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Le camp de Choisel à Châteaubriant est un des camps d'internement dont le souvenir est resté le plus vivace dans la mémoire nationale. Il doit sa notoriété à l'exécution par les Allemands en octobre 1941 de vingt-sept otages extraits du camp, dont Guy Môquet, Jean-Pierre Timbaud, Charles Michels. La notoriété des internés politiques a occulté quelque peu les autres catégories, en particulier les nomades, pour qui un premier camp a été ouvert en novembre 1940 à Moisdon-la-Rivière, mais aussi les «indésirables», tous ceux qui ne sont ni nomades, ni politiques : repris de justice, étrangers, trafiquants de marché noir, juifs. Après le transfert à Choisel début mars 1941, les internés politiques, essentiellement communistes et syndicalistes qui entrent à partir d'avril-mai 1941 deviennent rapidement majoritaires, les nomades étant renvoyés à Moisdon-la-Rivière en septembre 1941. Les deux camps restent unis administrativement jusqu'à leur fermeture et le transfert des internés dans d'autres sites en mai 1942, 1600 personnes, hommes, femmes et enfants ayant été internés au total au cours de ces dix-huit mois, avant la réouverture du camp pour quelques mois à la Libération. Si nombre de travaux ont été consacrés aux otages, peu d'études ont traité des camps de Choisel et de Moisdon. C'est l'ambition de cet ouvrage de retracer leur histoire, en toute rigueur, en explorant archives et témoignages en dehors de tout esprit de polémique ou d'idéalisation.
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