser le genre romanesque, à travers l’opposition, mais également l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose.
Milieu social, éducation, traditions, origines, goûts différents quels que soient les domaines, qu’est-ce qui pourra réunir ces deux jeunes gens ? Assurément, le cours de l’Histoire devrait jouer un rôle important.
Comme pour son précédent album, l’accent a été mis sur l’esthétique de l’objet livre. Dos toilé, jaspures sur les deuxièmes et troisièmes de couverture, papier épais et glacé, de beaux détails qui accompagnent parfaitement le dessin soigné de Yudori.
Une belle découverte.
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