"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
- Un livre complètement inédit d'Elizabeth von Arnim en français.
- Dans ce texte bref, l'auteur montre un exceptionnel talent de sensibilité et de grâce pour ce qui touche au souvenir d'enfance.
- Ressortie concomittante de son chef-d'oeuvre :
Elizabeth et son jardin allemand.
Le Jardin d'enfance est un chapitre oublié d' Elizabeth et son jardin allemand que Francois Dupuigrenet Desroussilles, son traducteur, a découvert au cours de recherches pour une biographie d'Elizabeth Von Arnim. Il est proposé aujourd'hui en une édition séparée, comme Elizabeth l'avait fait elle-même en 1900, qui accompagne une réédition du Jardin allemand.
Dans ce récit du retour de la narratrice à sa maison natale Elizabeth, nouvelle Alice, retrouve le pays des merveilles qu'avait été pour elle le jardin d'enfance qu'elle chercha à reconstituer en créant dans son domaine de Prusse orientale un Jardin allemand. Cet admirable texte, au romantisme onirique proche du Grand Meaulnes d'Alain-Fournier comme du Voyage au phare de Virginia Woolf, est le complément nécessaire du Jardin allemand dont il éclaire la genèse et auquel il donne sens.
Voici les premières lignes du livre qui donnent un avant-goût de l'atmosphère du récit :
Lorsque la grisaille de novembre s'en vint couvrir d'un long manteau de nuages bas et sombres le bistre des champs labourés, et l'émeraude éclatant des céréales d'hiver, cet alanguissement du temps me pesa et je fus prise du désir de retrouver les joies, les caresses, les consolations de l'enfance, et sa confiance rassurante dans l'infaillibilité des aînés. Un appétit de quiétude avait envahi mon âme fatiguée d'indépendance et de responsabilités. A la recherche d'un soutien, d'un réconfort qui dissiperait mon humeur mélancolique, je trouvais le présent vide, l'avenir morne, les fantômes du passé me happèrent. Pourquoi ne pas aller revoir l'endroit où j'étais née et où j'avais vécu si longtemps ? l'endroit où j'avais été aussi magnifiquement heureuse que splendidement misérable car, proche du ciel comme de l'enfer, je pouvais chevaucher une nuée glorieuse un jour et, le lendemain, sentir les eaux profondes du désespoir se refermer au dessus de ma tête ?
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