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Monsieur Alexandre tutoie Nicolas Sarkozy et des présidents d'Afrique centrale, des milliardaires saoudiens et des patrons français du CAC 40. À sa table, dans les palaces parisiens, ont défilé des diplomates, des maître-espions et des ministres en fonction. Dominique de Villepin le considère toujours comme un ami. Claude Guéant ne peut s'empêcher de l'admettre : « Alexandre me manque. »
À 60 ans, Alexandre Djouhri est aujourd'hui suspecté d'être au coeur d'un possible financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Arrêté à Londres en janvier 2018, Monsieur Alexandre sera-t-il trop bavard sur les secrets des affaires de la droite française ? La perspective de son extradition réclamée par les autorités judiciaires françaises hante la Sarkozie.
Avant que d'être Alexandre, il se prénommait Ahmed. Nom : Djouhri. Lieu de naissance : Saint-Denis. Formation : Sarcelles. Profession... petit braqueur puis vendeur de blousons de cuir avec le fils d'Alain Delon, facilitateur pour les barons d'Elf et les barbouzes de la Françafrique, aspirant négociant pétrolier mué en un intermédiaire sur des grands contrats internationaux.
Quel roman de cape et d'épée digne d'Alexandre Dumas qui aurait rencontré Michel Audiard ! De Sarcelles à l'univers interlope du Faubourg Montmartre, de Genève aux capitales de la Françafrique, des places financières internationales aux couloirs de l'Élysée, il a franchi toutes les portes du pouvoir.
Dans ce livre, pour la première fois, il s'est longuement confié sur son destin hors norme arguant qu'il ne laisserait personne « inventer sa vie ». C'est un récit aux couleurs picaresques, tant « Monsieur Alexandre », comme il aime se faire appeler, paraît avoir eu mille vies. Au cours de nombreux mois d'enquête, puisant aux meilleures sources politiques, policières, judiciaires mais aussi dans son propre entourage, les auteurs retracent l'épopée conquérante de ce fils d'ouvrier algérien devenu multimillionnaire, intime des puissants au point de se voir confier des missions et secrets d'Etat.
Alexandre Djouhri, l'affranchi, définit lui-même les règles : « Dans ma République, on ne fabrique pas les affaires, on les étouffe. »
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