"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le 27 février 1944 - un dimanche -, Jacques Madaule et Pierre Schaeffer rendent visite à Paul Claudel dans son château isérois de Brangues. Le poète a accepté de lire pour la radio française un hommage à Jean Giraudoux, décédé quelques semaines plus tôt. Les deux hôtes - l'un claudélien reconnu, l'autre déjà versé dans l'exploration des ressources radiophoniques - installent leurs appareils d'enregistrement et laissent les disques tourner. La conversation s'engage. Claudel évoque ses travaux en cours, journal et commentaires bibliques ; puis on l'entreprend sur ses pratiques d'écriture et ses brouillons... L'époque est également présente : Claudel dénonce l'attitude bienveillante d'une partie du haut clergé français à l'égard de l'occupant et informe ses visiteurs de ses propres démêlés avec la Gestapo. Après avoir évoqué la jeune génération, le poète parle de ses premiers textes et et des adaptations théâtrales et musicales de ses oeuvres, réalisées ou projetées. C'est l'occasion de préciser ses rapports avec Milhaud ou Barrault. Tout cela, entrecoupé par des lectures appliquées de l'hommage à Giraudoux et de plusieurs poèmes récents.Un Claudel au naturel ? Certes. Mais «le Claudel qui va vous parler n'est pas un Claudel en pantoufles. C'est le Claudel de tous les jours, mais chaque jour pour lui est le jour de Pâques ; chaque instant celui de la Résurrection.» (Madaule).
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