"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" - Oskar...
Cela provenait de la fenêtre. Il ouvrit les yeux et regarda dans cette direction. Il vit les contours d'un petit visage de l'autre côté de la vitre. Il écarta ses couvertures mais avant qu'il ait eu le temps de sortir de son lit, Eli murmura : - Attends. Reste dans ton lit. Est-ce que je peux entrer ? Oskar chuchota : - Oui. - Dis que je peux entrer. - Tu peux entrer. " Oskar a 12 ans, il vit seul avec sa mère au coeur d'une banlieue glacée de Stockholm.
Il est martyrisé par trois adolescents de son collège. Eli emménagé un soir dans l'appartement voisin. Un homme l'accompagnait. Elle sort le soir, semble ne craindre ni le froid ni la neige et exhale une odeur douceâtre et indéfinissable. Une magnifique et sanglante histoire d'amour et d'amitié entre deux êtres désespérément seuls et différents.
Très belle histoire, originale et mordante. La fin m'a quelque peu déçue. C'est le seul point négatif.
très belle histoire d'amour et d'amitié..., très prenant, j'ai adoré et ne me suis pas ennuyée
Il aura fallu attendre la sortie de Morse, l'adaptation cinématographique du roman pour que sorte en mars 2010 la traduction française de Laisse-moi entrer. Paru en Suède en 2004 sous le titre Låt den rätte komma in , ce roman est le premier de John Ajvide Lindqvist, un homme qui s'est fait connaître dans son pays en tant que magicien puis humoriste. Résolument tournée vers le fantastique, son oeuvre s'articule autour des grands mythes de l'épouvante et s'intéresse tout particulièrement aux vampires ou aux zombies. Ses romans se distinguent également par leurs aspects autobiographiques, marqués par un contexte social fort symbolisé ici par Blackeberg, banlieue dans laquelle l'auteur a grandi et la figure du père, toujours fuyante. Avec Laisse-moi entrer, l'écrivain s'est emparé des codes classiques du mythe vampirique en puisant dans des illustres influences. Dans cette ordre d'idées, on rapprochera l'ambiance glauque et macabre du roman de celle distillée par Anne Rice dans toute son oeuvre, on notera quelques emprunts aux émanations vampiriques les plus récentes comme la série-tv Buffy contre les vampires dans laquelle des humains offrent leur sang aux vampires sans oublier les classiques du genre qui ont inventé toute la mythologie autour de ces créatures de la nuit : l'obscurité, la crainte du soleil, l'insensibilité à la douleur et surtout la manière dont elles se nourrissent. L'approche de la contamination est toutefois beaucoup plus subtile puisque l'auteur parle d'une maladie, d'une contamination et explique au lecteur que la transformation peut prendre des aspects différents selon que vous soyez mort ou non. Cette façon de voir l'engendrement - la transformation d'un humain en vampire - n'est pas sans rappeler le manga Les lamentations de l'agneau de Kei Toume dans lequel un frère et une soeur souffrent d'une maladie qui les oblige à boire du sang humain. Au-delà de l'aspect fantastique des récits enchevêtrés au travers desques on suit une multitude de personnages et les conséquences du passage d'Eli dans leur vie, Laisse-moi entrer est avant tout le récit d'un amour étrange entre deux êtres que tout oppose mais que la souffrance va rapprocher. Leurs liens progressivement indéfectibles tiennent de l'amour fusionnel et ne s'embarrasseront ni de l'homosexualité, ni de l'aspect monstrueux de l'un d'eux afin de s'achever en une dépendance salutaire où chacun y trouve son compte. Nous sommes cependant bien loin du romantisme de la bit-lit tant les conditions dans lesquelles vit Eli sont sordides. Son alliance avec Hakan qui lui permet de se nourrir revêt un visage malsain que l'on découvre progressivement, révélant au passage le penchant pédophile de celui-ci décrit avec une bestialité et un réalisme qui s'avèrent parfois dérangeants. Avec Laisse-moi entrer, John Ajvide Lindqvist se tient loin de l'image de réussite économique de son pays, préférant mettre en avant des personnages issus de la classe moyenne qui ne sont pas forcément en phase avec l'image international du pays. Outre les deux héros, on suit donc les parcours croisés d'une bande d'adultes désoeuvrés, rongés par l'alcoolisme et incapables de s'extirper du carcan social dans lequel ils sont enfermés. Ceux-ci vont croiser la route d'Eli et se retrouver embarqués dans une histoire morbide et inconcevable qui va les fragiliser tout en faisant prendre conscience à certains de leur situation. L'histoire se lit d'une traite, intrigue suffisamment pour ne pas perdre l'attention du spectateur et surtout crée un attachement pour des personnages que l'on quitte avec regrets au bout de sept cents pages. Est-ce le fait que beaucoup reconnaitront des passages de leur propre vie dans celle d'Oskar, que l'auteur fait abondamment référence à la culture populaire - Kiss, Morrissey, la littérature de jeunesse suédoise - ou que la relation qui l'unit à Eli fait souffler un romantisme noir sur l'histoire, quoi qu'il en soit Laisse-moi entrer hisse son auteur dans le haut du panier. Son travail évoque largement la plume d'un Stephen King dans son rapport aux personnages et dans son contexte social qui n'est pas sans rappeler le lien qui unit l'auteur américain à l'état du Maine. Seule le style, pauvre en vocabulaire et parfois maladroit, vient entamer l'enthousiasme que procure l'histoire même si l'impression confuse qu'il suscite finit par se dissiper au bout d'une centaine de pages. Depuis la sortie du roman dans nos contrées, une autre adaptation cinématographique a vu le jour, celle de Matt Reeves. Intitulé Laisse-moi entrer, la version américaine de l'histoire reprend les grandes lignes du roman tout en s'autorisant quelques interprétations personnelles.
(Suivez toutes mes lectures sur www.louiselegy.com)
Complètement " flippant "... fascinant..
Très différent de nos livres-vampires actuels !
Un livre incroyable, qui laisse un arrière goût de neige et de sang dans la bouche quand il est fini. Un chef d'oeuvre du fantastique qui décrit la violence avec exactitude et poésie.
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