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Longtemps on a écrit des histoires de la psychologie dans l'idiome lockien, comme si la discipline ne pouvait s'exprimer que dans cette langue. Le retour récent et inopiné du fantôme cartésien, s'il a permis de mettre en oeuvre le programme de la psychologie cognitive, contraint l'épistémologie à reconsidérer l'initiative de Locke fondée sur la critique de l'innéisme cartésien.
Estimer que l'abandon du programme lockien constitue « le résultat le plus important de ces deux cents années dans le domaine de la connaissance » (J.A. Fodor, 1975), c'est du même coup affirmer que la psychologie a, dès le départ, emprunté un mauvais chemin.
Cette mise en question n'a toutefois pas été le fait des psychologues eux-mêmes. A partir des années 1950, ils résisteront tous (Piaget inclus) à l'idée d'une psychologie sans sujet, sans conscience et sans monde, à celle d'un automate théorique, inobservable mais calculable. En revanche, linguistes, mathématiciens, logiciens, ingénieurs et neurologues proposeront une même problématique, celle de la simulation théorique qu'adoptera une nouvelle génération de chercheurs : les psychologues cognitivistes.
Mais à son tour est abandonné le dualisme cartésien qui inspirait naguère le mind body problem cognitiviste. S'élabore, sous nos yeux, un objet spécifique distinct du champ neuronal et du champ représentationnel. On peut sans doute enfin annoncer la disparition des fantômes de Locke et de Descartes.
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