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Qu'est-ce qui fait la beauté d'un arbre ? Quels aspects d'une forêt nous donnent le plus de plaisir ? Voilà le sujet du Paysage de la forêt, paru en 1791 et dont aucun chapitre n'avait encore été traduit en français.
Son auteur, l'Anglais William Gilpin (1724-1804), était à la fois peintre, voyageur et théoricien de l'esthétique. Surtout, il fut l'un des premiers Européens à reconnaître aux formes irrégulières et noueuses de la nature, tout comme aux paysages accidentés, une beauté particulière, en rupture avec les conceptions classiques : la beauté pittoresque. Il se démarquait ainsi d'un certain rationalisme conquérant, dont le jardin à la française, obsédé d'ordre géométrique, avait été l'expression achevée.
Par la suite, après de longues pérégrinations l'ayant mené des parcs des grandes demeures aux plus sombres profondeurs forestières, Gilpin entreprit d'exposer ce qui fait la " beauté pittoresque " des différentes espèces d'arbres et des divers types d'espaces boisés. Il en est résulté un livre inclassable qui parle tant au planteur qu'au jardinier, au peintre qu'à l'érudit - et peut-être d'abord à tout promeneur aux sens éveillés.
Et encore à celui qui recherche dans la nature comme la promesse d'un monde libéré des diktats de l'économie. Car tel est bien l'arrière-plan des préférences esthétiques de Gilpin : le rejet de la loi de l'utilité, du calcul et du profit.
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